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Blinken : Ayant chassé les inspecteurs de l’ONU, l’Iran n’est pas « responsable »

Selon le secrétaire d'État américain, la poursuite du programme nucléaire est un "élément déstabilisant" ; Washington est "déterminé à ce que l'Iran ne se dote jamais du nucléaire"

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken lors d'une réunion avec le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, à New York, le 22 septembre 2023. (Crédit : Bing Guan/Pool Photo via AP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken lors d'une réunion avec le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, à New York, le 22 septembre 2023. (Crédit : Bing Guan/Pool Photo via AP)

La poursuite par l’Iran d’un programme nucléaire est un « élément profondément déstabilisant » et sa décision d’empêcher les inspecteurs nucléaires de l’ONU de superviser les sites nucléaires dans le pays la semaine dernière suggère qu’il n’est pas intéressé à « être un acteur responsable », a déclaré vendredi le secrétaire d’État américain Antony Blinken.

Lors d’une conférence de presse, Blinken a répondu à une question sur la demande de l’Arabie saoudite de coopérer avec les États-Unis pour établir un programme nucléaire civil sur le sol saoudien dans le cadre d’un éventuel accord de normalisation avec Israël sous l’égide des États-Unis, en faisant référence à un commentaire du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane qui a déclaré mercredi que si l’Iran se dotait d’une arme nucléaire, Ryad devrait en faire de même.

« S’ils en obtiennent une, nous devrons en obtenir une – pour des raisons de sécurité, pour l’équilibre des pouvoirs au Moyen-Orient », avait déclaré ben Salmane à Fox news lors d’une vaste interview où il avait également déclaré que « chaque jour, nous nous rapprochons » de la normalisation des liens entre l’Arabie saoudite et Israël.

En réponse à la question posée, Bliken a déclaré que « les activités de l’Iran, qui poursuit un programme nucléaire, constituent un élément profondément déstabilisant qui met en péril la sécurité des pays non seulement de la région, mais aussi d’autres régions ».

« L’Administration Biden est déterminée à ce que l’Iran ne se dote jamais d’une arme nucléaire. Et comme nous l’avons dit à maintes reprises, nous pensons que la diplomatie est le moyen le plus efficace d’y parvenir », a déclaré le plus haut diplomate américain, ajoutant que Washington a « essayé de travailler indirectement avec l’Iran ainsi qu’avec les partenaires européens, et même la Russie et la Chine, pour voir si nous pouvions obtenir un retour au respect conjoint de l’accord sur le nucléaire iranien, dit JCPOA, mais l’Iran n’a pas pu ou n’a pas voulu le faire ».

« Le problème est donc très clair. Le problème, c’est l’Iran. C’est l’élément déstabilisateur. »

Un inspecteur de l’Agence internationale de l’énergie atomique, à la centrale nucléaire de Natanz dans le sud de Téhéran, le 20 janvier 2014 (Crédit : Kazem Ghane/IRNA/AFP)

Samedi dernier, l’Iran a interdit à un tiers des inspecteurs les plus expérimentés de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) d’accéder aux installations nucléaires du pays, une mesure que le chef de l’AIEA a qualifiée de sans précédent. Rafael Grossi, directeur-général de l’AIEA, a déclaré que cette mesure compliquerait l’inspection du programme nucléaire iranien.

Blinken a déclaré que les inspecteurs sont « essentiels au travail de l’AIEA, qui consiste à s’assurer que l’Iran respecte ses obligations, quelles qu’elles soient, et à avoir une idée claire de ce qu’il fait réellement ». « Cela n’atteste donc pas d’une volonté iranienne d’être un acteur responsable en ce qui concerne son programme nucléaire, constituant un élément déstabilisateur. »

Le ministère iranien des Affaires étrangères a associé cette décision à ce qu’il a qualifié de tentative des États-Unis et de trois pays européens de détourner l’organe « à leurs propres fins politiques ». Le ministère semble faire référence à la Grande-Bretagne, à la France et à l’Allemagne, qui ont déclaré jeudi qu’elles maintiendraient les sanctions contre l’Iran liées à ses programmes nucléaires et de missiles balistiques.

« L’Iran avait déjà mis en garde contre les conséquences de tels abus politiques, notamment la tentative de politiser l’atmosphère de l’agence », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.

Rafael Grossi, directeur-général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, s’exprimant lors de la réunion du Conseil des gouverneurs de l’AIEA, au siège de l’agence à Vienne, le 11 septembre 2023. (Crédit : Alex Halada/AFP)

Au début du mois, l’AIEA a déclaré, dans des rapports confidentiels consultés par l’AFP, que l’Iran n’avait fait « aucun progrès » sur plusieurs questions nucléaires en suspens, notamment l’installation de caméras supplémentaires pour surveiller son programme nucléaire.

En mars, Téhéran s’était engagé à réactiver les dispositifs de surveillance qui avaient été déconnectés en juin 2022, dans un contexte de détérioration des relations avec l’Occident.

Dans un rapport séparé, également consulté par l’AFP, l’AIEA a déclaré que le stock total d’uranium enrichi de l’Iran était plus bas qu’en mai, mais toujours plus de 18 fois la limite fixée dans le JCPOA, l’accord signé en 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales.

Le stock total d’uranium enrichi de l’Iran était estimé à 3 795,5 kilogrammes au 19 août, soit 949 kilogrammes de moins qu’en mai, a indiqué l’agence.

La limite prévue par le JCPOA était fixée à 202,8 kilogrammes.

Le stock d’uranium enrichi à 60 % est désormais de 121,6 kilos, contre 114,1 kilos en mai.

L’Iran possède également 535,8 kilos d’uranium enrichi à 20 %, contre 470,9 kilos dans le dernier rapport de mai.

Des centrifugeuses dans l’installation d’enrichissement d’uranium de Natanz près de Natanz, en Iran, le 5 novembre 2019. (Crédit : Organisation iranienne de l’énergie atomique via AP/Dossier)

La Grande-Bretagne, les États-Unis, la France et l’Allemagne ont déclaré mercredi à l’AIEA que l’Iran devait clarifier les questions en suspens relatives à son programme nucléaire – notamment en ce qui concerne les caméras de surveillance et la présence de particules d’uranium enrichies à un niveau proche de celui de l’armement – faute de quoi d’autres mesures seraient prises à son encontre.

En 2015, les principales puissances mondiales avaient conclu un accord avec l’Iran, en vertu duquel Téhéran limiterait son programme nucléaire en échange d’un allègement des sanctions économiques paralysantes.

Cet accord avait commencé à s’effilocher en 2018 lorsque le président américain de l’époque, Donald Trump, s’était unilatéralement retiré du pacte et avait réimposé des sanctions. Téhéran avait alors intensifié son programme nucléaire.

Les efforts visant à relancer l’accord sont restés vains jusqu’à présent.

L’Iran a toujours nié avoir l’ambition de développer une capacité d’armement nucléaire, insistant sur le fait que ses activités sont entièrement pacifiques.

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