Après un arrêt de 11 mois, reprise – prudente – des événements culturels
Alors que l'Etat juif semble émerger de la pandémie, les théâtres, les clubs et les salles de concert commencent à accueillir le public vacciné ; les musées sont ouverts pour tous

Après presque un an de fermeture pour cause de pandémie de coronavirus, les institutions culturelles rouvrent leurs portes cette semaine, permettant aux musiciens, comédiens, acteurs et autres de remonter sur scène pour des spectacles présentés à un public bien réel et vacciné.
Les théâtres, les salles de concert, les musées et autres ont pu, dès dimanche soir, accueillir un (petit) public alors même que l’Etat juif sort progressivement de ce qui, espère-t-il, pourrait bien être le dernier confinement prolongé imposé dans la bataille contre la COVID-19.
« La culture est de retour et nous en sommes très heureux », commente Uzi Bairut, vice-président de Zappa, une chaîne de salles de concert. « Nous remercions tous les artistes, tous les musiciens et tous les techniciens pour leur patience et pour leur détermination à continuer à créer de la musique et de la culture en Israël tout au long de cette crise ».
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Des restrictions sont encore en place, limitant l’affluence dans les salles de spectacle et exigeant le port du masque, des contrôles de température et le respect de la distanciation sociale. De nombreux lieux culturels ne sont ouverts, pour le moment, qu’aux détenteurs du « passeport vert » – qui se trouve entre les mains de ceux qui ont été vaccinés ou qui ont guéri du virus – même si les musées sont ouverts à tous sans différenciation et conformément aux directives qui ont été établies par les ministères de la Santé et de la Culture.
Presque tous les théâtres et pratiquement tous les clubs ont été fermés pendant toute la durée de l’épidémie, même si les musées et certaines petites salles avaient pu reprendre brièvement leurs activités cet été et à la fin de l’automne, après le premier et le second confinement.

Ce retour de la culture survient alors que les taux d’infection ont chuté et que presque la moitié de la population du pays a été vaccinée contre le virus, ce qui a permis au gouvernement de rouvrir l’économie autant que possible et notamment les centres commerciaux, les clubs de gym et les hôtels.
Certaines salles ont rouvert dès lundi soir. Cela a été le cas de Zappa à Beer Sheva, qui a accueilli Aviv Geffen. La chaîne fera monter sur scène le comédien Lior Schleien, mercredi soir, au musée d’art de Tel Aviv pour une soirée d’humour qui sera digne de la fête de Pourim, qui commence jeudi soir. L’État a voté un couvre-feu à partir de jeudi soir jusqu’à samedi.
Zappa prévoit d’ouvrir ses salles de Herzliya, Jérusalem, Haïfa, Beer Sheba, et Amphi Shoni pour le moment. Les billets seront à réserver en ligne et ils seront présentés par smartphone ou imprimés.
Parmi les artistes programmés par Zappa dans les deux prochains mois, l’hypnotiseur Lior Suchard, le musicien Asaf Amdursky, les chanteurs Rotem Cohen, Amir Benayoun, Avraham Tal, Gidi Gov, Danny Sanderson, Miri Mesika et Rami Kleinstein.

La firme a aussi annoncé qu’elle procéderait à des échanges de billets pour les événements qui avaient été annulés en raison du coronavirus, offrant la possibilité d’utiliser les billets pour d’autres concerts à venir.
« Nous créons de la musique et des spectacles pour le moment et nous espérons pouvoir reprendre nos activités pleines et entières bientôt », déclare Bairut.
Le théâtre Khan de Jérusalem, pour sa part, a organisé lundi la répétition générale de la comédie écrite par Noel Coward, « Esprit Joyeux », avant la présentation officielle de la pièce, dans la soirée de mardi.

« Nous avons fait revenir tous nos employés il y a deux semaines », explique la directrice artistique du théâtre, Elisheva Mazia. « On s’est dit qu’on prendrait les risques ensemble, et nous espérions que nous pourrions ouvrir – nous pensions alors que le risque était tout de même peu important ».
Une cinquantaine de sièges resteront vides pour respecter les règles de distanciation sociale.
« Notre calendrier est plein pour les deux prochains mois », continue Mazia qui prévoit d’offrir au public israélien, pour le moment, six représentations hebdomadaires.

Plusieurs municipalités ont parrainé des concerts – un grand nombre pour tenter de sauver la fête de Pourim – qui, pour la plupart, ont été annulés.
A Jérusalem, la chanteuse Miri Mesika devait se produire à la salle Pisgat Zeev dans la soirée de lundi, le premier concert en live organisé par la ville depuis des mois.
La ville de Tel Aviv-Jaffa a annoncé avoir décidé de saluer le retour des concerts dans les salles avec Nurit Galron qui devrait se produire en plein air pour les personnes âgées mercredi, à Ganei Yehoshua, à 17 heures. Mercredi également, la mairie de Herzliya accueillera un concert d’Idan Raichel, qui sera suivi par Rotem Cohen et Dikla dans la soirée de jeudi.
« Malgré les restrictions, nous sommes parvenus à rassembler un large éventail d’activités et d’événements pour toute la famille dans des espaces publics et privés à l’occasion de Pourim », a déclaré le maire Moshe Fadlon dans un communiqué.

