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US: L’histoire juive ravive les craintes de la communauté face aux expulsions de Trump

Militants, dirigeants et historiens disent que l'érosion des droits civils sous l'administration menace les Juifs, même si des mesures sont nécessaires face à l'antisémitisme

Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Des manifestants rassemblés pour soutenir Mahmoud Khalil, le militant anti-Israël de l'université Columbia, devant le tribunal où il doit comparaître, à New York, le 12 mars 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)
Des manifestants rassemblés pour soutenir Mahmoud Khalil, le militant anti-Israël de l'université Columbia, devant le tribunal où il doit comparaître, à New York, le 12 mars 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

NEW YORK – Robert Remes, avocat spécialiste de l’immigration, aujourd’hui à la retraite, s’attendait à un durcissement de la politique migratoire sous l’administration Trump. L’arrestation de Mahmoud Khalil, un virulent activiste anti-Israël de l’université de Columbia, le mois dernier, l’a néanmoins surpris en raison des circonstances de son interpellation.

« Le fait qu’une personne comme lui puisse être arrêtée met à mal les fondements mêmes du droit de l’immigration, tels que les professionnels les comprennent », explique Remes, qui est Juif et qui habite à Washington, D.C. « Cela a été l’un des premiers indices d’un véritable dérapage de leur part. »

Remes fait partie d’un groupe d’Américains juifs qui s’inquiètent des expulsions et des révocations de visas menées par l’administration Trump, même lorsque ces mesures sont justifiées par la lutte contre l’antisémitisme. Des membres de la communauté juive, ainsi que des dirigeants communautaires et des historiens, ont fait part de leur préoccupation face au manque de transparence et de garanties procédurales entourant ces actions, estimant qu’elles représentent une menace pour les Juifs en tant que minorité historiquement vulnérable aux États-Unis.

Les expulsions ont commencé lorsque des agents de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) ont arrêté Khalil, qui est titulaire d’une carte verte et qui a été un leader des manifestations estudiantines, alors qu’il était devant son appartement, le mois dernier – peu après la distribution par son groupe de tracts sur le groupe terroriste palestinien du Hamas lors d’un rassemblement sur le campus. L’arrestation a suscité de vives réactions et provoqué des manifestations devant le tribunal fédéral de New York. Le cas de Khalil fait aujourd’hui l’objet d’une bataille juridique, des organisations de défense des droits estimant que sa détention est anticonstitutionnelle. Le débat porte sur les droits des immigrés et sur la protection de la liberté d’expression.

Depuis, la répression s’est intensifiée. Cette semaine, l’administration Trump a annulé les visas d’étudiants dans l’ensemble du système universitaire de Californie. Mardi, l’université de New York a indiqué par courriel que plusieurs personnes affiliées à l’université avaient été visés.

Dans de nombreux cas, le processus d’expulsion et ses justifications restent opaques. Près de 300 étudiants ont vu leur visa révoqué, souvent avec peu d’éléments à l’appui. Un incident en particulier, jugé inquiétant par plusieurs membres de la communauté juive, est celui de Rumeysa Ozturk, étudiante turque à l’université de Tufts. Elle a été appréhendée par des agents de l’ICE alors qu’elle sortait de chez elle pour assister à un dîner d’iftar du ramadan. Une vidéo de son arrestation montre un homme en sweat à capuche s’approcher d’elle, lui saisir les poignets et lui passer les menottes. Il l’escorte ensuite, avec d’autres agents en civil, jusqu’à un véhicule banalisé.

Le ministère américain de la Sécurité intérieure a déclaré qu’elle avait « participé à des activités de soutien au Hamas », sans fournir de précisions. Son arrestation est intervenue un an après qu’Ozturk a co-signé un article d’opinion dans le journal étudiant The Tufts Daily, article où elle critiquait la réponse apportée par l’université aux appels d’étudiants à désinvestir des entreprises liées à Israël et à « reconnaître le génocide palestinien ». Cette arrestation a été dénoncée et considérée « tout simplement injuste » par le groupe étudiant pro-Israël de Tufts.

« C’est terrifiant de se faire arrêter en pleine rue par des hommes masqués », commente Remes, qui ajoute que l’expulsion d’immigrants du Salvador lui paraissent particulièrement troublantes. Remes a grandi dans la communauté juive de la banlieue de New York et il a travaillé dans le droit de l’immigration pendant 47 ans, avant de prendre sa retraite au mois d’avril dernier. Il siège aujourd’hui au conseil d’administration d’une association à but non lucratif en Virginie, qui aide les jeunes immigrés à accéder à l’université.

