Agression d’un homme portant une kippa à Paris : le procès renvoyé au 19 avril
Le prévenu est poursuivi pour "violences en raison de la religion et sur personne vulnérable" ainsi que pour "refus de donner ses codes de téléphone portable"
Le procès de l’homme soupçonné d’avoir agressé un sexagénaire qui sortait d’une synagogue et portait une kippa le 1er mars à Paris a été renvoyé vendredi au 19 avril afin de procéder à une expertise psychiatrique.
Le renvoi, sollicité par le parquet et la défense devant le tribunal correctionnel, a été décidé afin de lever les doutes concernant la santé mentale du prévenu, les différentes expertises menées depuis son interpellation ayant conduit à des résultats divergents, et « eu égard aux propos tenus en audition », a détaillé la présidente à l’audience.
« Vous avez devant vous la réalité de l’audience, qui me laisse la certitude d’un individu à même de répondre à la justice », a pour sa part déclaré l’avocat de la victime, Me Franck Serfati.
Le prévenu a été placé sous mandat de dépôt dans l’attente de l’audience portant sur ce dossier, prévue le 19 avril.
« Je considère qu’au travers de la violation des droits de celui-ci (l’homme agressé, NDLR), l’ordre public est atteint à tel point qu’il n’est pas possible d’envisager un renvoi sans emprisonner le prévenu », a soutenu Me Serfati, en référence à l’explosion du nombre d’agressions antisémites ces derniers mois, dans un contexte de guerre entre Israël et le Hamas palestinien.
Le prévenu est poursuivi pour « violences ayant entrainé une ITT (incapacité totale de travail) inférieure ou égale à 8 jours (6 jours ITT) en raison de la religion et sur personne vulnérable » ainsi que pour « refus de donner les codes de téléphone portable », a indiqué le parquet.
L’agression a eu lieu vendredi 1er mars vers 17H30 rue des Orteaux (XXe arrondissement). L’homme est soupçonné d’avoir frappé, fait chuter la victime âgée de 62 ans, qui a perdu « brièvement connaissance », avant de prendre la fuite, selon le parquet. Un témoin a aussi rapporté avoir entendu l’agresseur le traiter de « sale juif », ajoute la même source.
Interpellé mercredi matin, cet homme né en 1992 à Pointe-à-Pitre avait été placé en garde à vue, mesure levée pour raisons de santé avant d’être reprise jeudi.
Des « poursuites pour des faits de menaces de mort en raison de la religion » ont également été reprises car l’enquête avait permis de faire un rapprochement avec une autre affaire, datant de décembre 2020 et qui s’était déroulée dans le même quartier de Paris, a indiqué une source proche du dossier.
Le suspect avait alors menacé de mort une famille de confession juive, la « stigmatisant en raison de sa religion », selon cette source.
L’affaire avait été classée en mars 2023 après des excuses du mis en cause envers la victime, qui avait accepté cette conciliation, selon cette même source.