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Biden: L’accord sur les otages est entre les mains du Hamas ; nous serons fixés dans quelques jours »

Israël acceptera un cessez-le-feu de six semaines si le Hamas libère les captifs malades, âgés et les femmes, expliquent les États-Unis qui ajoutent que la trêve sera utilisée pour "sécuriser d'autres arrangements plus durables"

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le président Joe Biden arrive pour embarquer à bord d'Air Force One, à Hagerston, dans le Maryland, le 5 mars 2024. (Crédit :   AP Photo/Alex Brandon)
Le président Joe Biden arrive pour embarquer à bord d'Air Force One, à Hagerston, dans le Maryland, le 5 mars 2024. (Crédit : AP Photo/Alex Brandon)

Le président américain Joe Biden a déclaré, mardi, que « nous saurons dans quelques jours » si le Hamas accepte la proposition d’accord sur les otages qui est actuellement sur la table, alors que les médiateurs entre les deux parties font la course pour conclure l’accord avant le début du mois de jeûne musulman du ramadan, qui commence au début de la semaine prochaine.

C’est la deuxième fois en un peu plus d’une semaine que Biden tente de fixer un calendrier sur la conclusion d’un éventuel accord. Le 26 février, il avait expliqué aux journalistes qu’il espérait qu’un accord pourrait être finalisé d’ici le 4 mars. La Maison Blanche avait ensuite tenté de revenir sur ces propos, remettant les choses dans l’expectative.

Ces derniers jours, les responsables américains ont répété qu’un cessez-le-feu de six semaines était envisagé pour permettre la remise en liberté, en différentes phases, des otages retenus en captivité dans la bande et pour permettre l’afflux des aides humanitaires au sein de l’enclave côtière. Ils ont salué Israël qui, ont-ils dit, a su adopter une approche constructive dans ces pourparlers, notant que le Hamas avait plutôt bloqué l’évolution des discussions.

« L’accord sur les otages est pour l’heure entre les mains du Hamas… Il y a eu une offre rationnelle. Les Israéliens l’ont acceptée… Nous saurons dans quelques jours si cela a marché », a déclaré Biden aux journalistes avant de monter à bord d’Air Force One depuis le Maryland, dans la journée de mardi.

« Il doit y avoir un cessez-le-feu : si nous nous retrouvons avec une poursuite des combats pendant le Ramadan… Israël et Jérusalem… cela pourrait être très, très dangereux », a ajouté le président américain.

Interrogé sur d’éventuelles pressions américaines exercées sur Israël en faveur d’un afflux plus important de l’assistance humanitaire à Gaza, Biden a répondu : « Je travaille très dur avec eux… Il faut acheminer davantage d’aide à Gaza. Il n’y a aucun moyen de faire autrement. Aucun. »

Questionné sur sa relation avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dernièrement, Biden a souri et il a répondu : « Elle est telle qu’elle a toujours été ». La question a été posée après que de hauts-responsables de son administration ont discuté, ces derniers jours, avec le ministre du cabinet de guerre Benny Gantz, venu en déplacement à Washington, un voyage qui aurait entraîné la fureur du Premier ministre.

Les propos tenus par Biden sur un cessez-le-feu temporaire ont fait écho à des paroles qui avaient été prononcées par le Secrétaire d’État Antony Blinken, quelques heures plus tôt.

S’exprimant devant les journalistes alors qu’il se tenait aux côtés du Premier ministre qatari Mohammed bin Abdulrahman Al-Thani, qui se trouve actuellement aux États-Unis, avant un entretien entre les deux hommes au Département d’État, Blinken a indiqué que « nous avons une opportunité de cessez-le-feu immédiat qui ouvrira la porte à la libération des otages, qui permettra d’augmenter de manière spectaculaire la quantité des aides humanitaires qui parviennent jusqu’aux Palestiniens qui en ont un besoin désespéré, et nous avons également une chance de mettre en place les conditions nécessaires à une résolution durable du conflit ».

« Nous continuerons à exercer des pressions sur Israël, chaque jour qui passe, en faveur de l’assistance humanitaire parce que la situation, telle qu’elle est actuellement, est tout simplement inacceptable », a poursuivi Blinken.

Al-Thani a ensuite rencontré, dans l’après-midi, Jake Sullivan, le Conseiller à la sécurité nationale, et les deux hauts-responsables ont souligné que « la libération des malades, des blessés et des femmes otages entraînerait un cessez-le-feu immédiat à Gaza sur une période de six semaines », a noté un compte-rendu de la Maison Blanche. 40 otages au total entreraient dans ces différentes catégories.

« Cette première phase de cessez-le-feu permettrait également aux quantités d’aides humanitaires qui entrent à Gaza de grimper en flèche et elle offrira le temps et l’espace nécessaire pour trouver des arrangements plus durables et procéder à un retour au calme », a continué le compte-rendu.

Une pile de boîtes de conserve vides alors que les Palestiniens cuisinent des repas pour la communauté dans un poële à bois improvisé dans le sud de la bande de Gaza, le 5 mars 2024. (Crédit : MOHAMMED ABED / AFP)

Les négociations ont continué au Caire dans la journée de lundi, en l’absence de la délégation israélienne. Cette dernière s’est abstenue de prendre part aux pourparlers après le refus, par le Hamas, de présenter une liste des otages encore en vie.

Le groupe terroriste affirme ne pas savoir où se trouvent tous les otages. Pour sa part, le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, a semblé écarter cette affirmation lors d’un point-presse organisé mardi.

