Netanyahu : La victoire sur l’Iran ouvre une opportunité pour élargir les accords de paix
Ces déclarations suivent un article sur un plan pour mettre fin à la guerre de Gaza et élargir les accords d'Abraham ; Smotrich rejette tout État palestinien

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué jeudi qu’Israël avait l’opportunité de parvenir à une « expansion spectaculaire » de ses accords de normalisation avec les pays du Moyen-Orient, quelques heures après la publication d’un article selon lequel le Premier ministre et le président américain Donald Trump se seraient mis d’accord sur une feuille de route visant à mettre fin à la guerre à Gaza dans les deux semaines et à signer de nouveaux accords de paix entre Israël et des États arabes.
« Nous nous sommes battus vaillamment contre l’Iran et avons remporté une grande victoire », a déclaré Netanyahu. « Cette victoire ouvre la voie à une expansion spectaculaire des accords de paix. Nous y travaillons d’arrache-pied. »
« Outre la libération de nos otages et la défaite du Hamas, une fenêtre d’opportunité s’ouvre devant nous et nous ne devons pas la laisser passer. Chaque jour compte », a-t-il poursuivi.
Selon un article publié plus tôt par Israel Hayom, citant « une source informée de la conversation », Netanyahu et Trump auraient convenu d’une fin rapide de la guerre à Gaza et d’un élargissement des accords d’Abraham, après la frappe américaine contre les installations nucléaires iraniennes cette semaine.
Les accords d’Abraham, signés à la Maison Blanche le 15 septembre 2020 sous la première administration Trump, avaient normalisé les relations entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn. Le Maroc avait ensuite rejoint les accords.
L’envoyé spécial des États-Unis pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a déclaré mercredi qu’il s’attendait à ce que d’autres pays se joignent aux accords.

Selon Israel Hayom, Netanyahu et Trump auraient convenu par téléphone que la guerre à Gaza prendrait fin dans les deux semaines. Israël mettrait fin à son offensive militaire, et le Hamas libérerait les 50 otages restants. Quatre États arabes, dont les Émirats arabes unis et l’Égypte, assureraient conjointement la gouvernance de Gaza après la guerre. Les dirigeants du Hamas seraient exilés et tous les otages libérés.
Les alliés arabes ont toutefois affirmé à maintes reprises qu’ils ne participeraient pas à la reconstruction de Gaza tant qu’Israël n’accepterait pas un rôle pour l’Autorité palestinienne (AP) dans l’enclave, dans la perspective d’une solution à deux États. Netanyahu a jusqu’à présent catégoriquement rejeté tout retour de l’AP à Gaza.
En outre, les dirigeants du Hamas ont depuis longtemps rejeté les propositions d’exil.
Selon l’article, des Gazaouis souhaitant émigrer pourraient être accueillis dans plusieurs pays non spécifiés.
L’Arabie saoudite et la Syrie établiraient des relations diplomatiques avec Israël, et d’autres pays arabes et musulmans pourraient suivre.
Israël exprimerait, pour sa part, un soutien conditionnel à une solution à deux États, sous réserve de réformes au sein de l’AP. Washington reconnaîtrait parallèlement la souveraineté israélienne sur certaines parties de la Cisjordanie.
L’Arabie saoudite exige depuis longtemps que l’établissement de relations diplomatiques soit conditionné à des progrès concrets vers la création d’un État palestinien. Quant à la possibilité d’un accord de paix avec la Syrie, elle a été évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois, des contacts directs entre les deux pays ayant apparemment eu lieu.
Ce plan pourrait expliquer la colère exprimée par Trump face aux représailles israéliennes prévues après la violation du cessez-le-feu naissant par l’Iran mardi, ainsi que son appel sur Truth Social à abandonner le procès pour corruption de Netanyahu.

Un haut responsable israélien a déclaré jeudi soir à la chaîne publique Kan que la publication « n’a pas été envoyée sans raison. »
« Cela fait partie d’une initiative plus large qui vise à mettre fin à la guerre à Gaza, à libérer tous les otages, à mettre un terme au procès de Netanyahu et à relancer sérieusement la dynamique régionale », a déclaré le responsable.
Selon des sources haut placées citées par la Treizième chaîne, des « discussions portent sur des initiatives spectaculaires au Moyen-Orient ».
Réagissant à l’article d’Israel Hayom dans une publication sur X jeudi, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a déclaré qu’il soutenait l’élargissement des accords de paix, mais pas au prix de la création d’un État palestinien.
« Mais s’il s’agit d’un écran de fumée dissimulant une menace existentielle – une division du pays, une cession de territoire à l’ennemi et a création d’un État terroriste palestinien vingt fois plus grand que Gaza, situé dans une zone qui, géographiquement et topographiquement, dominerait la majeure partie du territoire de l’État d’Israël – alors ce sera non, merci. »
« Monsieur le Premier ministre, qu’il soit bien clair que vous n’avez aucun mandat pour cela, même pas pour le laisser entendre ou l’évoquer à demi-mot », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé jeudi que Netanyahu avait manifesté son intérêt pour une visite à Washington afin de rencontrer Trump.
Ce dernier y serait favorable, mais aucune date n’a encore été fixée.

Cette déclaration intervient après qu’Axios, citant trois responsables israéliens, a rapporté que le Premier ministre cherchait à organiser une nouvelle visite à la Maison Blanche dans les prochaines semaines, notamment pour célébrer la frappe conjointe contre le programme nucléaire iranien.
Netanyahu et Trump s’étaient rencontrés pour la dernière fois à la Maison Blanche en avril, lorsque Trump avait annoncé l’ouverture de négociations avec l’Iran sur son programme nucléaire.
Israël avait lancé des frappes aériennes le 13 juin – soit 61 jours après que Trump eut fixé un ultimatum de 60 jours à Téhéran pour accepter un accord – visant les chefs militaires iraniens, des scientifiques nucléaires, des sites d’enrichissement d’uranium et le programme de missiles balistiques. Israël avait justifié cette campagne en affirmant qu’elle était nécessaire pour empêcher la République islamique de mener à bien son projet déclaré de destruction de l’État juif.
Le 22 juin, les États-Unis ont frappé les principales installations nucléaires iraniennes de Natanz, Fordo et Ispahan.
L’Iran a toujours nié vouloir se doter de l’arme nucléaire. Cependant, il a enrichi de l’uranium à des niveaux sans usage civil, a bloqué l’accès des inspecteurs internationaux à ses sites nucléaires et a poursuivi le développement de ses capacités balistiques. Selon Israël, l’Iran a récemment intensifié ses efforts pour se doter de l’arme nucléaire.
En riposte aux frappes israéliennes, l’Iran a lancé quelque 550 missiles balistiques et 1 000 drones contre Israël. Les frappes ont fait 28 morts – presque tous des civils – et des milliers de blessés, selon les autorités sanitaires israéliennes.