« Tout le monde devrait être là » : hommage à Paris un an après le 7 octobre
Avant que la cérémonie ne débute, un groupe a entamé : "On est là, on est là, contre l'antisémitisme on est là", en tapant dans les mains dans une salle presque pleine

« Tout le monde devrait être là » : un an après le 7 octobre, une cérémonie rend hommage lundi soir aux victimes du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas qui provoque toujours une onde de choc en France, alors qu’Emmanuel Macron a assuré que la France mettait « tout en œuvre » pour la libération des deux otages franco-israéliens encore retenus à Gaza.
À l’Élysée, il a réitéré aux familles des otages que la France « mettait tout en œuvre pour obtenir un cessez-le-feu et un accord permettant la libération d’Ohad Yahalomi et d’Ofer Calderon en priorité, et qu’elle pressait toutes les parties d’avancer en ce sens sans plus tarder », a indiqué l’Élysée lundi.
Outre les familles des deux otages, le président a rencontré celles de victimes résidant en France.
Les familles des deux otages français encore retenus par le Hamas à Gaza ont également été reçues lundi après-midi à Matignon par le Premier ministre Michel Barnier.
Le Premier ministre a ensuite pris part à une cérémonie organisée dans la soirée au Dôme de Paris « en hommage aux victimes » et « en soutien aux otages toujours retenus captifs », à l’invitation du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
Parmi les quelque 4 000 personnes attendues, il y avait seize ministres. Ont aussi répondu présents plusieurs personnalités comme l’ancien président Nicolas Sarkozy et son épouse, l’ancien Premier ministre Manuel Valls, le président du Medef, Meyer Habib, le philosophe Bernard-Henri Lévy, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, a constaté une journaliste de l’AFP.

Quelques personnes, arrivées plus d’une heure et demie en avance, ont patienté sous la pluie en attendant que les portes ouvrent.
« Tout le monde devrait être là. Ça a été une année difficile. J’aimerais voir des gens non concernés se révolter », a dit Louise, 28 ans, Parisienne, à l’AFP, précisant ne pas être Juive elle-même mais être venue « par solidarité ».
Benjamin Amar Rozowykwiat, 25 ans, porte un ruban jaune au poignet en solidarité avec les otages. « L’an dernier a été marquant pour un pays, pour un peuple. N’importe quel Juif s’est senti profondément attaqué et ça a rappelé des souvenirs enfouis », a estimé ce petit-fils de rescapé de la Shoah.
Avant que la cérémonie ne débute, un groupe a entamé : « On est là, on est là, contre l’antisémitisme on est là », en tapant dans les mains dans une salle presque pleine. Quelques personnes ont agité des drapeaux israéliens.
Apolitique
À travers la France, des centaines de personnes ont rendu hommage aux victimes du 7 octobre.
À Strasbourg, 500 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville malgré la pluie à l’appel d’associations juives.
À Lyon, 2 100 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées en fin de journée sur la place Bellecour, sans slogan ni sigle, mais portant de nombreux drapeaux français et des photos des victimes.

À Marseille, qui compte la deuxième plus grande communauté juive de France, plusieurs centaines de personnes se sont aussi rassemblées pour commémorer les victimes du 7 octobre. « C’est un rassemblement apolitique, nous n’avons pas de revendications » a insisté Philippe Lellouche, frère de l’acteur, réalisateur, comédien et invité d’honneur de ce rassemblement.
À Paris, la tour Eiffel s’éteindra ce lundi à 23h45, comme elle l’avait fait il y a un an.

Dès dimanche, les hommages ont commencé avec un rassemblement à Paris à l’initiative du Fonds national juif (KKL), en solidarité avec Israël et en soutien aux victimes. D’autres rassemblements ont eu lieu en France.
Emmanuel Macron avait demandé samedi l’arrêt des livraisons à Israël d’armes servant à Gaza, suscitant la colère du Premier ministre israélien avant l’anniversaire du pogrom du 7 octobre.
Les responsables des cultes français ont de leur côté lancé lundi un appel unitaire « à la paix et à la fraternité » et plaidé pour « ne pas importer en France le conflit ». Car dans un pays qui abrite la plus importante communauté juive d’Europe (avec près d’un demi-million de personnes) et l’une des plus importante communautés musulmanes, l’onde de choc reste vive.
La guerre à Gaza a éclaté lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
En réponse à ce pogrom, le plus meurtrier de l’histoire du pays et le pire mené contre des Juifs depuis la Shoah, Israël, qui a juré d’anéantir le Hamas et de libérer les otages, a lancé une opération aérienne suivie d’une incursion terrestre dans la bande de Gaza, qui a commencé le 27 octobre.
Plus de 41 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ils incluraient ses propres terroristes, tués en Israël et à Gaza, et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza. Israël dit avoir tué 17 000 terroristes au combat. Tsahal affirme également avoir tué un millier de terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre
On estime que 97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée israélienne. Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats tués en 2014. À ce jour, 349 soldats israéliens ont été tués depuis le début de l’incursion terrestre à Gaza menée contre le Hamas et lors des opérations menées le long de la frontière de Gaza.