Trump : Le nucléaire iranien est anéanti, les bombes ont pénétré Fordo « comme dans du beurre »
Le président américain affirme que davantage de pays normaliseront leurs relations avec Israël, la République islamique ayant été le principal obstacle à cette normalisation

Le président américain Donald Trump a déclaré dimanche que le programme nucléaire iranien avait été « anéanti de manière sans précédent » par les frappes israéliennes et américaines de ce mois-ci, réitérant son affirmation selon laquelle la République islamique ne peut plus construire une arme nucléaire suite aux bombardements américains de trois installations nucléaires clés la semaine dernière.
« Cela signifiait la fin de leurs ambitions nucléaires, du moins pour un certain temps », a déclaré Trump.
« La bombe l’a traversé comme si c’était du beurre, comme si c’était du beurre pur », a-t-il assuré à propos de la frappe de la bombe à charge pénétrante lâchée sur l’installation souterraine de Fordo, enfouie profondément sous terre. « Il n’y a plus que des milliers de tonnes de roche dans cette pièce à présent. Tout l’endroit a été détruit. »
Trump a également déclaré que d’autres pays rejoindraient bientôt les Accords d’Abraham, et normaliseraient ainsi leurs relations avec Israël.
L’interview de Maria Bartiromo, journaliste à Fox News, a été réalisée alors que des médias font état de doutes quant à l’efficacité des frappes américaines en Iran, selon les premières évaluations des services de renseignement.
Les médias ont remis en question le fait que les bombes massives lancées par les pilotes américains aient réellement détruit les installations souterraines, et ont suggéré que l’uranium enrichi qui y était stocké – et qui pourrait être enrichi davantage à des fins militaires – ait été déplacé avant l’attaque, peut-être même vers des installations dont les États-Unis n’ont pas connaissance.
Trump a affirmé que ceux qui ont divulgué ces informations aux journalistes « devraient être poursuivis » et qu’il serait facile de trouver les coupables : « Vous dites au journaliste ‘sécurité nationale’, qui vous les a transmises ? C’est ce qu’il faut faire. Et je pense que nous allons agir ainsi. »
Dans l’interview diffusée dimanche sur la chaîne américaine Fox News, dans l’émission « Sunday Morning Futures », Trump a assuré que les stocks d’uranium iraniens n’avaient pas été déplacés avant les frappes américaines.
« C’est une chose très difficile à faire et nous n’avons pas prévenu » avant de bombarder, a-t-il souligné, selon des extraits de l’interview.
« Ils n’ont rien déplacé. »

Selon Trump, la République islamique était « à quelques semaines » de se doter de l’arme nucléaire au moment de la frappe.
Téhéran n’est pas sur le point de relancer son programme nucléaire, a-t-il affirmé : « La dernière chose qu’ils veulent faire en ce moment, c’est penser au nucléaire. Ils doivent se remettre en condition et se ressaisir. »
Le chef de l’AIEA et le Pentagone s’interrogent sur les incidences des frappes
Les propos de Trump surviennent au lendemain d’une mise en garde par le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi, qui a indiqué dans une interview accordée à la chaîne américaine CBS que l’Iran dispose des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l’uranium d’ici « quelques mois ».

