« Chasse aux Juifs » : La police d’Amsterdam a été « dépassée » par la rapidité des assaillants
Un rapport sur le 7 novembre 2024 établie que les 1 200 agents, les drones, les équipes d'arrestation, les chevaux et les canons à eau n'ont pas suffit à contenir les violentes attaques

La police d’Amsterdam, qui tentait de contenir les violentes attaques dont étaient victimes les supporters du club de football israélien Maccabi Tel-Aviv en novembre, a été débordée par les attaques éclair et les incitations à la violence sur les réseaux sociaux, selon un rapport publié lundi.
Les violences survenues aux premières heures du 8 novembre 2024 avaient fait suite à deux jours d’échauffourées au cours desquelles des supporters du Maccabi auraient scandé des chants anti-arabes, vandalisé un taxi et brûlé un drapeau palestinien.
Cinq personnes avaient été brièvement hospitalisées. Des centaines d’autres Israéliens se sont confinés dans leurs hôtels pendant des heures, craignant d’être attaqués. Beaucoup ont déclaré que les forces de sécurité néerlandaises étaient aux abonnés absents.
La police a agi avec « un engagement, une flexibilité et un professionnalisme remarquables », est-il écrit dans le rapport d’un groupe de veille du ministère néerlandais de la Justice.
Les autorités ont déployé 1 200 agents, des drones, des équipes d’arrestation, des chevaux et des canons à eau, mais ont été prises au dépourvu.
« Bien que la police ait agi avec détermination, elle a parfois été dépassée par la rapidité et l’imprévisibilité des événements », souligne le rapport.

« Les attaques éclair menées par de petits groupes d’émeutiers, utilisant des taxis et des scooters pour se déplacer rapidement et cibler les Juifs dans les rues, ont imposé des exigences différentes à l’approche adoptée par la police », est-il encore écrit.
Les réseaux sociaux ont également joué un rôle clé dans la difficulté à contenir les violences, indique le rapport.
« Les gens ont pu diffuser des messages et des images à une vitesse fulgurante, exacerbant ainsi les tensions existantes », souligne-t-il.
« Des incidents relativement mineurs, comme le retrait d’un drapeau palestinien par des supporters du Maccabi, ont été partagés, interprétés et amplifiés en quelques minutes », affirme le rapport, qui critique également les réactions immédiates après les violences.

Le président israélien Isaac Herzog a parlé de « pogrom antisémite », tandis que la maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a établi un parallèle entre les violences et les « souvenirs des pogroms ». Elle a ensuite regretté avoir utilisé cette expression, affirmant que le mot avait été utilisé à des fins de propagande.
« Ce qui est frappant, c’est la rapidité avec laquelle chacun a exprimé son opinion après les événements », indique le rapport.
« Les politiciens, les administrateurs et les médias ont immédiatement tiré des conclusions hâtives, sans avoir la moindre idée précise de ce qui s’était passé », est-il écrit.