L’étudiant Mahmoud Khalil sur le campus de l’université Columbia à New York lors d’un campement de protestation anti-Israël, le 29 avril 2024. (Crédit : Ted Shaffrey/AP)

Certains membres de la communauté juive adoptent un positionnement plus nuancé. Selon certains, ces mesures sont nécessaires pour lutter contre l’antisémitisme et ils rejettent la rhétorique utilisée par les manifestants. Ils s’inquiètent toutefois de l’absence de garanties procédurales pour les personnes visées.

Mahmoud Khalil, par exemple, n’a été accusé d’aucun crime. Selon les autorités américaines, sa présence et ses activités dans le pays représenteraient un risque grave en matière de politique étrangère. Elles l’accusent également d’avoir dissimulé dans sa demande de visa son emploi antérieur au sein de l’UNRWA, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens.

La législation américaine interdit aux non-citoyens de soutenir des organisations terroristes. Le groupe de protestation dirigé par Khalil aurait exprimé son soutien à la violence contre les « sionistes », appelé à « l’éradication de la civilisation occidentale », occupé des bâtiments sur le campus, affronté la police et causé d’importants dégâts matériels.

Des manifestants demandent la libération de Mahmoud Khalil devant l’université de Columbia, le 14 mars 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

L’Anti-Defamation League (ADL) a salué l’arrestation de Mahmoud Khalil, tout en appelant au respect strict des procédures légales. Le président du groupe, Jonathan Greenblatt, a par la suite mis en garde contre un « schéma inquiétant » d’application opaque de la loi, à mesure que la répression s’intensifiait. Le président de Hillel International, Adam Lehman, a lui aussi exprimé sa préoccupation. Deborah Lipstadt, envoyée spéciale de l’administration Biden pour la lutte contre l’antisémitisme, s’est dite tiraillée face à la politique menée par l’administration Trump.

Après l’arrestation de Khalil, la Maison Blanche s’est félicitée en postant « SHALOM MAHMOUD » sur les réseaux sociaux. Le président Donald Trump a promis d’autres interpellations de personnes « engagées dans des activités pro-terroristes, antisémites et anti-américaines ».

Les dirigeants du mouvement réformé, la plus grande confession juive américaine, cherchent pour leur part à maintenir un équilibre entre la lutte contre l’antisémitisme et la défense de l’État de droit.

« Je pense que les Juifs doivent toujours garder à l’esprit deux principes fondamentaux. D’abord, l’antisémitisme est un virus qui peut détruire toute une société. Il est dangereux non seulement pour les Juifs, mais aussi pour la communauté d’accueil », commente le rabbin Ammiel Hirsch de la Stephen Wise Free Synagogue à New York, l’une des principales voix pro-Israël du judaïsme réformé. « En même temps, parmi les principes qui fondent la grandeur des États-Unis, il n’est pas autorisé d’arrêter les gens arbitrairement dans la rue. »

Le rabbin Ammiel Hirsch de la synagogue libre Stephen Wise de New York. (Crédit : Autorisation)

Le rabbin Jonah Pesner, directeur du Religious Action Center du judaïsme réformé et vice-président de l’Union for Reform Judaism, se fait l’écho de ce sentiment.

Les Juifs américains « sont profondément préoccupés à la fois par la menace réelle de l’antisémitisme et par la préservation des institutions démocratiques qui assurent notre protection », déclare-t-il.

Les deux dirigeants évoquent leurs histoires familiales pour illustrer ces inquiétudes. Le rabbin Hirsch raconte que son grand-père avait été enlevé à son domicile, dans la Russie stalinienne, et qu’il a disparu à tout jamais. Jonah Pesner rappelle, de son côté, que sa grand-mère, Fannie, avait fui la Russie pour les États-Unis, afin de vivre dans un pays qui défendait les droits civiques de tous les citoyens.

« L’histoire de nombreux Juifs persécutés les a conduits à fuir et à trouver refuge ici ou en Israël. L’idée qu’une personne puisse être arrêtée dans la rue sans base légale claire et sans bénéficier de garanties procédurales devrait alarmer tout le monde – et particulièrement les Juifs », poursuit Hirsch. Il soutient toutefois certaines mesures gouvernementales qui visent à contraindre les universités à mieux protéger leurs étudiants juifs.