« Ils ont pris ces otages et ils continuent à les retenir en captivité. S’ils continuent à les retenir en captivité alors ils doivent savoir où ils se trouvent », a dit Miller.

« Si vous êtes Israël, que vous êtes plongé dans des négociations portant sur un accord qui entraînerait le retour d’un certain nombre d’otages qui ont été enlevés par la partie adverse, c’est une demande légitime faite au Hamas de vous montrer dans quelle mesure il pourra tenir la promesse faite dans le cadre de l’accord, c’est légitime de lui demander de vous montrer qui sont les otages concernés et de confirmer qu’ils sont encore en vie », a poursuivi le porte-parole. « Nous pensons qu’il s’agit d’une demande extrêmement légitime de la part de l’État d’Israël ».

La Douzième chaîne a fait savoir, mardi, que le Hamas avait récemment « cartographié » les lieux de détention des captifs. Le reportage, qui n’a pas cité ses sources, a noté que l’État juif donnait donc « une dernière chance » au Hamas concernant la finalisation des négociations.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken et le Premier ministre qatari et ministre des Affaires étrangères l’émir Mohammed ben Abdulrahman ben Jassim al-Thani s’adressant à la presse dans la salon du Traité du Département d’État, à Washington, le 5 mars 2024. (Crédit : Drew Angerer/AFP)

Par ailleurs, deux officiels égyptiens ont expliqué mardi que le Hamas avait présenté une proposition dont les médiateurs discuteront avec Israël dans les prochains jours. L’un de ces responsables a ajouté que les intermédiaires s’entretiendraient mercredi avec la délégation du Hamas, qui se trouve encore au Caire.

Osama Hamdan, une personnalité de premier plan du Hamas, a expliqué mardi que le groupe terroriste réclamait un cessez-le-feu permanent – et non une trêve de six semaines – et « le retrait total » des forces israéliennes.

« La sécurité de notre peuple ne sera assurée que par un cessez-le-feu permanent, la fin de l’agression et le retrait des troupes de chaque centimètre de la bande de Gaza », a déclaré Hamdan aux journalistes réunis à Beyrouth.

Hamdan a ajouté que le Hamas « ne permettra pas à la voie des négociations de rester ouverte indéfiniment ».

Interrogé sur le problème du refus de présenter la liste des otages du Hamas qui sont encore en vie, Hamdan a estimé que le sujet n’était pas pertinent dans le cadre des discussions actuelles et il a accusé Israël d’utiliser cette question comme excuse, ce qui permettrait à l’État juif d’éviter de s’engager dans des pourparlers.

Un autre officiel du Hamas, Bassem Naim, a indiqué que l’organisation terroriste avait présenté sa propre proposition et qu’elle attendait une réponse de la part d’Israël, ajoutant que « Netanyahu ne veut pas conclure un accord et la balle est dorénavant dans le camp des Américains ».

Des personnes manifestent devant l’ambassade des États-Unis à Tel Aviv en faveur d’un accord de libération des otages de Gaza, le 5 mars 2024. (Crédit : Lior Segev/Mouvement de protestation israélien en faveur de la démocratie)

« Les négociations sont délicates. Je ne peux pas dire s’il faut être optimiste ou pessimiste mais nous n’en sommes pas encore arrivés au point où nous pouvons finaliser un cessez-le-feu », a commenté pour sa part le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Shoukry dans la journée de lundi.

La guerre à Gaza a éclaté, le 7 octobre, dans le sillage direct de l’attaque meurtrière commise par le Hamas dans le sud d’Israël – des milliers d’hommes armés s’étaient infiltrés sur le territoire israélien et ils avaient massacré environ 1200 personnes, kidnappant également 253 personnes, prises en otage dans la bande de Gaza. Ils avaient commis des atrocités et ils s’étaient livrés à des viols et autres violences sexuelles à grande échelle.

Le Hamas détient également les dépouilles de deux soldats tués au combat en 2014, Oron Shaul et Hadar Goldin. Il garderait aussi en détention deux civils israéliens, Avera Mengistu et Hisham al-Sayed, qui seraient encore en vie après être entrés dans la bande de leur propre gré en 2014 et 2015.

130 otages sont encore détenus à Gaza – 31 d’entre eux seraient morts – après la libération de 105 civils au cours d’une trêve qui a duré une semaine, à la fin du mois de novembre. Quatre otages avaient été relâchées avant cette pause. Trois ont été secourus par les soldats et les corps sans vie de onze captifs ont aussi été rapatriés, notamment ceux des trois Israéliens qui, étant parvenus à échapper à leurs ravisseurs, ont été accidentellement tués par les soldats israéliens.

Jurant de démanteler le groupe terroriste palestinien, Israël a lancé une campagne aérienne, terrestre et maritime sans précédent dans l’enclave côtière. La moitié environ des habitations de la bande ont été détruites ; plus d’un million de personnes ont été déplacées et la famine menace la bande, disent les agences des Nations unies.

Le ministère de la Santé du Hamas, à Gaza, a fait savoir que 30 631 Palestiniens ont perdu la vie dans le conflit jusqu’à présent. Des chiffres invérifiables et qui comprendraient à la fois les victimes civiles et les membres du Hamas qui ont été tués à Gaza. Dans ce bilan figurent également les personnes qui ont été tuées par les tirs de roquette errants des factions terroristes qui, manquant leur trajectoire, sont retombées dans la bande. De son côté, l’armée israélienne déclare avoir tué plus de 13 000 terroristes du Hamas en plus d’un millier d’hommes armés qui avaient été abattus sur le sol israélien, le 7 octobre.

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