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A Paris, la diaspora algérienne se rêve en pont entre Algérie et France

L'annonce d'une candidature à un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans, a engendré un mouvement de contestation inédit en Algérie

Manifestation à Paris contre un 5eme mandat de Bouteflika en Algére=ie, place de la République, le 3 mars 2019. (Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP)
Manifestation à Paris contre un 5eme mandat de Bouteflika en Algére=ie, place de la République, le 3 mars 2019. (Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP)

Ils sont bi-nationaux franco-algériens, jeunes ou pas, militants aguerris ou débutants, et vivent à des milliers de kilomètres d’Alger mais, depuis plusieurs semaines, ils organisent ensemble manifestations et rassemblements pour soutenir les opposants à un 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

« C’est un combat partagé entre Algériens établis en Algérie et Algériens établis à l’étranger, et la diaspora a aussi un rôle dans cette période de transition, cette période de construction d’un nouvel Etat de droit », explique Samir Mellal, du collectif Debout l’Algérie !, créé mi février, au commencement des manifestations.

En début de semaine, dans une petite salle de Paris, avec une dizaine de membres de ce collectif, il s’est attelé à préparer les prochains événements. Au programme, un rassemblement le 8 mars, à l’occasion de la journée du droit des femmes, puis une manifestation dimanche – la quatrième – place de la République à Paris.

Choix des photos, des banderoles, des responsables de la sono… Tout ressemble à l’organisation d’une manifestation classique, mais les questions qui fusent font voyager de l’autre côté de la Méditerranée.

« Comment on peut être un relais ici de ce qu’il se passe là-bas ? » lance un jeune homme, ouvrant la vanne d’une cascade d’idées. Boycotter Air Algérie en pleine période de vacances ? Porter un pin’s lors des manifs et dans la rue ? Une banderole à mettre sur Facebook ?

Après quelques ballons d’essais, c’est « Algérie 2.0 » qui emporte le plus d’enthousiasme.

« C’est moderne, ça fait nouveau logiciel. Mais là, ce n’est pas le saut numérique, c’est le saut démocratique », sourit Hakima Bedouani.

« On peut lister toutes les propositions et on réfléchira à tête reposée » propose Faïza Menaï, membre fondateur du collectif.

« J’ai toute ma famille en Algérie, toute ma jeunesse… Je me sens un devoir d’assister mes compatriotes », explique cette femme qui a quitté son pays à la fin des années 80.

Émue par la vidéo d’un jeune Algérien postée sur Facebook, Faïza Menaï a contacté deux connaissances et organisé en 36 heures le premier rassemblement parisien.

Depuis, la foule grossit chaque semaine. En tout, 760 000 immigrés algériens vivent en France, selon l’institut des statistiques Insee. Ils sont 1,7 million si on y ajoute leurs enfants nés en France.

« Fierté »

« Un exilé emmène avec lui son Algérie. Il est encore plus nostalgique, encore plus attaché que les gens sur place. Alors quand on voit le pays se redresser, l’espoir renaître, ça nous donne le même sentiment qu’ils ont au pays, cette fierté »,explique Farid Yaker, membre du collectif « Debout l’Algérie ! ».

« On se mobilise, on se bouge parce qu’on veut vivre aussi ces moments-là », dit-il.

« On est en fusion avec ce qui se passe en Algérie, et eux ont besoin de voir que leurs voix et leurs revendications sont aussi portées à l’extérieur », abonde Fatah Bendali, du parti Jil Jadid (Génération nouvelle) en France.

L’annonce mi-février d’une candidature à un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 20 ans et très affaibli par un AVC survenu en 2013, a engendré un mouvement de contestation inédit en Algérie.

A Paris, ils étaient plusieurs centaines dimanche à manifester leur soutien, et espèrent être plus nombreux encore vendredi puis dimanche prochains.

Manifestation à Paris contre un 5eme mandat de Bouteflika en Algére=ie, place de la République, le 3 mars 2019. (Crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP)

« On sait très bien que c’est la rue en Algérie qui est la plus à même de faire bouger les choses », observe Aziz Lefilef, vice-président de l’association Atla (Algerian Talents and Leaders Association), qui s’est joint aux appels à manifester dans la capitale française.

S’il manifeste, « c’est pour leur dire : On est là, on est avec vous, et le jour où il y aura une transition politique, l’ensemble des compétences et des ressources de la diaspora seront à vos côtés pour vous aider à faire cette transition », parce que « ce sursaut citoyen, c’est quelque chose qu’on n’a jamais vu, c’est unique ».

« On ressent, en tant qu’Algériens d’origine, que notre pays est en train de vivre un grand moment et on a envie d’y prendre part », renchérit-il.

D’ailleurs, de Debout l’Algérie ! ou d’Atlas, ils sont quelques-uns à n’avoir pas voulu attendre et ont pris l’avion : vendredi, ils manifesteront de nouveau. Cette fois-ci à Alger.

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