Bilan des JO : 2 médailles de bronze, 7 finales, plus de la moitié pour les femmes
Rio a été meilleur que la moyenne pour Israël, même si avec seulement 9 médailles depuis 1952, il n’y a pas de consolation pour les athlètes israéliens
Les Jeux olympiques (JO) de Rio se sont terminés dimanche avec une célébration festive dans la ville pittoresque.
Pour Israël, ces Jeux ont été meilleurs que la moyenne, une amélioration légère mais notable de ces dernières années, même si les Olympiens israéliens n’ont pas rapporté l’or à la maison.
Ilana Koshbetzki, capitaine de l’équipe de gymnastique rythmique, qui a terminé sixième dimanche, portait le drapeau des athlètes israéliens toujours présents à Rio (beaucoup étaient déjà rentrés en Israël) pour la cérémonie de clôture.
Les 47 membres de la délégation israélienne à Rio, la plus importante de l’histoire, sont rentrés à la maison avec deux médailles de bronze, les deux en judo. Il s’agit d’une amélioration marquée depuis les JO de 2012 à Londres, quand les athlètes israéliens étaient rentrés sans aucune médaille.
Les plus grandes déceptions sont venues de la gymnastique rythmique et de la voile, où Israël a connu du succès et dans lesquels ses athlètes ont réalisé une performance proche de celles des trois vainqueurs de Rio.
Après deux séries de rubans, de massues et de cerceaux, l’équipe de gymnastique rythmique a terminé avec un score total de 34.549, bien derrière l’équipe russe médaillée d’or qui a rassemblé 36.233 points. L’Espagne et la Bulgarie se sont partagé la médaille d’argent avec un score de 35.766 pour les deux équipes.
L’équipe, qui a remporté l’or au cerceau et aux massues aux championnats européen en juin, était considérée comme le meilleur espoir d’Israël pour une médaille d’or aux JO.
A la voile, Maayan Davidovich est arrivée neuvième de la finale de planche à voile, et n’a pas réussi à marquer le score dans le seul sport où Israël ait jamais obtenu une médaille d’or, pendant les JO d’Athènes en 2004 avec Gal Fridman.
Israël a fait mieux au judo, où Yarden Gerbi a pris le bronze du tournoi féminin des -63 kg et Or Sasson le bronze du tournoi masculin des +100 kg.
Deux médailles de bronze semblent être une maigre récolte, mais entraîne une hausse de 28 % du total olympique d’Israël, qui passe de sept médailles à neuf depuis sa première participation aux Jeux en 1952.
Cinq de ses médailles, y compris la médaille d’argent remportée par Yael Arad en 1992 à Barcelone, ont été obtenues en judo.
Mais la performance d’Israël à Rio a montré des indices d’un meilleur futur. Sept sports ont vu des Israéliens entrer en finale, a vanté lundi Gili Lustig, président du Comité olympique israélien, pendant un entretien avec la radio militaire.
Les Israéliens ont également concouru dans trois nouveaux sports : le golf, le triathlon, et le VTT. Au total, les Israéliens ont participé à 17 sports de compétition, contre 10 à Londres.
Et plus de la moitié de la délégation israélienne était composée de femmes, a noté Lustig.
L’accueil de héros
Le 9 août, Yarden Gerbi a battu la japonaise Miku Tashiru en petite finale pour décrocher le bronze en judo, la première médaille israélienne depuis 2008.
Trois jours plus tard, Or Sasson a effacé le souvenir de sa rencontre déplaisante contre le judoka égyptien Islam El Shehaby dans la catégorie des +100 kg, remportant deux combats et ne perdant que de peu contre le légendaire Français Teddy Riner. Il a ensuite battu le Cubain Alex Mendoza pour remporter le bronze.
Tous deux ont d’abord fêté leur victoire de loin, s’attirant les unes des magazines israéliens, et des appels du Premier ministre Benjamin Netanyahu pour les féliciter.
Ils sont rentrés à la maison la semaine dernière, et ont reçu un accueil de héros, face à une foule applaudissant à l’aéroport Ben Gurion.
Mais le succès n’a pas duré.
Mercredi, les concurrents israéliens de la lutte féminine et du taekwondo masculin ont perdu dès leur premier combat.
Ilana Kratysh, dans la lutte libre féminine des -69 kg, a perdu son combat contre la Brésilienne Gilda Maria de Oliveria par 6 points à 2.
Peu après, Ron Atias, en taekwondo, a été battu 16 à 2 par le Brésilien Venilton Torres Teixeira.
Kratysh, 26 ans, de Haïfa, participait à ses premiers JO et a été la première Israélienne à entrer dans la compétition de lutte féminine. Elle a commencé sa formation sportive en judo avant de passer à la lutte.
Classée cinquième mondiale, la défaite a été un coup dur important pour Kratysh, qui a gagné plusieurs médailles dans des compétitions européennes pendant sa carrière, en remportant des médailles sans interruption depuis 2013.
Atias est classé 15e mondial en taekwondo dans la catégorie des -58kg. Il représentait également Israël pour la première fois aux JO.
Le combat a mal commencé pour Atias après que son opposant l’a touché à la tête au premier round, marquant trois points. Dans le round suivant, Teixera a à nouveau touché l’Israélien à la tête, et est arrivé à un score de 8-0. Cependant, l’entraîneur d’Atias, Yechiam Sharabi, a fait appel aux juges et le score a été réduit à 7-0.
A la fin du troisième round, Teixeira avait gagné 16 points tandis qu’Atias, pénalisé pour un coup de pied illégal dans les jambes, n’avait que deux points.
Conflit
Même à la lointaine Rio, la délégation israélienne n’a pas pu échapper aux animosités du Moyen Orient.
Pendant une rencontre difficile au début des Jeux, les athlètes israéliens ont tenté de monter à bord d’un bus à destination des installations olympiques pour la cérémonie d’ouverture, mais les athlètes libanais les en ont empêchés et ont souligné qu’ils ne partageraient pas le bus.
Le 12 août, l’Egyptien Islam el-Shehaby a refusé de serrer la main tendue du judoka israélien Sasson, s’attirant les huées du public et la colère du Comité international olympique (CIO).
Le CIO a déclaré que le comportement de l’Egyptien « était contraire aux règles de fair-play et opposé à l’esprit d’amitié incarné par les valeurs olympiques. »
Mais au final, Israël n’a pas été retenu par ses opposants, mais par son propre manqué d’investissements pour ses athlètes. Comme l’a noté Sasson après être rentré en Israël la semaine dernière, beaucoup des meilleurs athlètes israéliens ont un salaire proche du revenu minimum pendant leur entraînement.
Ou, dans les termes du chef du Comité olympique israélien Lustig, « il faut réfléchir à certaines choses » pour améliorer la prestation d’Israël à Tokyo 2020.