A Tel-Aviv, Valls condamne à nouveau le boycott d’Israël
"Au fond, derrière ce boycott nous savons bien ce qu'il y a, non seulement la contestation, mais aussi la détestation de l'Etat d'Israël, la détestation d'un foyer juif, et donc des juifs dans leur ensemble," a déclaré le Premier ministre français
Le chef du gouvernement recevait dimanche après-midi la plus haute distinction de l’université de Tel-Aviv, où il a lancé un appel aux étudiants israéliens à venir étudier en France.
« Cette invitation que je lance n’est pas une invitation en l’air (…) c’est la plus sincère des réponses à ceux qui ne parlent que de boycott », a-t-il affirmé, devant un auditoire largement composé de Français habitant en Israël.
« Comment ne pas condamner ceux qui se livrent à cette entreprise de destruction des liens qui nous unissent ? Comment peut-on se dire éclairé, démocrate, et vouloir boycotter le savoir, la recherche, la culture, la création, la créativité ? », a dit M. Valls citant un appel au boycott d’un spectacle d’un ballet israélien à l’Opéra Garnier à Paris.
Le chef du gouvernement français a régulièrement accusé ces derniers mois la campagne de boycott anti-israélien, menée au nom de la solidarité avec la cause palestinienne, de masquer de l’anti-sionisme mais aussi de l’antisémitisme.
La campagne mondiale non gouvernementale BDS « Boycott, désinvestissements, sanctions », née en Cisjordanie il y a 10 ans, appelle au boycottage des produits israéliens mais aussi des relations culturelles ou académiques avec Israël tant que durera « l’occupation ».
« Boycotter, c’est couper les ponts, alors que les nations ont tant à gagner à se parler, à échanger. Et, au fond, derrière ce boycott nous savons bien ce qu’il y a, non seulement la contestation, mais aussi la détestation de l’Etat d’Israël, la détestation d’un foyer juif, et donc des juifs dans leur ensemble », a réitéré M. Valls.
« La France, c’est son rôle, son devoir, son âme ne cédera jamais devant ceux qui veulent entraver une démocratie », a poursuivi M. Valls.
Le Premier ministre a dit que c’était « le combat d’une vie (la sienne) contre l’antisémitisme » et le « combat de notre civilisation ». « Quand on s’attaque aux juifs, on s’attaque bien sûr à la France et on s’attaque à la civilisation », a-t-il dit, sous les applaudissements.
Avant de recevoir sa médaille, le Premier ministre avait été salué par les responsables de l’université. « Vous êtes un ami d’Israël. Vous n’êtes pas de ces ministres qui, une fois nommés, oublient instantanément qu’ils sont des amis d’Israël », a salué François Heilbronn, président des amis français de la faculté.
« Nous vous admirons, nous admirons votre courage », a salué Jacob Frankel, président du conseil des gouverneurs de l’université.
Après une rencontre avec des étudiants français et israéliens, Valls s’est rendu auprès de l’ancien président Shimon Peres.