Près d’une semaine après les bombardements américains sur les sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, tous s’accordent, même Téhéran, à dire que ces centrales ont été considérablement endommagées. Toutefois, des questions demeurent sur l’efficacité réelle de ces frappes.
« Il y a eu des dommages importants, mais pas complets […] Ils peuvent avoir […], en quelques mois je dirais, des centrifugeuses en action pour produire de l’uranium enrichi », a déclaré Grossi vendredi lors d’une interview qui sera diffusée dimanche.
Le porte-parole de l’armée israélienne, le général Effi Defrin, a déclaré qu’Israël estime que le programme nucléaire iranien avait pris plusieurs années de retard, mais qu’il était « encore trop tôt » pour se prononcer.
Autre enjeu clé : le sort des stocks de plus de 400 kg d’uranium enrichi à 60 %, qui pourraient servir en théorie à fabriquer plus de neuf bombes atomiques si le taux était porté à 90 %.
Les inspecteurs de l’AIEA n’ont pas vu ces réserves depuis le 10 juin, ce qui explique les demandes de l’agence onusienne d’accéder aux sites et aux stocks iraniens.
Or, le Parlement iranien a voté en faveur d’une suspension de la coopération avec l’AIEA et le Conseil du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI), le bras armé du régime iranien, qui est chargé d’examiner la loi en Iran. Jeudi, ce conseil a approuvé le texte de loi, qui doit être transmis à la présidence pour sa ratification.
« C’est leur loi, leur Parlement, mais il y a ici des implications légales. Un traité international doit, bien entendu, prévaloir. Vous ne pouvez pas invoquer une loi nationale pour ne pas respecter un traité international », a relevé Grossi.
« Nous soutenons les efforts cruciaux de vérification et de surveillance de l’AIEA en Iran », a assuré samedi le secrétaire d’État américain Marco Rubio sur le réseau social X. Il a également appelé l’Iran à « assurer la sûreté et la sécurité du personnel » de l’agence.

La diplomatie iranienne reproche à l’AIEA d’avoir adopté une résolution le 12 juin accusant l’Iran de non-respect de ses obligations nucléaires. Téhéran considère d’ailleurs que cette décision a servi « d’excuse » à Israël et aux États-Unis pour attaquer ses sites nucléaires.
« Qui peut vraiment croire que ce conflit s’est produit à cause d’un rapport de l’AIEA ? Il n’y avait rien de nouveau dans ce rapport […] Il est peut-être facile de blâmer une organisation internationale ou un directeur général, je ne sais pas, mais ce n’est pas raisonnable », s’est défendu Grossi.
Élargir les Accords d’Abraham
Trump a déclaré qu’à la suite de la campagne menée par les États-Unis et Israël contre la République islamique, davantage de pays normaliseraient leurs relations avec Israël.
« Nous avons actuellement des pays vraiment formidables dans cette région », a déclaré Trump.
« Et je pense que nous allons commencer à les approvisionner, car l’Iran était le principal problème. »
« En réalité, je pensais que l’Iran allait… pendant un certain temps, j’ai pensé que l’Iran allait rejoindre les Accords d’Abraham avec tous les autres », a-t-il ajouté, faisant référence aux accords négociés pendant son premier mandat entre Israël et plusieurs pays arabes voisins.
Ces derniers jours, l’envoyé spécial de Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ont également évoqué l’élargissement de ces accords, alors que des informations font état d’une collaboration entre les dirigeants américain et israélien en vue d’un accord majeur au Moyen-Orient visant à élargir les accords tout en obtenant la libération des 50 otages toujours détenus par des groupes terroristes à Gaza et en mettant fin à la guerre qui dure depuis plus de vingt mois dans cette région.

Le 13 juin, Jérusalem et Téhéran sont entrés en conflit ouvert, lorsqu’Israël a lancé l’Opération « Rising Lion », des frappes aériennes visant les principaux dirigeants militaires iraniens, des scientifiques nucléaires, des sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques. Israël a déclaré que cette campagne était nécessaire pour empêcher la République islamique de réaliser son projet déclaré de détruire l’État juif. Le 22 juin, les États-Unis ont frappé des installations nucléaires iraniennes clés.
L’Iran a riposté aux attaques israéliennes en lançant plus de 550 missiles balistiques et environ un millier de drones en direction d’Israël. Selon les autorités de la Santé, les attaques iraniennes ont fait 28 morts et des milliers de blessés en Israël. Les missiles ont touché des immeubles d’habitation, une université et un hôpital, causant d’importants dégâts. L’Iran a également tiré sur une base américaine au Qatar après les frappes américaines.
L’AFP a contribué à cet article.
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