Israël en guerre - Jour 648

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Appel à un cessez-le-feu à Gaza: véto américain au Conseil de sécurité de l’ONU

14 pays membres ont voté en faveur d'une motion demandant la libération des otages et une aide sans entrave ; Washington « ne soutiendra aucune mesure qui ne condamne pas le Hamas et ne l'appelle pas à désarmer »

Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies votent une résolution appelant à un cessez-le-feu et à un accès humanitaire sans restriction à Gaza, au siège de l'ONU à New York, le 4 juin 2025. (Crédit : Leonardo Munoz / AFP)
Les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies votent une résolution appelant à un cessez-le-feu et à un accès humanitaire sans restriction à Gaza, au siège de l'ONU à New York, le 4 juin 2025. (Crédit : Leonardo Munoz / AFP)

Les États-Unis ont opposé mercredi leur veto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un « cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » entre Israël et le Hamas à Gaza, à la libération de tous les otages et au libre accès de l’aide dans l’enclave.

Silencieux sur ce dossier depuis un an, le Conseil peine à parler d’une seule voix depuis le début de la guerre entre Israël et le groupe terroriste islamiste palestinien Hamas, bloqué plusieurs fois par des vétos américains, mais aussi russes et chinois.

Dans ce contexte, il n’a pas tenté de sortir du silence depuis novembre, lorsque les Etats-Unis de Joe Biden avaient bloqué un texte réclamant aussi un cessez-le-feu, pour les mêmes raisons que celles avancées mercredi pour le premier véto de la nouvelle administration Trump.

Le texte est « inacceptable pour ce qu’il dit et inacceptable pour ce qu’il ne dit pas », a justifié l’ambassadrice américaine à l’ONU par intérim Dorothy Shea avant le vote.

Il « saperait les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu qui reflète la réalité sur le terrain, et encouragerait le Hamas », a-t-elle ajouté, insistant sur le droit d’Israël à « se défendre ».

Le projet de résolution, qui a recueilli 14 voix pour et une contre, exigeait « un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent » et la libération sans condition des otages.

L’ambassadrice américaine aux Nations Unies Dorothy Shea s’exprime lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies au siège de l’ONU à New York, le 4 juin 2025. (Crédit : Leonardo Munoz / AFP)

Soulignant la « situation humanitaire catastrophique » dans le territoire palestinien, le texte réclamait la levée « immédiate et inconditionnelle de toutes les restrictions à l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle », y compris par l’ONU.

« Personne ne veut voir les civils palestiniens de Gaza souffrir de la faim ou de la soif », a déclaré Shea au Conseil de sécurité, tout en soulignant que le projet de résolution ne reconnaissait pas « les lacunes désastreuses de la méthode précédente d’acheminement de l’aide ».

Après plus de deux mois et demi de blocage, Israël autorise à nouveau depuis le 19 mai l’entrée à Gaza d’une quantité limitée de camions de l’ONU, qui parle d’une « goutte d’eau » dans l’océan des besoins dans le territoire ravagé par 20 mois de guerre.

Réactions

Ce véto « envoie le message extrêmement dangereux que les vies de deux millions de Palestiniens (…) ne comptent pas », a fustigé l’ambassadeur pakistanais Asim Iftikhar Ahmad, y voyant un « feu vert pour l’annihilation » des Palestiniens de Gaza et une « tache morale sur la conscience » du Conseil.

« Le silence ne peut pas défendre les morts, ne peut pas tenir la main des mourants, ne peut pas affronter les rouages de l’injustice », a ajouté son homologue algérien Amar Bendjama.

« Alors que l’humanité est mise à l’épreuve en direct depuis Gaza, ce projet de résolution est né de notre sens commun des responsabilités. Responsabilité envers les civils de Gaza » et les otages, « responsabilité devant l’Histoire », a insisté de son côté l’ambassadeur slovène Samuel Zbogar. « Assez c’est assez, c’est assez! », a-t-il lancé.

Tandis que la France et le Royaume-Uni ont exprimé leur « regret » du résultat du vote, l’ambassadeur chinois Fu Cong a directement mis en cause les Etats-Unis, les appelant à « adopter une attitude juste et responsable ».

Ce veto témoigne de « la complicité des Etats-Unis dans les crimes du régime sioniste (Israël) », a accusé le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, qui a condamné « avec force » cette décision.

« Ne perdez pas votre temps »

En parallèle, la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisation au financement opaque soutenue par Israël et les Etats-Unis, a mis en place des centres de distribution d’aide dénoncés par l’ONU comme contraires aux principes humanitaires.

Dans le contexte de paralysie du Conseil, l’ambassadeur palestinien à l’ONU Riyad Mansour en a appelé à toutes les capitales.

L’ambassadeur palestinien à l’ONU s’exprime lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies au siège de l’ONU à New York, le 4 juin 2025.(Crédit : Leonardo Munoz / AFP).

« Chaque pays a l’obligation d’agir. Agissez maintenant, agissez fermement, agissez pour mettre fin à l’impunité, agissez pour mettre fin aux atrocités. Agissez pour l’humanité », a-t-il plaidé, annonçant qu’il allait se tourner vers l’Assemblée générale pour un nouveau vote.

Le Hamas a pour sa part dénoncé un véto américain « scandaleux », qui témoigne d’un « alignement total » avec Israël et un « soutien politique direct » à ses actions à Gaza.

« Ne perdez pas plus de votre temps », a répondu l’ambassadeur israélien Danny Danon, attaquant un projet de résolution qui « sape » les efforts humanitaires. « Aucune résolution, aucun vote (…) ne se mettra sur notre chemin » pour ramener tous les otages, a-t-il insisté.

L’ambassadeur israélien Danny Danon assiste à une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies au siège de l’ONU à New York, le 4 juin 2025 (Crédit : Leonardo Munoz / AFP)

Danon a reproché aux membres du Conseil qui ont voté en faveur du projet d’avoir « choisi l’apaisement et la soumission. Vous avez choisi une voie qui ne mène pas à la paix, mais à davantage de terrorisme ».

Israël fait face à une pression internationale croissante pour mettre fin à la guerre qui ravage Gaza, déclenchée par l’attaque sans précédent du groupe terroriste islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.

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