Israël en guerre - Jour 428

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Ce qui va arriver, ou pas : 6 choses à savoir pour le 31 décembre

Le Premier ministre annonce un communiqué de presse avant la date limite pour l'immunité et l'audience au tribunal, pour ensuite l'annuler ; les experts interprètent à leur guise

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu assiste à un événement marquant le huitième soir de Hanoukka, le 29 décembre 2019. (Tomer Neuberg/FLASH90)
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu assiste à un événement marquant le huitième soir de Hanoukka, le 29 décembre 2019. (Tomer Neuberg/FLASH90)

1. Pourquoi fait-on encore ça ? La Cour suprême de justice a procédé mardi à une audience préliminaire sur la question de savoir si un député faisant l’objet d’une inculpation pénale peut être mis à contribution pour former une coalition – une décision aux enjeux potentiellement élevés qui pourrait perturber l’avenir politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

• Mais dès le départ, la juge en chef Esther Hayut s’est demandée tout haut pourquoi la requête visant à empêcher le Premier ministre de continuer à gouverner est présentée avant même que quiconque connaisse les résultats des prochaines élections, ce qui donne plus qu’un indice de la direction dans laquelle penche l’organe juridique supérieur.

• Cette remarque permet à Akiva Novick de la Treizième chaîne de résumer l’audience bien avant sa conclusion, en tweetant : « en bref, la Cour suprême a précipité les requérants dans les escaliers ».

• Mais l’avocate Daphna Holtz-Lachner a continué à plaider sa cause, affirmant que l’indulgence de la loi actuelle envers un Premier ministre inculpé ne concerne qu’un Premier ministre en exercice, et non un député qui cherche à se faire réélire à ce poste. « Ce n’est pas une question politique, c’est une question juridique. Le rôle du pouvoir judiciaire est de s’assurer que le peuple élit des personnes qui travaillent pour le bien du peuple. La démocratie doit être protégée. Nous pouvons voir comment le défendeur a déjà agi pour attaquer les autorités judiciaires », a-t-elle déclaré au tribunal.

• Dans un communiqué qu’il a lui-même rédigé avant l’audience, M. Netanyahu a fustigé « ceux qui essaient d’entraîner la Cour suprême sur le terrain politique pour refuser et contrecarrer légalement ma candidature au poste de Premier ministre ». Je ne pense pas que la Cour suprême d’Israël tombera dans ce piège. Dans une démocratie, ceux qui décident qui va diriger le peuple ne sont que le peuple et personne d’autre. C’est comme ça depuis toujours et ce sera toujours comme ça. »

• Réagissant à l’apparente réticence de la Cour Suprême à prendre une décision sur l’affaire Netanyahu, le porte-parole du député Gideon Saar, Jason Pearlman, a tweeté : « Je vais le dire… entre Mandelblit, Liberman et la Cour Suprême… 2019 vient d’être l’année de la ‘manipulation politique’. Est-ce que quelqu’un pourrait juste… prendre une décision… il y a un pays à diriger ici pour l’amour du ciel !! ». Comme la Cour suprême, M. Mandelblit a lui aussi évité de donner un avis juridique sur la question et a déclaré qu’il s’en remettrait à la Cour suprême. Le chef du parti Yisrael Beytenu, Avigdor Liberman, a refusé de se ranger du côté de Kakhol lavan ou du Likud dans ce qui a finalement conduit à deux élections supplémentaires cette année.

2. Heureusement, personne ne l’a remarqué : À 17h, lundi, le porte-parole de Netanyahu a annoncé que le Premier ministre ferait une déclaration à la presse. Des experts ont rapidement pensé que le Premier ministre se servirait de cette déclaration pour annoncer qu’il demanderait l’immunité contre les poursuites. À 17h45, son porte-parole a annoncé que la déclaration avait été annulée.

• Michael Shemesh, du radiodiffuseur public Kan, spécule que Netanyahu se méfiait de mettre en colère les juges de la Cour suprême avant leur audience conséquente concernant son avenir politique.

