Yiftah Tweg, 27 ans : ce technicien en éclairage LED était un grand amateur de thé
Il a été assassiné par des terroristes du Hamas au festival de musique Supernova le 7 octobre
Yiftah Dan Tweg, âgé de 27 ans et originaire d’Azaria, a été assassiné par des terroristes du Hamas lors du festival de musique Supernova, le 7 octobre.
Yiftah était venu à la rave avec quatre amis d’enfance – Eden Moshe, Ben Binyamin Cohen, Tamar Gutman et Dor Toar –, tous morts assassinés le jour du pogrom.
Au début des tirs de roquettes, les amis se sont retrouvés séparés et Yiftah est resté au festival. Dans la matinée, déjà blessé, il a tenté de se cacher, comme d’autres, dans une grande benne à ordures dans l’espoir de ne pas être repéré.
Il a parlé à ses proches pour leur dire qu’il allait bien et qu’il ne fallait pas s’inquiéter pour lui.
À 11 h 47, des hommes armés du Hamas ont découvert les personnes cachées à l’intérieur de la benne à ordures et ont ouvert le feu. Yiftah et huit autres personnes ont été assassinés : Ilkin Nazarov, Inbar Shem Tov, Ron Yehudai, Hadar Prince, Amit Levy, David Newman, Maya Bitton et Eliran Mizrahi. Yiftah a réussi à protéger de son corps deux jeunes femmes qui ont été blessées mais qui ont survécu.
Yiftah a été porté disparu pendant plus d’une semaine jusqu’à ce que sa famille reçoive la nouvelle, le 15 octobre, que son corps avait été identifié.
Les cinq amis d’enfance ont été inhumés côte à côte dans le cimetière régional de Gezer, non loin de Modiin. Yiftah laisse derrière lui ses parents, Shoshana et Meir, ainsi que ses frères et sœurs Rami, Sivan et Keren.
Yiftah, qui était le cadet de la fratrie, a passé son enfance à Azaria, petite communauté située à proximité de Ramle. Sa naissance fut une surprise : sa mère avait alors 43 ans et ses frères et sœurs, respectivement 21, 19 et 16 ans. D’une certaine manière, ont dit ses proches, Yiftah a grandi avec cinq parents pour prendre soin de lui.
Il est allé au lycée de Beit Hashmonai, après quoi il a fait son service militaire en qualité de soldat de combat dans les blindés. A l’issue, il a travaillé dans l’événementiel en se spécialisant dans l’éclairage LED. Il projetait de reprendre ses études.
Yiftah et ses amis aimaient les sports extrêmes – ski, VTT et tout-terrain. Il aimait aussi le football, auquel il jouait, mais tout le monde connaissait avant tout sa passion pour le thé. Il aimait par-dessus tout passer du temps avec ses amis, une tasse de thé chaud à la main, pour refaire le monde. En sa mémoire, Wissotzky a lancé une gamme spéciale de thé appelée « Yiftah’s Magic ».
Sa sœur, Keren, a déclaré au site d’information Ynet que « Yiftah était – comme c’est souvent le cas pour les petits derniers – le prince de la maison », rappelant l’important écart d’âge entre frères et sœurs.
« Nous l’avons élevé tous ensemble », a-t-elle déclaré. « Il était proche de tous ses frères et sœurs, chacun à sa manière. Avec ma soeur, il cuisinait ; avec un de mes frères, il étudiait la Guemara. Il s’entendait bien avec tout le monde. »
Keren a ajouté : « Yiftah était un gars d’une intelligence rare. C’était un grand blagueur aussi : chaque fois que maman venait le chercher à l’école, on lui disait : ‘Voilà la maman du génie.' » Elle a précisé que malgré leur différence d’âge – 20 ans – , elle ne faisait « rien sans lui demander son avis. Il était d’une grande modestie et aimait beaucoup aider : tout le monde nous le dit en ce moment. »
Son père, Meir, s’est confié à un site d’information local auquel il a dit qu’il avait près de 50 ans lorsque Yiftah est né : « Je l’emmenais à la maternelle ou au parc : je devais faire des efforts pour m’intégrer aux autres parents, tous beaucoup plus jeunes que moi ».
À l’école, son plus jeune fils s’était « toujours montré très intelligent. Il apprenait tout tout seul. A l’armée, il était soldat de combat » et Meir a parlé de sa marche des bérets, à laquelle il avait assisté « avec une grande fierté ».
Du haut de ses 27 ans, explique-t-il, Yiftah « était déjà un homme d’affaires dans le secteur de l’événementiel », sans pour autant délaisser ses parents : « Il nous aidait tout le temps mais ne voulait pas que l’on s’inquiète pour lui. Il ne voulait pas être un fardeau. »
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