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Blinken évoque la normalisation et l’accord de trêve à Gaza avec le prince saoudien

Le secrétaire d'État américain a rencontré Ben Salmane lors du lancement de sa tournée qui passera par l'Égypte, le Qatar et Israël ; un officiel américain dit qu'il est "impossible" de savoir s'il y aura des avancées

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken avec le ministre de la Sécurité saoudien Musaed al-Aiban, à sa droite, après une rencontre avec le prince héritier Mohammed ben Salman, à Ryad, le 5 février 2024. (Crédit : Mark Schiefelbein/AP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken avec le ministre de la Sécurité saoudien Musaed al-Aiban, à sa droite, après une rencontre avec le prince héritier Mohammed ben Salman, à Ryad, le 5 février 2024. (Crédit : Mark Schiefelbein/AP)

RYAD, Arabie saoudite – Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré le prince héritier Mohammed ben Salmane, le dirigeant saoudien de-facto, au lancement de sa tournée au Moyen-Orient, alors que Washington s’efforce de parvenir à conclure un accord de normalisation entre le royaume et Israël.

Blinken s’est rendu en Arabie saoudite dans le cadre de la première étape d’une tournée au Moyen-Orient qui comprendra cinq arrêts. C’est sa cinquième visite dans la région au cours de ces derniers mois, une visite qui a pour objectif de mettre un terme à la guerre qui oppose actuellement Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Le secrétaire a discuté de la nécessité « de construire une région plus intégrée » avec Ben Salmane, a noté le département d’État américain à l’issue d’une rencontre qui a duré environ deux heures, utilisant l’élément de langage faisant implicitement référence à un possible accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite.

Pendant leur entretien à Ryad, Blinken a aussi « souligné l’importance de répondre aux besoins humanitaires à Gaza et d’empêcher un nouvel élargissement du conflit », a continué le département d’État.

L’Arabie saoudite a fait savoir qu’elle s’intéressait encore à la perspective d’une normalisation des relations avec Israël – mais que cette dernière pourrait être conditionnée à l’acceptation, par Israël, de la création d’une voie diplomatique susceptible d’aboutir à l’établissement d’un état palestinien. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu y est, pour sa part, opposé.

« Le secrétaire d’État et le prince héritier ont poursuivi leurs discussions sur la coordination régionale de manière à mettre un point final durable à la crise à Gaza, un point final qui puisse offrir la paix et la sécurité aux Israéliens comme aux Palestiniens », est-il écrit dans le communiqué américain.

Blinken n’a pas répondu aux questions posées par les journalistes sur la réunion alors qu’il se dirigeait vers son hôtel, mais il les a salués en passant devant eux. L’Arabie saoudite n’a, de son côté, pas encore émis de compte-rendu sur la rencontre entre les deux leaders.

Blinken va se rendre en Égypte, au Qatar, en Israël et en Cisjordanie cette semaine. Il tentera de faire avancer les négociations entreprises avec le groupe terroriste du Hamas, des pourparlers menés avec l’aide d’intermédiaires égyptiens et qataris qui portent sur la conclusion d’un accord qui permettrait aux otages israéliens retenus dans la bande de Gaza d’être relâchés.

A Gaza, les Palestiniens ont déclaré qu’ils espéraient que la visite de Blinken dans la région aboutira sur la mise en place d’une trêve dans la guerre qui avait été entraînée par l’assaut dévastateur du Hamas, le 7 octobre.

Alors qu’il partait à Ryad, un haut responsable américain a dit aux journalistes que les pourparlers seraient au cœur de ce déplacement. « Ce n’est pas une coïncidence si nous nous rendons dans les trois pays qui sont impliqués dans ces discussions : l’Égypte, le Qatar et Israël », a expliqué le responsable américain tout en tentant de réfréner les éventuelles attentes : « Il est impossible de dire si nous ferons une avancée et quand nous ferons une avancée ».

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken rencontre le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Ryad, le 5 février 2024. (Crédit : Saudi foreign ministry/X)

C’est le cinquième déplacement de Blinken au Moyen-Orient depuis l’attaque meurtrière du 7 octobre dans le sud d’Israël. A cette datee, les 3000 terroristes placés sous l’autorité du Hamas qui avaient franchi la frontière séparant Israël et Gaza et tué 1 200 personnes, essentiellement des civils, et pris en otage 253 personnes, dont la moitié se trouve encore dans l’enclave palestinienne.

Israël a répondu en lançant une campagne militaire aérienne, maritime et terrestre dont l’objectif est de détruire le Hamas et d’obtenir la libération des captifs.