• Yossi Verter de Haaretz écrit que Netanyahu et ses conseillers ont reconnu que demander l’immunité est « une affaire dont il faut avoir honte, pas un drapeau qu’on agite aux heures de grande écoute ». Le chroniqueur de gauche soutient que le fait d’étaler la question dans une telle affaire aurait démontré davantage à la Cour suprême qu’il n’est pas apte à être autorisé à former un gouvernement.

• Raviv Drucker, de la Treizième chaîne, affirme que malgré l’annulation de son communiqué de presse, Netanyahu a déjà rédigé sa lettre demandant l’immunité à la Knesset avant la date limite de demain.

• La lettre présente trois arguments, affirme Drucker : Un procès pendant l’élection ou pendant son prochain mandat, s’il gagne, nuirait au public et entraverait gravement la capacité de la Knesset à fonctionner. Les poursuites engagées contre lui constituaient une discrimination à son égard, car d’autres hommes politiques ont commis des actes identiques aux siens, mais n’ont pas été inculpés de corruption. Les actes d’accusation ont été émis de « mauvaise foi » – en fait un argument selon lequel le procureur général Avichai Mandelblit tentait de renverser Netanyahu pour des raisons politiques, et non pour des méfaits criminels réels. Netanyahu dit dans la lettre que Mandelblit a décidé de l’inculper trop rapidement après les audiences pré-inculpation du Premier ministre en octobre, et a permis un flux constant de fuites vers les médias à partir des enquêtes.

3. La pierre angulaire d’un homme : Alors que la majorité du public (51%, selon un sondage de la Douzième chaîne) semble s’opposer à l’idée que son Premier ministre demande l’immunité contre les poursuites, Netanyahu comptera sur une forte minorité pour parler en sa faveur.

• Cependant, Israël Hayom, habituellement loyal, ignore en grande partie la question. L’audience de la Cour suprême fait la une du journal, mais elle n’est accompagnée d’aucun des articles d’opinion typiques sur le sujet, car ses chroniqueurs trouvent d’autres sujets à débattre. Au fond, cependant, Galit Distel écrit que « le fait que Netanyahu ait commencé à parler de l’immunité comme une option formelle sans s’excuser est un changement bienvenu. Beaucoup de ses partisans estiment que c’est son devoir démocratique et pas seulement son droit personnel. Il doit maintenant écouter le droit du public, qui est prêt à le soutenir de quelque manière que ce soit, à condition que le coup d’Etat judiciaire en Israël soit immédiatement contenu ».

• À l’autre bout du spectre, le numéro 2 de Kakhol lavan, Yair Lapid, assaille le Premier ministre, disant que le leader a « audacieusement menti à ses électeurs ». Lapid fait apparemment référence à la réponse de Netanyahu à une question posée lors d’une interview sur la Douzième chaîne plus tôt cette année, à savoir s’il allait demander l’immunité à la Knesset : « Quoi ? Pas question », tiré d’un clip que Kakhol lavan a déjà commencé à utiliser dans ses vidéos de campagne.

• Raoul Wootliff et Raphael Ahren du Times of Israel fournissent les détails sur la façon dont Netanyahu va s’y prendre pour demander l’immunité contre les poursuites judiciaires – ce que le Premier ministre appelle la pierre angulaire de la démocratie – s’il choisit de le faire.

• Dans une interview, Suzie Navot, professeur de droit constitutionnel à la Stricks Law School de Rishon Lezion, dit que Netanyahu pourrait en effet soutenir que son inculpation nuirait à la volonté du peuple. En même temps, elle estime que la loi n’accorde l’immunité aux députés que pour des infractions mineures, et non pour les accusations de corruption, de fraude et d’abus de confiance portées contre le Premier ministre.

4. L’ennemi de mon ennemi : L’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas fait également la une des journaux, et l’Autorité palestinienne se demande pourquoi il est obtenu pour le groupe terroriste qui a juré de détruire l’État juif.

• Le Premier ministre de l’AP Mohammed Shtayyeh a déclaré lors de la réunion hebdomadaire du cabinet à Ramallah que le nouveau plan de cessez-le-feu « est une autre preuve des efforts visant à renforcer la division [entre la bande de Gaza et la Cisjordanie] ».

