A Beit Shean, des familles découvrent une jarre vieille de 1 500 ans
Découverte à proximité du parc national, la jarre intacte aurait été utilisée pour conserver de la farine et des légumes lors de rituels d'inhumation
Amanda Borschel-Dan édite la rubrique « Le Monde Juif »
Lorsque les familles Avidor et Armon sont parties faire une randonnée cette semaine dans le lit de la rivière Nahal Harod, dans le parc national de Beit Shean, il est probable qu’elles se réjouissaient de pouvoir profiter de la verdure et d’apercevoir, ici et là, des fleurs sauvages. Mais cette marche dans la nature est devenue mémorable après que les enfants Nir et Matan ont remarqué quelque chose d’inhabituel, fait d’argile.
« Nous marchions et nous nous sommes arrêtés pour nous reposer sur une pente. Et tout à coup, nous avons remarqué une forme ‘d’oreille’, qui était en fait l’anse de la jarre qui sortait de la terre », dit la mère, Tamar Armon.
« Nous avons été surpris et excités de découvrir une jarre complète, lourde et belle ».
Passionnés d’archéologie, ils avaient pris note des panneaux indicateurs le long de leur itinéraire, qui indiquaient que des poteries vieilles de 1 500 ans avaient été trouvées dans la zone.
« Et là, on était nous aussi capables de découvrir par nous-même une trouvaille vieille de 1 500 ans », dit Armon.
Le secteur de Beit Shean est connu pour ses richesses archéologiques. La parc national possède l’un des sites touristiques les plus spectaculaires, avec des ruines bien préservées datant de l’ère romaine et byzantine, comprenant notamment un théâtre impressionnant, une route, des mosaïques et des bains datant du 2e siècle après l’ère commune.
Selon Nir Distelfeld, chef du département de prévention des vols au sein de l’Autorité des antiquités israéliennes (IAA) dans la région nord, ce sont les fortes pluies qui se sont abattues dans la région de Beit Shean qui doivent avoir retourné la terre sur le site d’origine de la jarre.
« Il est naturel pour les objets de remonter à la surface et de présenter leurs voeux venus du passé », précise Distelfeld.
Malgré la tentation de creuser lors d’une trouvaille, Distelfeld souligne qu’il « est de la plus grande importance de faire connaître ces découvertes d’antiquités immédiatement et de les laisser où elles se trouvent pour que les archéologues soient en mesure de tirer le maximum d’informations historique du site ».
Selon un archéologue de l’IAA, le docteur Walid Artash, la jarre byzantine, parfaitement préservée depuis les 6e et 7e siècles après l’ère commune, était utilisée dans le passé pour stocker de la farine et des légumes.
« Pas très loin de l’endroit où elle a été découverte, il y a une église magnifique et un ancien cimetière et il est très possible que la jarre ait été placée dans l’une des tombes dans le cadre des pratiques rituelles d’inhumation, et qu’elle se soit trouvée déplacée à travers le temps », dit Artash.
Les familles ont rendu la jarre à l’IAA et elles recevront un certificat de bonne citoyenneté de la part de l’Autorité.
« Nous félicitons les familles pour leur vigilance et pour avoir fait preuve d’une bonne citoyenneté », dit Distelfeld.