Trudeau: Israël doit cesser de tuer « femmes, enfants et bébés à Gaza »
Netanyahu a critiqué le Premier ministre canadien, rétorquant qu'Israël ne vise pas délibérément les civils alors que le Hamas a "décapité, brûlé vif, massacré" les non-combattants, le 7 octobre
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a exhorté mardi Israël à cesser « ce meurtre des femmes, des enfants, des bébés » dans le nord de Gaza, s’attirant les foudres de son homologue israélien.
Pendant une conférence de presse, Trudeau a déploré la situation « déchirante » à Gaza et indiqué que « le prix de la justice ne peut pas être la souffrance continue de tous les civils palestiniens ».
« Même les guerres ont des règles. Toutes les vies innocentes sont égales en valeur – israéliennes et palestiniennes », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre canadien a appelé Israël à « exercer le maximum de retenue » dans sa guerre contre les terroristes à Gaza, disant que « le monde observe ».
« Nous entendons les témoignages des médecins, des membres des familles, des survivants, de ces enfants qui ont perdu leurs parents », a continué Trudeau. « Le monde assiste à ces meurtres de femmes, d’enfants, de bébés ».
« Cela doit cesser », a-t-il dit.
"All innocent life is equal in worth, Israeli and Palestinian. I urge the government of Israel to exercise maximum restraint," Prime Minister Justin Trudeau says as he comments on the ongoing Israel-Hamas war.
#cdnpoli pic.twitter.com/WKAq5kNbl3— CPAC (@CPAC_TV) November 14, 2023
Trudeau a également appelé le Hamas à ne plus utiliser les civils palestiniens « comme boucliers humains », ajoutant que « tous les otages doivent être relâchés immédiatement et sans conditions ».
Les violences doivent cesser « de façon urgente », a-t-il insisté.
Répondant à Trudeau, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rétorqué que « ce n’est pas Israël qui prend délibérément pour cible des civils mais c’est le Hamas qui a décapité, brûlé vif et massacré des civils dans les pires horreurs faites aux Juifs depuis la Shoah. »
« Tandis qu’Israël fait tout son possible pour épargner les civils, le Hamas, de son côté, fait tout son possible pour qu’ils ne soient pas épargnés », a écrit Netanyahu sur X, anciennement Twitter. « Israël offre aux civils de Gaza des couloirs humanitaires et des zones sécurisées tandis que le Hamas les empêche de partir sous la menace des armes ».
« C’est le Hamas, et non Israël qui devrait rendre des comptes pour un double crime de guerre – prendre pour cible les civils tout en se cachant derrière eux ».
Netanyahu a aussi ajouté que « les forces de la civilisation doivent soutenir Israël dans sa lutte contre la barbarie du Hamas ».
Le Premier ministre canadien a aussi rendu hommage à la militante pacifiste israélo-canadienne Vivian Silver, 74 ans, portée disparue depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre et dont la mort a été confirmée mardi.
Au Canada même, il a souligné que « les attaques antisémites à Montréal entre autres sont absolument inacceptables », après notamment des tirs répétés contre des écoles juives.
« En ces temps difficiles on ne peut pas oublier qui nous sommes, on ne peut pas oublier nos valeurs, on doit être là les uns pour les autres », a-t-il insisté.
Les propos tenus par Trudeau viennent en écho aux paroles prononcées, ce week-end, par le président français Emmanuel Macron qui avait déclaré à la BBC qu’il n’y avait « pas de justification » aux bombardement israéliens présumés « de ces bébés, de ces femmes, de ces personnes âgées », ajoutant qu’il « n’y a aucune raison à cela et cela n’a aucune légitimité. Nous recommandons donc vivement à Israël d’arrêter ». Il avait aussi répété un appel au cessez-le-feu dans la bande de Gaza – ce qui, selon Israël, équivaudrait à une victoire du groupe terroriste du Hamas.
Macron avait été critiqué avec force par Netanyahu et par d’autres responsables israéliens, le Premier ministre estimant que le président français avait fait « une grave erreur, factuellement et moralement » par ses accusations.
« Nous pouvons nous passer de leçon de morale », avait ajouté Netanyahu.
La France a ultérieurement cherché à apaiser la controverse, une source diplomatique confiant aux médias que Macron « n’a jamais laissé entendre et il ne pense pas que les forces israéliennes prennent délibérément pour cible des civils. Il a déclaré en permanence que l’utilisation des otages ou de la population civile s’apparentait à un chantage inacceptable ».
La source a répété que Macron condamnait l’attaque perpétrée par le Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre, tout en prônant de livrer des efforts supplémentaires pour soulager la situation humanitaire à Gaza.
Le président Isaac Herzog a aussi indiqué que Macron l’avait appelé pour souligner qu’il « n’a pas et qu’il n’a jamais eu l’intention d’accuser Israël de viser délibérément des civils innocents dans la campagne menée contre l’organisation terroriste du Hamas ».
L’AFP a contribué à cet article.