• Le président de l’AP, Mahmoud Abbas, qualifie d’“étrange paradoxe” la décision d’Israël d’obtenir un cessez-le-feu avec le Hamas tout en retenant des fonds de Ramallah et en faisant progresser les activités de construction d’implantations en Cisjordanie.

• Avi Issacharoff, du Times of Israel, écrit que le cessez-le-feu du Hamas fait partie du plan de Netanyahu et du ministre de la Défense Naftali Bennett pour parvenir à une solution « désastreuse » de quasi deux Etats entre le Jourdain et la Méditerranée, dont l’un est à Gaza dirigé par un Hamas enhardi tandis que le reste du territoire, y compris la Cisjordanie, est dirigé par un Israël moins démocratique.

• « Dans les termes les plus simples, Israël punit ceux qui ont juré de travailler à un accord de paix, et fait tout son possible pour aider ceux qui tirent des roquettes, mènent des attaques terroristes et appellent sans cesse au jihad contre Israël », soutient Issacharoff.

• Alors qu’Israël déduit des remboursements d’impôts de l’AP en raison de ses paiements aux prisonniers de sécurité, Issacharoff dit qu’il évite des actions similaires contre le Hamas uniquement parce qu’il  » a peur  » de la réponse du groupe terroriste.

• L’éditorial du Haaretz soutient l’accord conclu avec le Hamas, mais critique également les mesures punitives prises par Israël contre l’AP. « C’est en fait la preuve d’une vision du monde déformée, dans laquelle le public israélien ne peut pas avaler des mesures diplomatiques positives envers les Palestiniens de Gaza sans que les autres Palestiniens de Cisjordanie soient soumis à des sanctions d’une sorte ou d’une autre. »

5. Toujours sous tension : Les Juifs de Monsey et de tous les États-Unis tentent de faire face à la dernière attaque antisémite du pays qui a fait cinq blessés chez un rabbin hassidique il y a deux jours.

• « L’antisémitisme n’a jamais été aussi grave. Il devient de plus en plus un problème. C’est fou », a déclaré à l’AFP Chaim Kaplan, 23 ans, devant le siège mondial du mouvement Habad Loubavitch à Crown Heights. « Qu’est-ce qu’on va faire ? » demande Kaplan. « Ça n’a jamais été l’attitude des Juifs de baisser les bras. On a toujours été persécutés. C’est comme ça. Nous devons lutter contre ça avec amour. »

• « Je dis à ma famille de continuer et de faire tout ce qu’elle doit faire, comme aller à l’école et aller prier », dit Ron Fulop dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn, qui abrite également une importante communauté juive ultra-orthodoxe.

• Pendant ce temps, le maire de New York, Bill de Blasio, annonce une série de mesures pour s’attaquer à ce qu’il appelle une « crise » de l’antisémitisme qui balaie les États-Unis. « Elle a pris une forme de plus en plus violente », a déclaré de Blasio à NPR, ajoutant que « les forces de la haine ont été libérées ».

• De Blasio dit qu’il a déjà commencé à augmenter la présence policière dans les quartiers juifs de New York, ainsi qu’à ajouter des caméras de sécurité et des patrouilles de sécurité communautaires multi-ethniques.

• « Nous avons peur », dit Yitzchok Schwartz, 17 ans, à l’AFP. « Nous ne savons pas non plus quoi dire aux enfants pour qu’ils n’aient pas peur », a-t-il ajouté.

6. Décompte général : A quelques heures de 2020, les publications juives font le point sur l’année et la décennie écoulées et racontent leurs histoires les plus mémorables et les plus marquantes.

• Voici 12 histoires en 2019 qui ont fait pleurer, rire, grimacer, acclamer les reporters du Times of Israel.

• Shoshana Solomon, rédactrice en chef du Times of Israel, salue l’innovation en soulignant les 10 plus gros contrats technologiques de la décennie

JTA rassemble ses 10 meilleures histoires juives de 2019 : de la montée de l’antisémitisme à Tiffany Haddish.

• Bonne année de la part de notre famille du Times of Israël à la vôtre !

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