Chypre : 5 Israéliens accusés d’avoir violé une touriste britannique acquittés
Le tribunal a déclaré que le récit de la plaignante était incohérent et contredisait les témoignages ; il a ordonné la libération des hommes, originaires de Majd al-Krum, placés en détention depuis septembre le mois de 2023

Un tribunal de district chypriote a estimé, lundi, que cinq Israéliens étaient non coupables d’un viol collectif présumé, rejetant toutes les accusations – y compris les accusations de viol, de rapports sexuels forcés, de harcèlement sexuel et d’enlèvement. Les magistrats ont ordonné la libération des prévenus après un an et demi d’emprisonnement, selon les médias locaux et l’avocat de certains des accusés.
Au mois de septembre 2023, une touriste britannique âgée de 20 ans avait accusé les cinq hommes, tous résidents de la ville arabe israélienne de Majd al-Krum en Galilée, de l’avoir enlevée dans la piscine d’un hôtel, de l’avoir forcée à entrer dans une chambre de l’établissement et de l’avoir violée et maltraitée. Elle était parvenue à s’échapper.
Les accusés avaient confirmé qu’il y avait eu une relation sexuelle, mais ils avaient insisté sur le fait qu’elle avait été consentie.
Un sixième Israélien avait également été appréhendé dans un premier temps – mais il avait été relâché après que la police a confirmé qu’il ne se trouvait pas dans la chambre lors de l’agression présumée.
La Cour a déclaré lundi que le récit de la plaignante « manquait de cohérence et contenait de nombreuses contradictions substantielles », tant en lui-même que par rapport aux récits d’autres témoins fiables – notamment les témoignages apportés par les employés de l’hôtel, des clients qui occupaient une chambre adjacente et une amie proche de la jeune femme, selon Philenews, le site Internet anglais du journal local O Phileleftheros.
Nir Yaslovitzh, qui a représenté deux des accusés, a déclaré au site d’information Walla : « C’est une décision courageuse qui a complètement rejeté le récit fait par la plaignante et qui a complètement accepté le récit de mes clients ».
« Il m’est impossible de décrire ce que je ressens », a déclaré l’un des accusés à Ynet. « J’ai passé un an et demi en prison, mais maintenant on me laisse sortir – et je vais oublier tout cela. Je veux rentrer chez moi, en Israël, et je suis un homme heureux ».

Selon Philenews, qui a cité la décision qui a été prise par le tribunal, la plaignante britannique avait d’abord raconté qu’un des hommes l’avait violée, puis deux.
Elle avait également dit qu’elle avait été enlevée dans l’enceinte de la piscine, où plus de cent personnes étaient présentes au moment des faits, y compris son amie proche – dont le témoignage avait contredit son récit.
Elle avait affirmé qu’elle avait crié – ce qui a été démenti par des témoins qui se trouvaient dans la pièce voisine et qui, selon le tribunal, auraient dû entendre ses appels à l’aide.
De plus, le témoignage du réceptionniste de l’hôtel avait aussi mis la plaignante en porte-à-faux – elle avait décrit la manière dont d’autres personnes étaient entrées dans la chambre, une description que l’employé n’avait pas corroborée.
Des blessures avaient été présentées comme preuves de l’agression présumée – mais la Cour n’avait pas été en mesure d’en déterminer la cause et les médecins avaient fait savoir qu’elle pouvaient être antérieures à l’incident ou résulter d’une relation sexuelle consensuelle.
L’enquête avait également révélé que la plaignante avait consommé une quantité importante d’alcool, de MDA et de MDMA – mais pas suffisamment toutefois pour lui ôter la capacité de consentir à un rapport sexuel.

Au mois de janvier de l’année dernière, les preuves ADN de deux des cinq suspects avaient été rejetées par le tribunal pénal de Famagouste, les procédures standards de la police n’ayant pas été suivies lors de la collecte des échantillons.
Le Cyprus Mail avait rapporté, à l’époque, que le procès se baserait sur les déclarations des témoins, y compris sur le témoignage de la plaignante.
Selon la chaîne publique israélienne Kan, l’accusation avait également fait appel à des témoins, notamment à des employés de l’hôtel et à d’autres personnes qui étaient présentes à l’époque, qui avaient affirmé avoir rencontré la jeune femme et qui avaient déclaré qu’ils pensaient qu’elle avait été violée, sur la base de son état physique ou de choses qu’ils avaient entendues.
Dans une affaire similaire qui avait eu lieu en 2019, qui avait fait la Une des journaux à l’international, une jeune fille avait affirmé avoir été violée par 12 touristes israéliens, âgés de 15 à 22 ans, dans une chambre d’hôtel de la station balnéaire d’Ayia Napa. Elle avait 18 ans à l’époque.
Les adolescents et jeunes hommes israéliens avaient clamé leur innocence. Ils avaient finalement été libérés et autorisés à rentrer chez eux. Plus récemment, des voix se sont élevées pour demander la réouverture de ce dossier.