Allemagne: des policiers soupçonnés d’avoir diffusé de la propagande néo-nazie
La police a perquisitionné les domiciles de 6 des 20 policiers accusés. C'est le troisième scandale de ce type en quelques mois dans la police allemande
Vingt membres actuels ou anciens de la police de Francfort sont soupçonnés d’avoir diffusé sur des groupes de discussion de la propagande néo-nazie, a annoncé mercredi le parquet.
La police a perquisitionné mercredi les domiciles de six de ces policiers, membres du commandement des actions spéciales de la police de Francfort, a précisé dans un communiqué le parquet, qui a ouvert une enquête en avril.
Les investigations avaient démarré contre un policier de 38 ans, soupçonné de détention et de diffusion d’images à caractère pédophile.
En analysant ses téléphones portables, les enquêteurs ont eu accès à des groupes de discussions de policiers s’échangeant de la propagande néo-nazie.
Au total, 19 membres du groupe d’actions spéciales de Francfort, et un ancien policier, sont visés par l’enquête sur ces forums de discussions, actifs entre 2016 et 2019. Trois d’entre eux sont aussi soupçonnés d’entrave à la justice. Supérieurs des 17 autres suspects, ils n’ont pas dénoncé leurs agissements présumés, comme ils en ont pourtant l’obligation.
Les 19 policiers encore en fonction ont été suspendus dans l’attente d’un éventuel procès.
Plusieurs scandales de ce type ont secoué ces derniers mois la police allemande, ainsi que l’armée.
En Rhénanie du Nord-Westphalie, la région la plus peuplée d’Allemagne, une trentaine de policiers, suspendus depuis, échangeaient sur la messagerie Whatsapp des photos d’Adolf Hitler et de croix gammées, ainsi que des drapeaux du IIIe Reich et un montage montrant un réfugié dans une chambre à gaz d’un camp de concentration.
Un groupe similaire a été démantelé fin septembre 2020 à Berlin. La Hesse avait elle aussi connu une affaire similaire à l’été 2020 : un ordinateur de la police de l’Etat-région avait été utilisé pour trouver les données privées sur des personnes qui avaient ensuite fait l’objet de menaces de mort.
La porosité entre l’extrême droite et une partie de la police est avérée. Le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) est ainsi le groupe au Bundestag qui compte dans ses rangs le plus d’agents de police – 5 sur 89.