Israël en guerre - Jour 564

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Le Carnet du journaliste

A Columbia, les anti-Israël se font entendre lors de la cérémonie du 7 octobre

Les partisans d'Israël terminent une année difficile au milieu des manifestations bruyantes organisées par des groupes anti-israéliens sur un campus de New York devenu une poudrière depuis le début de la guerre déclenchée par le pogrom

  • Des manifestants anti-israéliens brandissent des affiches derrière une étudiante participant à un rassemblement de commémoration des victimes du 7 octobre 2023 à l'occasion du premier anniversaire du pogrom du Hamas à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
    Des manifestants anti-israéliens brandissent des affiches derrière une étudiante participant à un rassemblement de commémoration des victimes du 7 octobre 2023 à l'occasion du premier anniversaire du pogrom du Hamas à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
  • Des manifestants anti-israéliens manifestent près d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d'Israël à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
    Des manifestants anti-israéliens manifestent près d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d'Israël à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
  • Noah Lederman, étudiant en deuxième année à l'université de Columbia, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)
    Noah Lederman, étudiant en deuxième année à l'université de Columbia, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)
  • Des manifestants anti-israéliens manifestent près d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom  du Hamas dans le sud d'Israël, du 7 octobre,  à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit :  Kena Betancur / AFP)
    Des manifestants anti-israéliens manifestent près d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d'Israël, du 7 octobre, à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit : Kena Betancur / AFP)
  • De gauche à droite : Ariel Nurieli, Ezra Saragosse et Mikael Rochman se tiennent ensemble sur le campus principal de l'université de Columbia, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)
    De gauche à droite : Ariel Nurieli, Ezra Saragosse et Mikael Rochman se tiennent ensemble sur le campus principal de l'université de Columbia, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)
  • Des manifestants anti-israéliens manifestent près d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d'Israël à New York,  le 7 octobre 2024 à New York. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
    Des manifestants anti-israéliens manifestent près d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d'Israël à New York, le 7 octobre 2024 à New York. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
  • Des manifestants anti-Israël rassemblés pour marquer le premier anniversaire du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre actuelle à Gaza, sur le campus de l'Université Columbia, à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit : Alex Kent/Getty Images/AFP)
    Des manifestants anti-Israël rassemblés pour marquer le premier anniversaire du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre actuelle à Gaza, sur le campus de l'Université Columbia, à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit : Alex Kent/Getty Images/AFP)
  • Kfir Slominski, étudiant à l'université de Yeshiva, est venu manifester son soutien aux étudiants de l'université de Columbia, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)
    Kfir Slominski, étudiant à l'université de Yeshiva, est venu manifester son soutien aux étudiants de l'université de Columbia, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)
  • Des militants anti-Israël manifestant à proximité d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom perpétré par le Hamas, à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit : Alex Kent/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)
    Des militants anti-Israël manifestant à proximité d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom perpétré par le Hamas, à New York, le 7 octobre 2024. (Crédit : Alex Kent/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/Getty Images via AFP)
  • Abigail Fixel, étudiante à l'université de Columbia et présidente de la section de l'Union des étudiants juifs de l'université de Columbia, Jewish on Campus, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)
    Abigail Fixel, étudiante à l'université de Columbia et présidente de la section de l'Union des étudiants juifs de l'université de Columbia, Jewish on Campus, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)
  • Des manifestants anti-israéliens manifestent près d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d'Israël à New York,  le 7 octobre 2024 à New York. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)
    Des manifestants anti-israéliens manifestent près d'un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d'Israël à New York, le 7 octobre 2024 à New York. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

NEW YORK – Sur la pelouse du principal campus de l’université de Columbia, une dizaine de briques de lait de trois mètres de haut ont été installées, chacune affichant le visage d’un citoyen américain enlevé par les terroristes du Hamas, un an très exactement depuis le jour le plus meurtrier pour le peuple juif depuis la Shoah.

Exposée, il y a quelques semaines, aux abords de la Convention nationale du parti démocrate, « Memory Lane : Installation artistique du 7 octobre » se veut être, en cette journée anniversaire, une œuvre contemplative. En effet, parmi les 251 personnes qui avaient été kidnappées et parmi les 1 205 personnes qui avaient été assassinées dans le sud d’Israël pendant le massacre, le 7 octobre 2023, il y avait de nombreux parents, proches et amis d’étudiants qui évoluent ici, à Columbia.

Des barrières et des séparateurs en métal ont toutefois été placés, des dizaines de policiers ont été déployés et les manifestants anti-israéliens, à proximité, scandent « La seule solution, c’est la révolution de l’Intifada » et « Nous gagnerons ». La tension est palpable.

Deux Intifada en Israël ont fait des centaines de morts en Israël dans des attentats terroristes palestiniens. La première de 1987 – année de naissance du Hamas – à 1993, qui correspond aux accords d’Oslo. La Seconde intifada a débuté en 2000 avec la visite d’Ariel Sharon sur le mont du Temple et s’est terminée en 2005 avec le désengagement de la bande de Gaza.