« L’État de droit nous protège tous », insiste-t-il. « La grande leçon de l’histoire juive, c’est que cette protection revient toujours à la communauté juive. »

Le rabbin Hirsch confie recevoir « en permanence » des messages de membres de sa communauté sur ces questions. Beaucoup d’entre eux, dit-il, envisagent sérieusement de demander un passeport étranger afin de pouvoir quitter le pays, en raison de l’antisémitisme et de l’érosion perçue de l’État de droit et des institutions libérales.

Sur le campus de Columbia, les avis sont également partagés. Après l’arrestation de Khalil, certains membres de la communauté juive ont soutenu la mesure en estimant qu’il s’agissait d’une réponse nécessaire à un antisémitisme croissant sur les campus. D’autres – une cinquantaine d’étudiants juifs – ont au contraire protesté, exhortant l’université à défendre Khalil.

« Ce que je vois, c’est une administration Trump qui se sert des inquiétudes des Juifs face à l’antisémitisme pour faire avancer un programme qui, en réalité, est tout simplement fasciste », déplore Aharon Dardik, un étudiant de gauche à la double nationalité américaine et israélienne qui a participé à l’organisation de la mobilisation. « Il est évident que cela ne renforce pas la sécurité des Juifs. Nous savons comment cela se termine ».

Toutes les communautés juives ne sont pas opposées aux mesures de répression de l’administration Trump. À droite, des organisations comme la Republican Jewish Coalition s’y sont montrées largement favorables. À gauche, des groupes critiques d’Israël, tels qu’IfNotNow, s’y sont opposés de façon catégorique dès le départ. Les Juifs de droite qui ont voté pour Trump évoquent son soutien aux expulsions pour expliquer partiellement leur choix dans les urnes, même si la majorité des Juifs américains ont soutenu Kamala Harris.

Un homme portant une chemise célébrant l’invasion d’Israël le 7 octobre 2023 lors d’un rassemblement pour les funérailles du chef terroriste du Hezbollah, Hassan Nasrallah, à New York, le 23 février 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Morton Klein, président de la Zionist Organization of America, se dit favorable à l’immigration légale et au respect des garanties procédurales pour les non-citoyens. Il ajoute toutefois qu’il n’a pas la moindre indulgence pour ceux qui soutiennent des groupes terroristes.

« Si vous n’êtes pas citoyen américain, que vous soutenez le meurtre de tous les Juifs, que vous défendez le Hamas-nazi et que vous célébrez le 7 octobre, je n’ai aucune envie que vous restiez dans ce pays. Je n’ai absolument rien contre l’idée d’expulser les non-citoyens qui scandent ces slogans », indique-t-il.

Klein, qui est né dans un camp de personnes déplacées en Allemagne après la guerre, de parents survivants de la Shoah, a immigré aux États-Unis à l’âge de 4 ans. Son  histoire familiale renforce son positionnement, explique-t-il.

« J’ai perdu la plupart des membres de ma famille dans la Shoah à cause de gens qui appelaient à tuer tous les Juifs. Je ne veux pas que des non-citoyens qui tiennent les mêmes discours restent dans ce pays », explique-t-il. Les non-citoyens qui soutiennent le Hamas « mettent en danger ma vie et celle de ma famille », a-t-il ajouté.

Cela dit, Klein ne soutient pas inconditionnellement toutes les expulsions. Il admet ne pas bien connaître le cas de Rumeysa Ozturk, mais il précise qu’un article d’opinion non-violent « ne devrait pas suffire à expulser quelqu’un, sauf s’il y a eu mensonge dans la demande de visa ».

Le positionnement majoritaire des Juifs américains sur cette question reste floue. Ira Sheskin, professeur à l’université de Miami et spécialiste de la démographie juive, indique ne connaître aucun sondage portant sur la perception juive des répressions migratoires actuelles.

Un contre-manifestant pro-Israël lors d’une manifestation anti-Israël à Times Square, New York, le 1er janvier 2025. (Crédit : Luke Tress/Times of Israel)

Lila Berman, professeure d’histoire du judaïsme américain à l’université de New York, estime que les expulsions actuelles « touchent un point sensible ». Une grande part de l’expérience historique juive en Europe avant la Seconde Guerre mondiale, rappelle-t-elle, concerne « des personnes qui pensaient disposer d’un statut légal dans un pays, et qui ont été dépossédées de ce statut », avant d’être expulsées ou privées de toute procédure régulière.

« Sans ce type de droits, la voie vers l’anéantissement politique, puis vers l’anéantissement tout court, était malheureusement très claire », note Berman, qui travaille actuellement à un livre consacré à la citoyenneté juive américaine.