Des éléments imbriqués les uns aux autres

Il reste actuellement 136 otages – encore en vie ou morts pendant leur détention – au sein de l’enclave côtière et leur libération possible par le Hamas fait partie des sujets actuellement évoqués dans les négociations qui se déroulent par le biais du Qatar et de l’Égypte, avec le soutien des États-Unis. En échange de leur remise en liberté, Israël consentirait à une pause humanitaire et à la libération de prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité nationale sur le sol israélien. Si les responsables ont fait état de progrès, ils ont averti qu’il y avait encore des divergences entre les deux parties.

L’accord sur les otages et la pause humanitaire sont dorénavant considérés comme déterminants dans le cadre des pourparlers portant un accord de normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël. Les discussions étaient tombées dans l’impasse dans le sillage de l’attaque du 7 octobre, mais elles ont repris au cours des dernières semaines.

Prenant la parole à Davos, le mois dernier, Blinken a évoqué « une nouvelle équation » au Moyen-Orient, alors que les voisins arabes et musulmans de l’État juif se disent prêts à intégrer ce dernier dans la région – à la condition, toutefois, que des avancées concrètes soient faites en faveur de l’établissement d’un état palestinien.

Des Palestiniens recherchent des survivants après un bombardement israélien à Rafah, dans la bande de Gaza, le 5 février 2024. (Crédit : AFP)

Les discussions portant sur l’entité qui sera chargée des affaires civiles à Gaza au lendemain de la guerre, sur les réformes qui doivent être faites au sein de l’Autorité palestinienne pour qu’elle puisse potentiellement prendre le contrôle de l’enclave et sur les garanties sécuritaires susceptibles d’être obtenues par Israël après le conflit font dorénavant partie de la même équation, a noté le responsable qui a ajouté que répondre à ces questions nécessitera des compromis de la part des Israéliens et des Palestiniens.

« Si nous obtenons une pause humanitaire, alors nous voulons pouvoir être en mesure d’avancer aussi rapidement que possible sur toutes les problématiques qui se poseront dans l’après-guerre – la reconstruction de Gaza, la réforme de l’Autorité palestinienne, la gouvernance à Gaza, les deux états, la normalisation. Certaines d’entre elles sont difficiles à résoudre et d’une grande complexité », a poursuivi l’officiel.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu est à couteaux tirés avec l’administration Biden sur la question de la création d’un état palestinien indépendant, affirmant qu’il ne fera aucun compromis « sur le contrôle sécuritaire plein et entier, par Israël, de tout le territoire situé à l’Ouest du fleuve Jourdain ».

Ces conversations traversent actuellement une phase particulièrement délicate et les progrès ne seront pas faciles, a ajouté le responsable américain.

Le conflit entre Israël et le Hamas s’est aggravé alors que les groupes mandataires de l’Iran sont entrés dans la bataille. Ils s’en sont pris aux forces américaines stationnées en Irak et en Syrie, et les rebelles Houthis, au Yémen, ont attaqué des navires commerciaux qui traversaient la mer Rouge.

Les États-Unis ont mené des frappes de représailles prenant pour cible les milices soutenues par l’Iran en Syrie, en Irak et au Yémen en réponse à une attaque au drone survenue en Jordanie, la semaine dernière, qui a été à l’origine de la mort de trois soldats américains. Elle a aussi fait des dizaines de blessés.

Les soldats en opération à Gaza, une image diffusée le 5 février 2024. (Crédit : Armée israélienne)

Blinken va toutefois tenter de répéter le message de l’absence de volonté de Washington d’entrer en guerre contre l’Iran et de l’opposition de l’administration américaine à un élargissement du conflit, malgré les appels lancés par certains Républicains, qui siègent au Congrès dans les rangs de l’opposition, en faveur d’attaques directes sur le territoire de la république islamique.

L’une des plus importantes priorités, pour le secrétaire d’État, est « de transmettre directement un message aux pays de la région, celui que les États-Unis ne veulent pas d’escalade du conflit et qu’eux-mêmes s’abstiendront d’entraîner une escalade », a déclaré l’officiel américain.

« C’est important de venir le dire en face », a-t-il continué.

Le Pentagone dit ne pas croire que Téhéran veuille entrer en guerre. L’Iran a, pour le moment, évité de tenir un rôle direct dans le conflit, malgré son soutien apporté aux milices armées.

Le Conseiller à la sécurité nationale à la Maison Blanche, Jake Sullivan, a refusé dimanche de dire explicitement si les États-Unis pourraient se livrer à des attaques sur le sol iranien, expliquant seulement que Washington ne voulait pas entrer en guerre mais que l’armée américaine répondrait aux agressions perpétrées à son encontre.

Il n’y a aucune raison que la campagne de représailles, qui est en cours depuis vendredi, vienne perturber les discussions entre Washington, les états arabes et Israël sur la normalisation et sur l’après-guerre à Gaza, a affirmé le haut-responsable.

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