« Cette journée est consacrée aux victimes, aux otages. Elle est consacrée aux familles. Il ne s’agit pas de nous. Nous ne pouvons que nous montrer, être présents et afficher notre fierté d’être Juif », s’exclame Noah Lederman, qui est étudiant en deuxième année.

Arborant un tee-shirt « AE Pi Stands With Israel » et un drapeau israélien, Lederman indique que cette journée est particulièrement difficile au vu des expressions, autour de lui, de sentiments anti-israéliens et antisémites.

« C’est une journée de deuil. C’est franchement désagréable. Il y a de la haine. C’est répréhensible au niveau moral. Voir une telle démonstration de haine aujourd’hui, ça relève de la corruption morale. Je ne peux pas comprendre ceux qui font ça. Ce n’est pas une affaire de liberté d’expression, ils célèbrent la terreur », ajoute Lederman, qui a été physiquement pris à partie par un étudiant pro-palestinien lors d’un mouvement de protestation, l’année dernière.

Abigail Fixel, étudiante à l’université de Columbia et présidente de la section de l’Union des étudiants juifs de l’université de Columbia, Jewish on Campus, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)

Abigail Fixel, étudiante et présidente de la section de l’Union des étudiants juifs de l’université de Columbia (« Jewish on Campus »), déclare être encore abasourdie par la présence des contre-manifestants.

« Je suis restée là, debout, pendant près d’une heure, bouche bée. Voir les étudiants – dont certains avec qui j’ai eu des discussions intenses, l’année dernière – défiler, scander des slogans, c’est incroyable. Je ne vois pas comment on peut considérer ça autrement qu’une célébration de ce qui s’est passé le 7 octobre », s’exclame Fixel.

Dans les semaines qui avaient précédé l’anniversaire du 7 octobre, des groupes d’étudiants juifs – avec parmi eux Students Supporting Israel, Columbia/Barnard Hillel, le mouvement ‘Habad de l’université et Aryeh au sein de Columbia/Barnard Hillel, avaient demandé à la présidente intérimaire de l’établissement de l’Ivy League, Katrina Armstrong, d’autoriser la communauté juive de Columbia à afficher ouvertement son deuil en cette journée douloureuse de commémoration. Si l’installation artistique avait été approuvée et qu’elle est présentée au grand public, plusieurs autres événements se tiendront à l’intérieur et ils seront interdits à la presse – ce sera notamment le cas du programme de Columbia/Barnard Hillel de la soirée.

Le campus de Morningside Heights restant fermé aux personnes venues de l’extérieur jusqu’à mercredi, la journaliste que je suis a été escortée par le bureau des affaires publiques de l’université. Je n’ai droit qu’à une trentaine de minutes de présence sur le campus.

Des manifestants anti-israéliens manifestent près d’un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d’Israël à New York, le 7 octobre 2024 à New York. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

Devant les portes principales de l’université, à l’angle de la 116e rue et de Broadway, des dizaines de Juifs américains et d’Israéliens de toute la ville se sont rassemblés derrière des barricades pour demander la libération des otages – 97 captifs se trouvent encore aujourd’hui dans les geôles du Hamas et tous ne seraient plus en vie. Ils pleurent également les vies perdues le 7 octobre. Organisé par Fight Jew Hate et Shai Davidai, professeur-adjoint à la Columbia Business School, l’événement a pour objectif de créer un contraste avec la manifestation pro-palestinienne qui se déroule sur les marches d’une des bibliothèques du campus.

« Il est important de montrer notre présence et ce, pour que les gens entendent nos voix », déclare Kfir Slonimski, étudiant à la Yeshiva University et président de l’association Students Supporting Israel.

Portant en cape un drapeau israélien, Slominski, dont la famille vit dans le nord d’Israël, se dit choqué et déconcerté par l’antisémitisme qui règne ici.

« Voir le drapeau du Hamas, le drapeau du Hezbollah, le drapeau iranien, ce n’est pas un jeu. Ce n’est pas un jeu, ça peut conduire à la violence », prévient-il.

Kfir Slominski, étudiant à l’université de Yeshiva, est venu manifester son soutien aux étudiants de l’université de Columbia, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)

En tout début de matinée, l’organisation Columbia University Apartheid Divest (CUAD), un groupe non-reconnu sur le campus, a brièvement organisé une grève dans le cadre de l’initiative « Students Flood NYC for Gaza », une manifestation qui était organisée par Within Our Lifetime, ouvertement pro-Hamas qui appelle à la destruction d’Israël.

Dans son appel, CUAD a exhorté les protestataires à se cacher le visage, à porter du noir et à dissimuler toute marque susceptible de les identifier – tatouages, taches de naissance ou piercings, selon un post paru vendredi sur Instagram.

