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Mandelblit ne recommande pas la disqualification de Heba Yazbak

La députée Balad, qui a refusé de revenir sur ses propos, avait notamment fait l'éloge du terroriste libanais Samir Kuntar

La députée du parti Raam-Balad Heba Yazbak pendant une conférence de presse à Jerusalem le 16 avril 2019. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)
La députée du parti Raam-Balad Heba Yazbak pendant une conférence de presse à Jerusalem le 16 avril 2019. (Crédit : Noam Revkin Fenton/Flash90)

Le procureur général Avichai Mandelblit a écrit lundi dans un avis qu’il s’opposait à la disqualification de la députée Heba Yazbak (Balad, Liste arabe unie), suite aux déclarations qu’elle avait faites en 2015 et que la plupart ont perçues comme approuvant la violence contre les soldats israéliens.

Mandelblit a déclaré que Yazbak était très près de franchir le seuil de disqualification pour la Knesset, mais n’avait pas tout à fait franchi la ligne d’arrivée. Une majorité de membres juifs de la Knesset souhaitent interdire Yazbak avant les élections de mars.

« Certaines des déclarations présentées sont très sérieuses et répugnantes, » lit-on dans une lettre du bureau de Mandelblit adressée à la commission centrale électorale. « Il n’existe pas une masse critique de preuves sans équivoque et convaincantes qui justifient la disqualification de [Yazbak] aux élections pour la 23e Knesset ».

Mandelblit a ajouté que Yazbak, ainsi que les autres candidats, devraient tenir compte de cet avertissement et s’abstenir de publier des déclarations similaires à l’avenir.

Bien que la position de Mandelblit ne soit qu’une recommandation, elle pourrait avoir du poids auprès de la Cour suprême si la commission centrale électorale venait à voter en faveur de la disqualification de Yazbak et si la décision était portée en appel devant le tribunal.

Itamar Ben Gvir, du parti extrémiste Otzma Yehudit, s’est moqué de la décision de Mandelblit, écrivant sur Twitter que le procureur général aurait autorisé les terroristes Samir Kuntar et Dalal Mughrabi à se présenter à la Knesset.

L’alliance de droite Yamina a, elle, qualifié cette décision de « vent arrière pour le soutien au terrorisme. » « Yazbak est mieux placée pour représenter le Hamas que les citoyens d’Israël. Nous travaillerons pour empêcher son entrée à la Knesset, » a écrit le parti sur sa page Facebook.

La députée Heba Yazbak (Balad, Liste arabe unie) avait lundi refusé de se rétracter.

Cette élue, membre de Balad, est la cible de critiques en raison d’une publication sur Facebook datant de 2015 dans laquelle elle faisait l’éloge du terroriste libanais Samir Kuntar, qui a participé en 1979 au meurtre brutal des membres d’une famille israélienne dans la ville de Nahariya, dans le nord du pays. La publication comprenait une photo de lui accompagnée de la légende : « le combattant martyr Samir Kuntar ».

Un autre post s’est félicité de la fin d’une peine de neuf ans pour Amir Makhoul, qui a plaidé coupable d’avoir remis des informations sensibles au groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah. « Après neuf ans de prison, Amir est de retour avec le peuple. Félicitations », avait-elle écrit.

Dans une récente interview accordée à la Treizième chaîne, l’intéressée a déclaré que « le droit international permet aux peuples sous occupation de prendre des mesures pour se libérer ». Lorsque la journaliste lui a demandé si elle considérait les attaques contre les soldats comme une résistance légitime, elle a répondu : « Ce qui n’est pas légitime, c’est la poursuite de l’occupation ».

Dans sa réponse à une question sur la citation du procureur général Avichai Mandelblit, qui examine la demande d’interdiction dont elle fait l’objet, Heba Yazbak a déclaré lundi qu’elle confirmait ses propos et insisté sur le fait qu’ils n’impliquent pas un soutien à la violence.

« Je n’ai pas dit que je soutenais ou appelais à faire du mal aux soldats ou à toute autre personne », dit-elle, soutenant que ses commentaires ne constituent pas une incitation à la violence et ne devraient donc pas l’interdire de se présenter. « Je maintiens les choses que j’ai dites ».

La quasi-totalité des députés juifs de la Knesset soutiennent les démarches visant à la disqualifier de la course électorale, y compris le parti centriste Kakhol lavan et certains membres de l’union de gauche Parti travailliste-Gesher-Meretz.

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