Biden rappelle que la guerre contre le Hamas à Gaza « n’est pas un génocide »
Lors d'un événement, à la Maison Blanche, en présence de familles d'otages, le président américain a souligné qu'il œuvrera sans relâche en faveur de la libération des otages
Le président américain Joe Biden a déclaré, lundi, que son administration était aux côtés d’Israël dans la mission poursuivie par l’État juif dans le cadre de sa guerre – une mission qui est notamment de démanteler le groupe terroriste du Hamas – et il a rejeté les accusations laissant entendre que la campagne militaire en cours dans la bande de Gaza serait génocidaire.
« Contrairement aux allégations faites par la Cour internationale de Justice à l’encontre d’Israël, ce qui arrive en ce moment n’est pas un génocide », a dit Biden lors d’un événement organisé à la Maison Blanche qui marquait le Mois du patrimoine juif. « Nous rejetons cette accusation ».
Les États-Unis, a souligné Biden, « se tiennent aux côtés d’Israël s’agissant de détruire Sinwar et les autres bouchers du Hamas », a-t-il ajouté en faisant référence au chef du groupe terroriste au sein de l’enclave côtière, Yahya Sinwar.
« Nous voulons voir un Hamas vaincu et nous travaillons avec Israël pour atteindre cet objectif », a-t-il continué.
Le président américain a rappelé que cela avait été Israël qui avait été victime de l’attaque commise par les terroristes du Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre – les hommes armés avaient alors massacré près de 1 200 personnes et kidnappé 252 personnes, des civils en majorité, se livrant à des atrocités et commettant des violences sexuelles à grande échelle. Israël avait riposté à cette agression en déclarant la guerre au groupe terroriste, une offensive visant à détruire ce dernier et à obtenir la remise en liberté des otages.
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« Je m’assurerai toujours qu’Israël aura tout ce dont le pays a besoin pour se défendre contre le Hamas et contre tous ses ennemis », a affirmé Biden, répétant que le soutien apporté à la sécurité d’Israël par les États-Unis était « sans failles ».
Les plusieurs centaines de personnes qui étaient réunies dans le Jardin des Roses ont salué et applaudi ces propos – qui semblent avoir été tenus en référence à la récente suspension de certaines livraisons d’armes américaines à l’État juif, en raison des inquiétudes nourries par l’administration Biden face à leur éventuelle utilisation dans la bande de Gaza. Cette suspension a suscité la controverse.
Le président a noté qu’il œuvrait à dynamiser encore l’acheminement des aides humanitaires à destination des civils palestiniens à Gaza, tout en insistant sur le fait que c’était le Hamas qui était responsable de la crise traversée par la population.
Biden a fait remarquer que les parents de l’otage américano-israélien Hersh Goldberg-Polin, Rachel et Jon, se trouvaient dans l’assistance – et il a promis de poursuivre ses efforts en faveur de la libération de leur fils. Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas concernant la conclusion d’un accord de cessez-le-feu qui ouvrirait la porte à la remise en liberté de captifs israéliens sont actuellement dans l’impasse.
« Nous allons les faire revenir à la maison, nous allons les faire revenir à la maison quoi qu’il arrive », a-t-il promis.
Rachel Goldberg et Jon Polin ont, eux aussi, pris la parole lors de la soirée. Polin a exhorté l’assistance à aider à conserver la cause des captifs qui se trouvent encore à Gaza dans les esprits des Américains : « Nous allons tous devoir combattre, jour après jour, pour les faire revenir à la maison », a-t-elle dit.
Le président a aussi condamné l’antisémitisme, en particulier sur les campus des universités ou certains manifestants pro-palestiniens et anti-israéliens ont agressé des étudiants juifs. L’une des accusations les plus reprises, lors de ces rassemblements, est qu’Israël serait en train de se rendre coupable de génocide à Gaza.
« En Amérique, nous respectons et nous protégeons le droit fondamental à la liberté d’expression, le droit fondamental à manifester pacifiquement. C’est l’Amérique », a-t-il expliqué. « Mais il n’y a pas de place sur les campus américains, il n’y a pas de place en Amérique pour l’antisémitisme, pour les discours de haine qui menacent de violence les Juifs ou n’importe qui d’autre ».
Le nouvel essor de la haine anti-juive est un phénomène « méprisable » et il doit s’arrêter, a poursuivi Biden.
Doug Emhoff, l’époux de la vice-présidente Kamala Harris, s’est aussi exprimé lors de l’événement. Il a déploré l’antisémitisme dont les étudiants juifs sont victimes au sein des établissements d’enseignement supérieur dans un contexte de mouvements de protestation anti-israéliens qui se sont propagés comme une traînée de poudre dans les universités.
Emhoff, qui est Juif, a souligné que l’administration Biden apportait son soutien aux étudiants juifs face à cette escalade de haine et qu’elle œuvrait à la combattre.
Biden a aussi évoqué la démarche entreprise par le procureur de la Cour pénale internationale qui a demandé à ses juges que des mandats d’arrêt soient émis à l’encontre du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre de la Défense Yoav Gallant (des chefs du Hamas sont aussi concernés). Il a dénoncé un « scandale ».
« Je vais être clair : quoi qu’insinue le procureur, il n’y a pas d’équivalence entre Israël et le Hamas, il n’y en a aucune », avait asséné Joe Biden dans son communiqué.
Ces derniers mois, le président américain a été soumis aux pressions de plus en plus fortes de son parti Démocrate dans sa prise en charge du conflit à Gaza, alors que le bilan meurtrier grimpait du côté palestinien et que la crise humanitaire devenait plus aiguë.
Netanyahu, lui aussi, a subi des pressions lourdes, en Israël, en faveur de la fin de la guerre. Des milliers d’Israéliens ont rejoint les manifestations hebdomadaires qui appellent le gouvernement à conclure un accord qui permettrait aux otages qui se trouvent encore dans les geôles du Hamas de recouvrer la liberté, craignant que le temps ne vienne à manquer dorénavant.