Elle rappelle que l’une des premières mesures prises par Adolf Hitler, dès son arrivée au pouvoir en 1933, avait très précisément été de priver de leurs droits ceux qui pensaient avoir le droit de vivre en Allemagne. Sans aller jusqu’à établir un parallèle direct entre l’Allemagne nazie et les États-Unis actuels, Berman souligne que les persécutions nazies ont illustré l’importance capitale des protections juridiques individuelles.

« Voir un gouvernement – notre gouvernement – traiter des personnes disposant d’un statut légal protégé comme si elles n’en avaient pas, c’est profondément troublant », dit-elle. « Pour moi, ce n’est pas une question de comparaison historique, c’est une question de principe. »

Par le passé, les Juifs des États-Unis ont fait l’objet de batailles très médiatisées pour l’obtention de la citoyenneté – qu’il s’agisse de tentatives d’expulsion à motivation politique ou de luttes juridiques visant à faire reconnaître ou élargir des droits. Dans certains cas, les autorités ont veillé à respecter les procédures, même lorsqu’elles poursuivaient des objectifs politiques.

La militante de la justice sociale Emma Goldman s’adresse à la foule en 1916, plusieurs années avant son expulsion vers la Russie par le gouvernement des États-Unis. (Crédit : Domaine public)

Parmi les exemples les plus marquants figure celui d’Emma Goldman, militante anarchiste juive née en Russie. Installée à New York à la fin du 19e siècle, elle avait épousé un immigrant juif en 1887, avant de divorcer rapidement. Elle avait été arrêtée à plusieurs reprises pour son activisme et, après avoir mené une campagne contre l’appel sous les drapeaux lors de la Première Guerre mondiale, elle avait été emprisonnée pendant deux ans. Peu après sa libération, elle avait été arrêtée une deuxième fois en tant « qu’étrangère ennemie ». Goldman soutenait que son mariage lui avait conféré la citoyenneté ; le gouvernement affirmait qu’elle y avait renoncé en divorçant. En 1919, elle avait été expulsée vers la Russie.

« Le gouvernement américain voulait clairement s’en débarrasser », commente Berman. « Mais même dans ce cas emblématique d’expulsion politique, il est remarquable de constater à quel point ils avaient essayé de respecter les procédures légales. »

Un autre cas historique marquant est celui de Beys Afroyim, citoyen américain naturalisé, qui s’était installé en Israël en 1950 et qui y avait voté. Lorsqu’il était rentré aux États-Unis en 1960, le département d’État avait tenté de lui retirer sa citoyenneté en invoquant une loi prévoyant la déchéance de nationalité en cas de participation à une élection étrangère. Afroyim avait contesté la décision qui, avait-il dit, était inconstitutionnelle et l’affaire avait été portée devant la Cour suprême, qui avait tranché en sa faveur à cinq voix contre quatre en 1967. L’arrêt avait renforcé les droits des citoyens américains, en affirmant qu’ils ne pouvaient être privés de leur nationalité sans leur consentement – consolidant ainsi la reconnaissance de la double citoyenneté.

Selon Berman, de nombreux Juifs américains ont longtemps cru que l’acquisition de la citoyenneté garantissait une protection durable – « une affaire classée ». Mais la réalité, dit-elle, est que la citoyenneté est « une construction juridique sujette à de nombreuses variables ». Les lois, leurs interprétations et leurs applications évoluent sans cesse – y compris aux États-Unis.

« Un gouvernement donné peut arriver au pouvoir et bouleverser bien des choses que nous pensions acquises concernant la citoyenneté et les protections juridiques », souligne-t-elle. « Pour les Juifs, l’expérience de la Seconde Guerre mondiale – la rapidité avec laquelle le déni de citoyenneté et de garanties peut transformer des individus en ennemis d’État – reste un avertissement qui fait froid dans le dos.

Par une ironie du sort, l’histoire familiale de Remes dans l’Allemagne nazie est susceptible de fournir à sa famille un refuge à l’étranger si cela devenait nécessaire. Sa belle-mère, aujourd’hui décédée, avait été déchue de sa citoyenneté allemande parce qu’elle était juive, avant de se réfugier aux États-Unis. Son épouse a récemment obtenu un passeport allemand grâce à une loi qui permet aux descendants de Juifs persécutés sous le Troisième Reich de réclamer la nationalité. Le couple envisage désormais de quitter les États-Unis pour s’installer en Europe, si la situation venait à empirer.

« Je réussis vraiment à imaginer que les choses puissent devenir si horribles qu’il ne soit plus acceptable de rester ici. Qui aurait cru que moi, ou quelqu’un d’autre, tiendrions un jour de tels propos ? »

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