Rare visite de parlementaires français à Gaza
Les six sénateurs de la commission des Affaires étrangères ont visité dans le nord de l'enclave une station d'épuration, un projet de l'Agence française pour le développement
Une délégation de sénateurs français s’est rendue jeudi dans la bande de Gaza, rare visite de parlementaires étrangers dans l’enclave palestinienne gouvernée par le groupe terroriste islamiste de Hamas.
Emmenée par Christian Cambon (LR), président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées, la délégation a effectué la première visite sénatoriale depuis 2004 à Gaza, territoire palestinien auquel l’accès restreint nécessite des autorisations préalables pour des représentants étrangers.
Israël et l’Égypte ont mis en place un blocus de l’enclave côtière depuis 2006, imposant des restrictions strictes à la circulation des personnes et des biens. Les deux pays affirment que le blocus empêche les terroristes du Hamas de constituer une menace encore plus grave pour la sécurité et d’acheminer du matériel susceptible d’être détourné à des fins terroristes.
« Je suis particulièrement heureux que nous ayons pu avoir cette autorisation de venir à Gaza, qui n’est pas une autorisation facile à obtenir », a déclaré M. Cambon à l’AFP.
« Ce qui nous a intéressés (…) ce n’est pas seulement d’être le porteur d’un message d’amitié mais aussi de toucher du doigt un certain nombre de réalisations car la France ne fait pas que tenir de belles paroles mais elle agit », a-t-il ajouté.
Les six sénateurs de la commission des Affaires étrangères, dont le déplacement d’une semaine en Israël et dans les Territoires palestiniens est axé sur la processus de paix, ont visité dans le nord de Gaza une station d’épuration – un projet de l’Agence française pour le développement (AFD).
Ils se sont également entretenus avec des responsables de l’UNRWA, agence onusienne d’aide aux réfugiés palestiniens, acteur fondamental dans l’enclave minée par la pauvreté, le chômage et les guerres.
En 2019, une délégation de députés membres du groupe d’amitié France-Palestine à l’Assemblée nationale s’était rendue à Gaza.
« Les parlementaires sont des gens qui ont une parole parfois plus libre que nos ministres, même parfois que nos diplomates et donc il faut se servir de cette liberté pour essayer d’explorer toutes les solutions qui doivent mener un jour à la paix », a affirmé M. Cambon dans les locaux de l’Institut français de la ville de Gaza.
Plus de 2,3 millions de Palestiniens vivent dans le bande de Gaza, où le Hamas, organisation classée terroriste par l’Union européenne, et Israël se sont livré quatre guerres depuis l’arrivée au pouvoir des islamistes en 2007.
La délégation, composée de Pierre Laurent (PCF), Sylvie Goy-Chavent (LR), Nicole Duranton (LREM), Guillaume Gontard (EELV) et Olivier Cigolotti (UC), doit rencontrer vendredi le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh, en Cisjordanie occupée. Elle avait rencontré en début de semaine des parlementaires et des responsables israéliens.