À Strasbourg, des étudiants montrent leur soutien au pogrom du 7 octobre
Une action menée par le comité Palestine Unistras le 7 octobre a bloqué l’entrée de l’Université de Strasbourg en soutien à la « résistance palestinienne »

À l’Université de Strasbourg, dès le 7 octobre, les murs sont recouverts des couleurs de la Palestine. En bloquant le patio de la faculté le jour même de la commémoration du pogrom du Hamas, le comité Palestine Unistras devance l’appel de Jean-Luc Mélenchon (LFI), qui avait invité à afficher son soutien à la population de Gaza le 8 octobre.
Le 4 octobre, l’insoumis en chef avait en effet profité d’une réunion publique pour demander aux étudiants de « mettre des drapeaux palestiniens partout où c’est possible », en réponse à la circulaire du ministre de l’Enseignement supérieur Patrick Hetzel, qui demandait aux directeurs d’universités de faire respecter « les principes de neutralité et de laïcité du service public de l’enseignement supérieur ».
Le comité Palestine Unistras devance donc la demande de Mélenchon non seulement dans le temps, mais aussi dans la provocation. Les murs de l’établissement strasbourgeois ont été recouverts de graffitis ouvertement favorables aux attentats du Hamas.
« Un an de génocide, un an de résistance » est inscrit sur le mur d’entrée de l’université, accompagné d’un triangle rouge, symbole qu’utilise le groupe terroriste palestinien.
Le ministre de l'Enseignement supérieur a écrit une lettre pour demander qu'on ne parle pas de Gaza à l'université parce qu'elle est laïque.
C'est un abus de pouvoir. Parler de géopolitique n'enfreint pas la laïcité. Je demande à la jeunesse de ne pas accepter cet interdit. pic.twitter.com/6W9PslTyY1
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 4, 2024
Interrogée par Rue89, une étudiante confirme le soutien aux attaques terroristes du 7 octobre : « Nous protestons contre la qualification de ‘terroristes’ pour ces groupes armés qui participent à la résistance palestinienne. Nous rappelons que le droit international autorise et reconnaît le droit à la résistance des peuples sous colonisation, y compris par la résistance armée. »
Elle ajoute vouloir déconstruire le narratif du 7 octobre : « L’histoire des bébés décapités était une rumeur. Concernant l’utilisation du viol comme arme systématique, il y a des rapports et des articles, y compris de journaux israéliens, qui démentent cela. Mais ces informations n’ont pas été diffusées par les médias. Du coup, notre idée, c’était de revenir sur ces faits avec des sources à l’appui. »
Un kit informatif est proposé par les militants, mélangeant des sources de médias d’envergure, souvent critiques envers l’action du gouvernement israélien, et des organes de presse tels qu’Al Mayadeen, relais du discours du Hezbollah libanais, ou AJ+, site d’information appartenant à la chaîne qatarie Al Jazeera.
Depuis ce matin, l’extrême-gauche bloque l’Université de Strasbourg pour célébrer les attentats terroristes du 7 octobre.
42 Français ont été tués lors de ces attaques.
Les associations responsables de ce blocage doivent être dissoutes et les militants renvoyés de l’université. pic.twitter.com/H7sCoI3dd5
— UNI (@droiteuniv) October 7, 2024
Interrogée sur le sort des plus de 1 300 victimes, l’étudiante répond : « On est tous choqués de voir des civils tués. Mais la résistance n’est jamais pacifique et c’est notre devoir de soutenir la lutte du peuple palestinien, qui subit la colonisation depuis 76 ans. »
Lorsque le journaliste lui demande comment elle peut soutenir le Hamas tout en se réclamant d’une gauche progressiste, alors que le Hamas est un mouvement ultraconservateur, sexiste et homophobe, elle répond : « Le Hamas est utilisé pour diaboliser la résistance palestinienne. Nous soutenons la résistance, qui est plus large que le Hamas, avec des mouvements comme le Front démocratique pour la libération de la Palestine ou le Front populaire de libération de la Palestine, » en référence à d’autres groupes terroristes palestiniens.