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Arnaud Mimran affirme avoir financé des vacances des Netanyahu – Mediapart

L'homme d'affaires incarcéré, qui avait déjà déclaré avoir donné 200 000 dollars au Premier ministre, affirmerait depuis la prison qu'il lui a offert plusieurs cadeaux onéreux

Arnaud Mimran en vacances avec  Benjamin Netanyahu à Monaco en 2003.(Crédit : Mediapart)
Arnaud Mimran en vacances avec Benjamin Netanyahu à Monaco en 2003.(Crédit : Mediapart)

La cellule d’Arnaud Mimran, ancien homme d’affaires français incarcéré au Havre (Seine-Maritime) et ancien proche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a été placée sur écoute par les enquêteurs. Dans des enregistrements réalisés à son insu, il aurait déclaré avoir donné un million de dollars au Premier ministre, ainsi que des vacances tous frais payés et des montres de luxe, selon un article d’investigation publié dimanche.

Le site d’actualités Mediapart a rapporté ces propos, affirmant qu’ils ont été enregistrés en 2019 et 2020 après que la justice française a équipé la cellule de Mimran de micros dans le cadre d’une enquête sur une autre affaire contre lui. Emprisonné depuis 2016, sa peine a été alourdie dans le cadre d’une autre affaire.

Le bureau de Netanyahu a démenti les affirmations de Mimran lundi soir, les qualifiant de « mensonges délirants de la part d’un criminel condamné qui est en prison ».

Dans l’un des enregistrements, datant de juillet 2020, Mimran décrit l’organisation de repas dans des restaurants avec des partenaires commerciaux potentiels en compagnie de Netanyahu, afin de les impressionner.

« Lorsque je devais travailler avec quelqu’un, je l’invitais à dîner avec Bibi », aurait-il dit, faisant référence à Netanyahu par son surnom. « Chaque jour, j’organisais un dîner à Monaco et, à chaque fois, j’invitais la personne avec laquelle je voulais consolider des liens. »

« Lorsqu’il était avec moi à Paris, je l’emmenais où je voulais. Il faisait ce que je voulais. Quand il reçoit de l’argent et tout de vous, c’est fini. Il n’y a plus de limites. Vous pouvez lui demander n’importe quoi », a-t-il déclaré.

Mimran a détaillé les différentes sommes d’argent qu’il a versées à Netanyahu en espèces, généralement 10 000 ou 20 000 euros.

Il a affirmé qu’à une occasion, il avait transféré un million de dollars américains à Netanyahu par l’intermédiaire de l’homme d’affaires géorgien Badri Patarkatsishvili, décédé en 2008. Mimran n’a pas précisé comment ni quand le paiement avait été effectué, ajoutant qu’il avait « dit à Bibi. J’ai trouvé la personne qui va te financer ».

« Netanyahu m’a demandé 50 000 dollars. Il a payé ses vacances et, à la fin, il a dit que c’était bon, qu’il ne restait plus rien. »

Arnaud Mimran au tribunal de Paris, le 7 juillet 2016. (Crédit : Bertrand Guay/AFP)

Mimran a déclaré qu’il avait financé les vacances de Netanyahu et de l’épouse du Premier ministre, Sara, à Miami, Monaco, Saint-Tropez, Deauville, à la station de ski de Courchevel et à l’hôtel de luxe Plaza Athénée à Paris.

« J’ai tout payé, il n’a pas payé », a déclaré Mimran. Ce dernier a notamment dû régler une facture de 2 600 euros pour plusieurs petits-déjeuners commandés par les Netanyahu au Plaza Athénée au cours d’un séjour de trois jours.

Il a déclaré que Sara Netanyahu commandait un deuxième petit-déjeuner complet pour avoir un deuxième verre de jus d’orange. « Elle s’en fichait complètement », a-t-il dit.

Il a également décrit le penchant de Netanyahu pour le poisson servi au Fouquet’s, restaurant de luxe parisien, les cigares et les montres de luxe Panerai.

« J’en ai acheté une [montre] pour moi. Il l’a aimée, alors je lui en ai achetée une aussi. Il aimait les cadeaux ; les politiciens sont des profiteurs », a déclaré Mimran à propos du Premier ministre.

L’homme d’affaires s’est vanté d’avoir entretenu un « puissant réseau de relations » comprenant Netanyahu et le législateur français Meyer Habib, également proche de Netanyahu. Il s’est enorgueilli d’avoir utilisé ce réseau pour contrecarrer les accords de télécommunications conclus en Israël par l’un de ses « ennemis en France ».

Le député français Meyer Habib (à gauche) avec Sara Netanyahu et Benjamin Netanyahu dans la résidence du Premier ministre à Jérusalem, le 1er juillet 2021. (Crédit : Facebook)

Mimran a affirmé que c’était grâce à lui que Habib avait été élu à l’Assemblée nationale, déclarant qu’il avait « tout financé pour lui » et « l’avait aidé à gagner de l’argent pendant 20 ans ».

Habib a également démenti les affirmations de Mimran, le qualifiant de « prisonnier en détresse ».

Mimran purge deux peines de prison : 13 ans à la suite d’une condamnation en 2021 pour enlèvement, l’emprisonnement et le chantage d’un homme d’affaires turco-suisse rival, et huit ans à la suite d’une condamnation en 2016 pour une escroquerie à hauteur de 283 millions d’euros concernant le commerce de permis d’émission de carbone et les taxes qui s’y rapportent.

Cette dernière affaire, connue sous le nom de fraude à la taxe carbone, a été qualifiée de plus grande fraude de l’histoire de l’Union européenne. Elle aurait causé des milliards de pertes pour les autorités européennes en 2009 en exploitant frauduleusement les différences dans la manière dont les pays industrialisés encouragent la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

L’affaire a également impliqué Netanyahu après que Mimran a témoigné avoir donné 200 000 dollars à Netanyahu en 2009, alors qu’il était candidat au poste de Premier ministre, pour financer sa campagne électorale.

Netanyahu a nié ce témoignage, affirmant que la contribution avait été faite en 2001, qu’elle s’élevait à la somme beaucoup plus modeste de 40 000 dollars et qu’elle finançait des efforts de diplomatie publique plutôt qu’une campagne personnelle.

La loi israélienne limite les contributions individuelles aux campagnes électorales à 11 480 shekels (2 670 euros).

Mediapart a également indiqué que, dans les enregistrements effectués dans sa cellule, Mimran avait multiplié les « références funestes » à trois crimes desquels il est accusé – et qu’il dément : Samy Souied, son associé, en 2010 ; Claude Dray, son beau-père, en 2011 ; et Albert Taïeb, garde du corps de Cyril Mouly, qui était visé par l’assassinat, en 2014.

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