Corruption : Aryeh Deri aurait négocié un accord et devrait quitter la Knesset
Le chef de Shas, ex-détenu, pourra toujours se représenter aux élections ; il continuera à "contrôler et diriger" le parti ultra-orthodoxe depuis l'extérieur de la Knesset
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Le président du parti ultra-orthodoxe du Shas, le député Aryeh Deri, aurait conclu un accord avec les procureurs qui lui permettrait de reconnaître deux infractions fiscales en échange de sa démission de la Knesset et du paiement d’une amende de quelque 180 000 shekels.
Deri ne sera pas accusé du crime de turpitude morale, ce qui l’aurait rendu inéligible à l’avenir. Par conséquent, il sera en mesure de se présenter aux prochaines élections, selon le reportage de la Douzième chaîne diffusé lundi soir, qui n’a pas cité sa source.
Le bureau de Deri n’a pas démenti le reportage mais a déclaré à la chaîne qu’il ne ferait aucun commentaire « jusqu’à ce qu’une décision soit prise ». Les responsables du Shas ont déclaré à la Douzième chaîne qu’ils s’attendent à ce que Deri continue à « contrôler et diriger » le parti depuis l’extérieur de la Knesset.
En janvier, Mandelblit avait annoncé son intention d’engager des poursuites pénales contre Deri, sous réserve d’une audience.

Deri a purgé 22 mois de prison de 2000 à 2002, après avoir été reconnu coupable d’avoir accepté des pots-de-vin en tant que ministre de l’Intérieur dans les années 1990. Il a récupéré la direction de son parti Shas peu avant les élections de 2015 à la Knesset, évinçant Eli Yishai, qui avait dirigé le parti en son absence. Deri a retrouvé son poste au ministère de l’Intérieur en 2016, après qu’un tribunal a jugé que sa condamnation antérieure ne le disqualifiait pas pour ce poste.
Mandelblit a recommandé plus tôt cette année que Deri soit poursuivi pour avoir omis de déclarer ses revenus aux autorités fiscales à deux reprises, ainsi que pour d’autres infractions fiscales qu’il aurait commises lors de la vente d’appartements à Jérusalem à son frère, Shlomo.
En 2018, la police a recommandé la mise en examen de Deri, soupçonné d’avoir commis une fraude, un abus de confiance, une obstruction à une procédure judiciaire, un blanchiment d’argent et des infractions fiscales impliquant des millions de shekels.
En 2019, le procureur de l’État de l’époque, Shai Nitzan, a également recommandé d’inculper le président du Shas, mais bon nombre de ces accusations ont finalement été abandonnées plus tôt cette année.
Deri a salué la décision d’abandonner ces « fausses » accusations, déclarant alors qu’il était « convaincu que l’infraction fiscale sera également classée… après que tous les faits auront été exposés devant le procureur général. »
Mandelblit semble être d’un autre avis.