Biden va continuer à œuvrer pour les otages et à mettre en place un cessez-le-feu
Pourtant, les négociations paraissent traîner en longueur et Benjamin Netanyahu, selon un haut-responsable israélien, a prévu de durcir les demandes qui seront soumises jeudi par son équipe
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
WASHINGTON — Le président américain Joe Biden a juré, lundi, qu’au cours des six derniers mois de son mandat, il continuerait à œuvrer en faveur d’un cessez-le-feu définitif dans la guerre qui oppose actuellement Israël au Hamas. C’était la première fois que le président prenait la parole depuis qu’il a annoncé son retrait de la course à la présidence des États-Unis, dimanche.
« Je vais travailler très étroitement avec les Israéliens et avec les Palestiniens, avec pour objectif de tenter de trouver comment nous allons pouvoir mettre un terme à la guerre à Gaza, amener la paix au Moyen-Orient et obtenir le rapatriement de tous les otages », a dit Biden qui intervenait, par liaison téléphonique, auprès de l’équipe de son ancien quartier-général de campagne – qui est devenu celui de la vice-présidente Kamala Harris.
« Je pense que nous sommes sur le point d’être en capacité d’y parvenir », a ajouté Biden.
Malgré tout, cela fait des semaines que le président américain affirme que les deux parties sont sur le point de signer un accord. Pourtant, les négociations paraissent traîner en longueur et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, selon un haut-responsable israélien, a prévu de durcir les demandes qui seront soumises jeudi par son équipe en charge des pourparlers, lors de la réunion qui été programmée avec les médiateurs qui assurent la lien entre Israël et le Hamas.
Si Biden, qui a attrapé la COVID-19, a déclaré qu’en conséquence, il serait encore absent « pendant trois ou quatre jours », la Maison Blanche a ensuite annoncé qu’il serait de retour à Washington mardi après-midi. Un responsable américain a ultérieurement confié au Times of Israel que la Maison Blanche estimait que Biden pourrait bien rencontrer Netanyahu, jeudi.
Au cours de sa prise de parole à son siège de campagne, le président américain a exhorté ses partisans à apporter leur soutien à la vice-présidente. Il a expliqué que sa décision de se retirer de la course avait été « la bonne chose à faire ».
Biden calls in to Kamala Harris' campaign event and says dropping out was "the right decision." pic.twitter.com/7N5OXoi0Jn
— The Post Millennial (@TPostMillennial) July 22, 2024
« Je veux dire à l’équipe : Soutenez-là. C’est la meilleure », s’est exclamé Biden.
« Je suis bien conscient que la nouvelle dont j’ai fait part hier est surprenante et qu’elle est dure à entendre pour vous mais c’était la bonne chose à faire », a-t-il expliqué, évoquant sa décision de quitter la course à la présidence et d’apporter son soutien à Harris.
Biden n’a encore fait aucune apparition en public depuis qu’il a appris qu’il était atteint par la COVID-19, mercredi dernier.
De son côté, le Bureau de Harris a annoncé, lundi soir, qu’elle s’entretiendrait également, cette semaine, avec Netanyahu à la Maison Blanche.
Le Bureau de Harris et le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby, avaient fait savoir, la semaine dernière, que la vice-présidente aurait l’opportunité d’échanger avec Netanyahu pendant le déplacement de ce dernier aux États-Unis.
Dans une déclaration qui a été attribuée lundi à l’un des conseillers de Harris, son Bureau a donné un peu plus de détails sur la rencontre à venir. Il n’a toutefois pas fait part de la date et de l’heure de ce rendez-vous entre les deux hauts-responsables.
Ainsi, son Bureau a signalé que la vice-présidente utiliserait cette occasion pour transmettre « son point de vue – qui est qu’il est temps que la guerre se termine d’une manière susceptible de garantir qu’Israël restera en sécurité, que tous les otages seront libérés, que les souffrances de la population de Gaza se termineront et que la population palestinienne pourra jouir de ses droits à la dignité, à la liberté et à l’auto-détermination ».
Le conseiller de Harris a indiqué que la vice-présidente évoquera aussi les efforts visant à concrétiser la finalisation d’un accord portant sur la remise en liberté des otages et sur la conclusion d’un cessez-le-feu au sein de l’enclave côtière.
« Nous nous attendons à ce qu’elle souligne son engagement en faveur du droit à l’auto-défense d’Israël face aux menaces posées par l’Iran et par ses proxies, notamment face au Hezbollah et face au Hamas. Elle condamnera une fois encore l’attaque terroriste brutale qui a été commise par le Hamas le 7 octobre, ainsi que les violences sexuelles atroces qui ont pu être perpétrées. Elle répétera son inquiétude profonde face à la situation humanitaire à Gaza et face à la perte de vies innocentes », a continué l’assistant de Harris dans sa déclaration.
Le Bureau de la vice-présidente a aussi confirmé qu’elle ne présiderait pas le discours que doit prononcer Netanyahu, mercredi, lors d’une session conjointe du Congrès, dans la mesure où elle se trouvera, au même moment, à Indianapolis, où elle assistera à un événement qui était déjà inscrit à son calendrier. « Son déplacement à Indianapolis ne doit pas être interprété comme un changement de positionnement en ce qui concerne Israël », a noté son Bureau.
C’est le président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat, Ben Cardin, qui assurera la présidence au cours de l’allocution prononcée par le Premier ministre israélien – une présidence qu’il partagera avec le responsable de la Chambre, Mike Johnson, a confirmé le Bureau de ce dernier dans une déclaration faite au Times of Israel.
Le conseiller de Harris a aussi tenu à souligner les antécédents pro-israéliens de la vice-présidente à un moment où les médias semblent avoir tendance à la présenter comme beaucoup plus critique que Biden sur cette question.
Deux officiels actuels et un ancien responsable de l’administration, qui se sont tous les trois confiés au Times of Israel dans la journée de dimanche, ont rejeté cette idée – un narratif, selon eux, qui s’apparente à un vœu pieux de la part de ceux qui soutiennent un durcissement du positionnement américain sur la question d’Israël.
« Pendant toute sa carrière, la vice-présidente a témoigné d’un engagement sans faille en faveur de la sécurité d’Israël. Et cela reste vrai aujourd’hui », a commenté le conseiller, lundi.
« Depuis le 7 octobre, elle s’est profondément engagée auprès des officiels israéliens dans le cadre du soutien que notre administration apporte à Israël dans une période où le pays œuvre à éliminer la menace représentée par le Hamas », a poursuivi le conseiller, soulignant les appels et les réunions organisés avec le Président Isaac Herzog et avec Benny Gantz, ancien ministre du cabinet de guerre. Elle a aussi participé à plus de 20 entretiens téléphoniques entre Biden et Netanyahu, a-t-il ajouté.
Le conseiller a aussi fait remarquer que Harris avait condamné de manière répétée le pogrom du 7 octobre et qu’elle avait exprimé son soutien en faveur du droit à l’auto-défense d’Israël.
Elle a aussi rencontré d’anciens otages et elle a organisé un événement, à la Maison Blanche, qui mettait l’accent sur l’utilisation des violences sexuelles par le Hamas, a-t-il continué.
Au moment où Biden était en liaison téléphonique avec son équipe de campagne de Wilmington, dans le Delaware, Harris était présente dans la salle. Elle a estimé que les dernières semaines avaient été « des montagnes russes » mais elle a dit avoir confiance dans sa nouvelle équipe de campagne.
« C’est bien mon intention d’obtenir cette nomination et de gagner », a-t-elle déclaré. Elle a promis « d’unir notre parti démocrate, d’unir notre nation et de remporter ces élections ».