Avec 2 ans de retard, les danseurs allemands du Ballett Dortmund enfin en Israël
« C’est très inspirant, pour nos danseurs, de venir à Tel Aviv », explique le metteur en scène Tobias Ehinger à propos de cette tournée très attendue par la troupe
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Après une longue attente, le Ballett Dortmund, venu d’Allemagne, se produira en Israël du 8 au 14 juin. Des représentations sont prévues à Tel Aviv, Jérusalem et Haïfa.
La troupe, considérée comme l’une des meilleures compagnies de danse au monde, présentera « The Vertiginous Thrill of Exactitude » de William Forsythe, en hommage au cofondateur du New York City Ballet – George Balanchine -, la version du chorégraphe Edward Clug du « Sacre du printemps » et « Cacti », du chorégraphe suédois Alexander Ekman, symphonie live en mouvements, sons, cordes et … cactus.
« Nous savons qu’Israël est très « new age », nous voulions donc apporter des contenus et chorégraphes inconnus en Israël », explique Tobias Ehinger, directeur général de la compagnie.
Le Suédois Ekman et le Roumain Clug sont connus pour leurs chorégraphies éclectiques et modernes, régulièrement interprétées par le Dortmund, qui aime donner à voir toute la palette des styles de danse.
Le Dortmund a acquis une solide réputation en mêlant danse -parfois du ballet classique – et techniques plus modernes, voire acrobatiques, sous la direction du chorégraphe chinois Xin Peng Wang, directeur du ballet de Dortmund depuis 2003.
Tous sont impatients de voir quelle sera la réaction du public israélien, déclare Ehinger, comment il interagira en fonction de ce qui sera représenté sur scène.
Et même s’ils suivent de près la scène israélienne, à l’occasion de tournées en Allemagne de troupes israéliennes ou grâce aux chorégraphes et membres israéliens de la troupe, ils ont hâte de la voir « en vrai », confie Ehinger.
La compagnie, fondée en 1904, est financée par l’État allemand et compte 28 danseurs et musiciens originaires de 22 pays.
« C’est particulièrement inspirant, pour nos danseurs, de venir à Tel Aviv », assure Ehinger. « Nous voyons grand et loin, nous voulons faire grandir notre réputation et montrer ce que nous savons faire. Nous souhaitons aussi apprendre de cette expérience, en sortir grandis. »
« Où que vous alliez, vous apprenez quelque chose de nouveau dès que vous descendez du bus ou arrivez quelque part », poursuit-il. « Vous rencontrez du monde, vous mangez…Le public vous enseigne toujours quelque chose. »
En plus de la tournée, le Dortmund prendra part à huit ateliers organisés avec plusieurs écoles de danse en Israël, dont des écoles situées dans des villes arabes ou d’autres, avec des étudiants juifs orthodoxes.
« Nous voulons montrer que la danse n’a pas de frontières, que le langage du corps est universel », conclut Ehinger. « Même si les gens sont éduqués différemment, une belle performance artistique les touchera forcément, d’une manière ou d’une autre. Ce que nous avons réalisé, c’est que la danse pouvait vraiment unir les êtres. »
Le Ballett Dortmund se produira les 8, 9, 10 et 11 juin à l’Opéra israélien de Tel Aviv, le 12 juin au Théâtre de Jérusalem et le 14 juin à l’Auditorium de Haïfa.