Le Times of Israel a demandé à plusieurs étudiants qui portaient des keffiehs de réagir aux événements de la matinée. Tous ont refusé de parler à la presse.

Les cris des manifestants pro-palestiniens étaient si forts que le chahut se faisait toujours entendre lorsque l’assistant pédagogique, dans la classe de Lederman, a fermé les fenêtres, raconte-t-il.

Noah Lederman, étudiant en deuxième année à l’université de Columbia, le 7 octobre 2024. (Crédit : Cathryn J. Prince)

Depuis le 7 octobre, le CUAD soutient ouvertement des organisations comme le Hamas et le Hezbollah – qui sont pourtant inscrites sur la liste noire des groupes terroristes par les États-Unis et par d’autres gouvernements – et il glorifie les attentats terroristes.

« Le 1er octobre, dans un acte de résistance déterminant, une fusillade a eu lieu à Tel Aviv, visant les forces de sécurité et les colons israéliens. Cette attaque audacieuse est survenue dans un contexte d’escalade de la violence dans la région », est-il ainsi écrit dans un post de l’organisation CUAD Substack paru sur les réseaux sociaux, faisant référence à la fois à des coups de feu et à un attentat à l’arme blanche qui avaient eu lieu dans une station du tramway de Jaffa et qui avait fait sept morts et 17 blessés.

Parmi les victimes figuraient un étudiant en architecture juif grec, une mère qui avait été abattue alors qu’elle protégeait son bébé de neuf mois, une danseuse et un dessinateur de bandes dessinées.

En prévision de la manifestation du CUAD, l’université a révoqué tous les permis d’entrée pour la période allant du 7 au 9 octobre. Depuis le début du semestre d’automne, seules les personnes munies d’une carte d’identité de l’université de Columbia peuvent accéder au campus. Toutefois, jusqu’à dimanche, les invités pouvaient entrer sur le campus s’ils s’étaient inscrits à l’avance.

« Cette grève n’a pas été enregistrée par le biais du processus établi par les directives du code de conduite de l’université, et elle n’a donc pas été sanctionnée par le Sénat de l’université ou par l’administration. Nous continuons à mettre en œuvre des mesures de sécurité pour faire face à toutes les éventualités. Nous prenons ces inquiétudes très au sérieux », est-il écrit dans une déclaration d’Armstrong, datée du 6 octobre.

Armstrong a également annoncé un renforcement des mesures de sécurité sur le campus jusqu’à mercredi – avec notamment une présence accrue des services de sécurité, des barricades et des séparateurs métalliques supplémentaires, ainsi qu’un accès restreint sur le campus, selon le communiqué.

Ce premier anniversaire du pogrom commis dans le sud d’Israël, le 7 octobre, a lieu alors que l’Anti-Defamation League (ADL) a signalé que plus de 10 000 incidents antisémites avaient été enregistrés aux États-Unis depuis les atrocités commises par le Hamas en Israël, le 7 octobre. Parmi ces derniers, au moins 1 200 se sont produits sur des campus universitaires – contre 200 incidents au cours de la même période l’année précédente. Il s’agit du nombre le plus élevé d’incidents jamais recensé sur une seule année depuis que l’ADL a commencé à les répertorier, en 1979.

Des manifestants anti-israéliens manifestent près d’un mémorial pour le premier anniversaire du pogrom du Hamas dans le sud d’Israël à New York, le 7 octobre 2024 à New York. (Crédit : Alex Kent / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

« Aujourd’hui, nous pleurons les victimes du massacre perpétré par le Hamas, le 7 octobre en Israël – un an après le pire massacre de Juifs depuis la Shoah. Depuis ce jour, les Juifs américains n’ont pas connu un seul moment de répit », a commenté Jonathan Greenblatt, qui est le directeur-général de l’ADL. « Au contraire, nous avons fait face à un nombre scandaleux de menaces antisémites et nous avons entendu des appels à commettre davantage de violences contre les Israéliens et contre les Juifs partout dans le monde ».

Au cours de la dernière année universitaire, l’université de Columbia était devenu un symbole en matière de mouvements de protestation anti-israéliens, mettant à l’épreuve les limites de la liberté d’expression.

Le mois dernier, des manifestants anti-israéliens avaient vandalisé la statue de l’Alma Mater, emblématique sur le campus, et ils avaient organisé un sit-in non autorisé dans le hall de la Faculté des affaires internationales et publiques.

Ces manifestations ont placé l’université au cœur d’un débat national sur les limites de la liberté d’expression et sur la manière de gérer la frontière entre la critique légitime d’Israël, l’antisémitisme et le harcèlement des étudiants juifs, selon un rapport qui a été publié, au mois d’août, août par un groupe de travail sur l’antisémitisme qui a été mis en place par l’établissement d’enseignement supérieur.

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