Baharav-Miara exige du gouvernement qu’il impose immédiatement des sanctions contre les déserteurs haredim
Le ministre de la Défense n'a pas répondu à la lettre de la procureure générale envoyée en début du mois, et a récemment déclaré que « le monde de la Torah ne peut jamais être endommagé »

Le cabinet de la procureure générale a exigé du ministre de la Défense, Israel Katz, de mettre en place des sanctions contre les ultra-orthodoxes qui se soustraient au service militaire avec toute « l’urgence nécessaire », arguant que le taux de réponse « négligeable » parmi ceux qui ont reçu un ordre d’enrôlement militaire nuit à la sécurité nationale et impose un fardeau injuste à d’autres secteurs de la population.
Dans une lettre adressée au ministère de la Défense, le procureur général adjoint Gil Limon a noté que la procureure générale Gali Baharav-Miara avait écrit à Katz au début du mois pour souligner « l’importance d’une action immédiate de sa part » afin « d’améliorer l’application de la loi et d’imposer des sanctions personnelles contre les fraudeurs qui ne nécessitent pas de nouvelle législation ».
Cependant, « à ce jour, le ministre n’a pas répondu à la lettre de la procureure générale », a indiqué Limon, qui ajoute que plusieurs ministères ont proposé des sanctions liées aux aides au logement et aux entreprises, ainsi que la révocation des réductions de l’impôt foncier pour les familles ultra-orthodoxes.
Alors que Baharav-Miara a ouvertement plaidé en faveur de sanctions à l’encontre des réfractaires à l’enrôlement, son cabinet n’a pas indiqué qu’il se penchait sur l’écosystème croissant des organisations ultra-orthodoxes qui encouragent activement les étudiants de yeshiva à ignorer les ordres d’enrôlement dans l’armée israélienne.
En juin 2024, la Cour suprême a statué que le gouvernement devait enrôler les étudiants ultra-orthodoxes des yeshivot dans l’armée, puisqu’il n’existait plus de cadre juridique permettant de poursuivre la pratique vieille de plusieurs décennies consistant à leur accorder des exemptions générales de service.

Les dirigeants haredi s’opposent avec véhémence à ce que les membres de leur communauté servent dans l’armée, craignant qu’ils n’abandonnent la religion.
La question, longtemps sensible dans le discours public israélien en raison de l’inégalité perçue créée par l’exemption générale, est redevenue récemment urgente, l’armée étant confrontée à une grave pénurie de ressources humaines depuis le déclenchement de la guerre à Gaza en octobre 2023.
Katz a lui-même déclaré qu’il pensait que l’enrôlement devrait augmenter lentement jusqu’à ce que la moitié des appelés admissibles servent pendant que les autres continueraient à étudier dans les yeshivot, ce qui a suscité une réaction hostile parmi les députés du Likud.
Lors d’un événement ultra-orthodoxe de Pourim la semaine dernière, Katz a déclaré : « il ne sera jamais fait de mal au monde de la Torah », après avoir mentionné le travail du gouvernement sur la législation relative à la conscription des Haredim.