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Borat revient aux Etats-Unis pour piéger les partisans de Trump, dont Giuliani

Le premier film avait donné lieu à des poursuites judiciaires et le nouvel épisode fait déjà l'objet d'une plainte déposée par les héritiers d'une rescapée de la Shoah

Borat, le journaliste kazakh fictif campé par l’humoriste britannique Sacha Baron Cohen, est de retour sur les écrans, et c’est une mauvaise nouvelle pour les négationnistes, les partisans de Donald Trump et même l’avocat de ce dernier, Rudy Giuliani.

La suite des aventures de Borat, sobrement intitulée « Borat 2 » en version française mais dont le titre original est « Borat Subsequent Moviefilm: Delivery of Prodigious Bribe To American Regime For Make Benefit Once Glorious Nation of Kazakhstan », sera accessible dès le 23 octobre sur Amazon Prime.

Le premier épisode de ses péripéties loufoques à travers les Etats-Unis, en 2006, avait récolté 260 millions de dollars, une sélection aux Oscars et laissé des scènes cultes, comme celle du « mankini », surprenant string à bretelles affectionné par Borat.

Comme le premier film, « Borat 2 » a été tourné comme un faux documentaire cet été – alors que les mesures de confinement s’assouplissaient aux Etats-Unis – par Sacha Baron Cohen et son équipe pour mieux piéger personnalités politiques et anonymes avec son personnage de reporter arriéré et indélicat.

L’intrigue du nouvel opus n’a pas encore été dévoilée, mais les scènes les plus osées ont déjà commencé à faire parler d’elles : Rudy Giulani a reconnu en juillet avoir été victime d’une fausse « interview » organisée dans une chambre d’hôtel en présence d’une très entreprenante jeune femme.

Dans le film, l’ancien maire de New York, âgé de 76 ans, semble finir en fâcheuse posture, puisqu’il est retrouvé la main dans le pantalon.

Il s’est défendu mercredi sur Twitter de toute mauvaise intention, accusant la vidéo de Borat d’être « fabriquée ». « Je remettais ma chemise dans mon pantalon après avoir retiré le matériel d’enregistrement », écrit-il.

« A aucun moment avant, pendant ou après l’interview je n’ai eu un comportement déplacé. Si Sacha Baron Cohen sous-entend le contraire, il ment éhontément », insiste Rudy Giuliani dans son tweet.

Sacha Baron Cohen dans le rôle de Borat dans l’émission de Jimmy Kimmel, le 19 octobre 2020. (Capture d’écran)

Il avait précédemment déclaré au New York Post qu’il croyait répondre à des questions sur la gestion de la pandémie par le gouvernement de Donald Trump et qu’il ne s’était pas rendu compte immédiatement « qu’il devait s’agir de Sacha Baron Cohen ».

« J’ai pensé à tous les gens qu’il avait bernés avant moi et j’ai été fier de moi parce qu’il ne m’a pas eu », a-t-il assuré au journal.

Proche de Donald Trump, M. Giuliani n’est pas le seul républicain à avoir été tourné en dérision par Borat, parfois aux risques et périls de ce dernier.

Dans une tribune pour le magazine TIME, Sacha Baron Cohen a récemment expliqué comment il avait sérieusement craint pour sa vie lorsqu’il s’était invité, pour les besoins de son film, dans un rassemblement favorable au port des armes à feu dans l’Etat de Washington.

Faux compte Twitter

« Borat 2 » imagine que le journaliste kazakh, condamné aux travaux forcés après la débâcle du premier épisode, se voit offrir une chance de redorer sa réputation et celle de son pays en offrant un cadeau au vice-président Mike Pence.

Une campagne de publicité virale est en cours pour promouvoir le film, y compris via un compte Twitter parodiant le gouvernement du Kazakhstan qui enchaîne les annonces les plus absurdes rédigées dans un anglais approximatif, en félicitant par exemple le président Trump pour avoir « écrasé Covid donné à lui par démocrates ».

Sacha Baron Cohen est venu faire sa promotion lundi soir dans l’émission de Jimmy Kimmel, qu’il a notamment soumis à un étrange « questionnaire kazakh sur la peste » avant de pratiquer sur lui un examen physique de dépistage du coronavirus très politiquement incorrect.

Si Jimmy Kimmel était complice de ces excentricités, de nombreuses victimes de « Borat 2 » ont été piégées à leur insu.

Sacha Baron Cohen arrive à la Vanity Fair Oscar Party le 4 mars 2018, à Beverly Hills, en Californie. (Evan Agostini/Invision/AP)

Le premier film avait donné lieu à certaines poursuites judiciaires, comme celles engagées par des étudiants apparaissant longuement à l’écran. Le nouvel épisode fait déjà l’objet d’une plainte déposée par les héritiers d’une rescapée de la Shoah, décédée cet été peu après avoir été interviewée par Baron Cohen.

Judith Dim Evans est filmée en train d’éduquer Borat sur les camps de concentration nazis et apparaît sous un jour positif, mais sa fille affirme qu’elle ne souhaitait pas figurer dans une oeuvre comique abordant le génocide.

Sacha Baron Cohen, qui est lui-même juif, est un ardent pourfendeur de l’antisémitisme et du révisionnisme et milite contre les théories du complot qui fleurissent sur les réseaux sociaux.

A LIRE / Sacha Baron Cohen : Régulons « cette machine à propagande » – les médias sociaux

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