L’une des toutes premières troupes de danse à avoir programmé son retour sur scène est Vertigo, avec une nouvelle œuvre créée par Noa Wertheim qui sera présentée lors de l’événement ArtFood& au village éco-art du kibboutz Netiv Halemed Hey, le 17 mars.
La troupe, qui s’est produite sur une scène artisanale de type drive-in pendant l’été, permettra au public de découvrir « Shape On Us, » mettant en scène des danseurs valides et handicapés, en date du 21 mars au sein du théâtre de Jérusalem.
Mais toutes les institutions culturelles ne se pressent pas à rouvrir leurs portes. Le théâtre Cameri, à Tel Aviv, a annoncé qu’il rouvrirait le 18 avril. Les billets seront en vente dès le 14 mars. Pour leur part, le théâtre Habima, le théâtre Hagesher et l’Opéra israélien ont fait savoir qu’ils reprendraient leurs activités très bientôt.
La section du cinéma d’art et d’essai, au sein de la cinémathèque de Jérusalem, va maintenir ses projections en ligne et elle rouvrira sa salle le 1er mars, avec le festival du film francophone.
« Nous honorerons toutes les obligations et nous nous soumettrons à toutes les restrictions décidées par le ministère de la Culture », explique Roni Mahadav-Levin, qui dirige la cinémathèque de Jérusalem.

Les directives gouvernementales exigent que les salles accueillant des projections ou des spectacles en live n’autorisent que les détenteurs du « passeport vert » à y assister. Le public sera limité à 300 personnes en espace fermé et à 500 personnes en plein air. De manière plus générale, les sièges ne pourront être utilisés qu’à 75 % et un fauteuil vide devra séparer chaque spectateur ou groupe de spectateurs. Le public devra être assis et il n’y aura pas de vente de boissons ou de produits alimentaires dans les salles.
Les musées, les bibliothèques publiques et les galeries sont ouvertes à tous, mais les visiteurs doivent se conformer aux mesures imposant le port du masque, le respect de la distanciation sociale et le contrôle des températures. Ils sont tenus de limiter la fréquentation de leurs locaux en adhérant à la directive imposant la présence d’une seule personne pour 7 mètres-carrés, ou de 10 personnes pour 150 mètres-carrés.
De nombreux musées ont prévu de rouvrir mardi, et notamment le musée d’Israël.
A découvrir aujourd’hui au sein de cette célèbre institution culturelle de Jérusalem, deux expositions récentes : les dessins de Tamara Rikman dans « Majoritairement rose » et « Le sel de la terre », des peintures représentant des fermiers et des pêcheurs de la Hollande du 19e siècle.
« Nous sommes heureux d’ouvrir au public deux expositions et de replacer l’art et la culture au centre de la vie publique israélienne », a déclaré Ido Bruno, directeur du musée de Jérusalem, qui avait organisé des visites par capsules ou des visites virtuelles à différentes périodes de la pandémie.

Les familles peuvent aussi acheter le Teddy’s Code, une chasse au trésor qui porte le nom de l’ancien maire de Jérusalem Teddy Kollek, l’un des fondateurs du musée qui, dans le cadre du jeu, a besoin d’une aide pour retrouver un objet important – avec des défis, des énigmes et des indices à retrouver dans les galeries, dans le jardin de sculptures et dans le sanctuaire du livre.
Le musée d’art de Tel Aviv accueille les visiteurs dès mardi avec une nouvelle exposition, « Le grand soleil jaune », qui présente les œuvres d’Alexander Calder, sculpteur américain connu pour ses mobiles.
L’exposition populaire d’animaux et d’ours de Jeff Koon, qui avait ouvert ses portes il y a un an, au début de l’épidémie de coronavirus en Israël, est encore à découvrir au musée.
Le musée a aussi adapté ses activités pour les enfants avec des kits d’art individuels inspirés par les expositions présentées, ainsi qu’avec une chasse au trésor pour toute la famille dans toute l’enceinte de l’institution, afin de maintenir les plus jeunes visiteurs à l’écart et à distance les uns des autres.

Les Israéliens peuvent également se rendre au musée de la Tour de David de Jérusalem pour une visite auto-guidée après avoir acheté des billets sur le site internet du musée au préalable.
Une exposition sur la famille Banai est aussi à découvrir, et les spectacles et visites nocturnes, au musée, commenceront au mois de mars, le jeudi soir. L’accès au sein de l’institution est gratuite pour les enfants le mercredi à partir de 15 heures 30. Les visiteurs doivent porter le masque et respecter les règles de distanciation sociale.
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