Israël en guerre - Jour 348

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D’anciens chefs d’Etat-major lancent une association et nient toute ambition politique

L’objectif de “Pnima” est de réparer le tissu social israélien et de mettre fin “aux divisions, aux incitations [à la haine] et à la haine infondée”

Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël

Gabi Ashkenazi, à gauche en 2011, et Benny Gantz, en 2016, tous deux anciens chefs d'état-major de l'armée israélienne. (Crédit : Miriam Alster et Tomer Neuberg/Flash90)
Gabi Ashkenazi, à gauche en 2011, et Benny Gantz, en 2016, tous deux anciens chefs d'état-major de l'armée israélienne. (Crédit : Miriam Alster et Tomer Neuberg/Flash90)

Deux anciens chefs d’Etat-major et un ancien ministre de l’Education du parti Yesh Atid ont présenté lundi une association visant à apaiser les tensions de la société israélienne, déclenchant immédiatement des rumeurs sur leur volonté de lancer un parti politique.

Avec dans ses rangs les anciens chefs de l’armée israélienne Benny Gantz et Gabi Ashkenazi, qui ont tous deux fait l’objet de rumeur sur leur volonté d’entamer une carrière politique, et l’ancien ministre Shai Piron, le mouvement « Pnima » (vers l’intérieur) a pour objectif d’encourager le dialogue entre Israéliens de différentes communautés.

« Quand vous êtes-vous assis avec un Ethiopien pour la dernière fois ? Avec un habitant de Cisjordanie ? Ou avec un ultra-orthodoxe ? », a demandé Ashkenazi, qui a par erreur, à plusieurs occasions, nommé le mouvement Kadima, l’ancien parti politique centriste fondé par un autre ancien général, Ariel Sharon, sous les gloussements du public. « J’ai rejoint Pnima, même si je pensais que le titre serait Kadima », a-t-il plaisanté.

« Tout ne doit pas être politique, a ensuite ajouté Ashkenazi. Je ne pense pas que la politique soit le seul moyen de faire les choses. »

Appelant à « la fin des divisions, la fin des incitations [à la haine], la fin de la haine infondée », Ashkenazi a déclaré que « mon objectif est que nous apprenions à nous connaitre. »

Benny Gantz, alors chef d'Etat-major de Tsahal, en novembre 2014. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Benny Gantz, alors chef d’Etat-major de Tsahal, en novembre 2014. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Gantz a lui aussi rejeté les hypothèses selon lesquelles le mouvement serait une couverture pour un parti politique. « Je pense que la politique est importante, a-t-il affirmé. Mais nous ne sommes pas là-bas, nous sommes ici. »

« Les divisions de la société israélienne doivent être traitées, a-t-il déclaré. Je dois le dire franchement, et cela a déjà été dit, mais malheureusement, la direction politique de l’Etat d’Israël n’a pas réussi à répondre à ce défi. » Il a appelé à une approche « ascendante » qui permettrait à la base d’influer sur la politique gouvernementale.

Même si Gantz et Ashkenazi ont démenti envisager une carrière politique, et que le premier ne peut pas le faire avant 2018, les sondeurs israéliens ont souvent inclus ces deux personnalités comme candidat potentiel dans leurs études politiques.

Piron a lui aussi démenti toute affiliation politique, déclarant que « nous ne sommes pas ici pour aider à nuire à quelqu’un politiquement. »

L’ancien ministre de l’Education a souligné que pour avoir été à la fois dans la politique et en dehors de celle-ci, il pensait que le moyen le plus efficace de faire changer des choses était le militantisme social.

Shai Piron, ancien ministre de l'Education de Yesh Atid, à la Knesset, en avril 2013. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)
Shai Piron, ancien ministre de l’Education de Yesh Atid, à la Knesset, en avril 2013. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

« Il y a des personnes, généralement des politiciens, qui tirent des bénéfices pour une communauté au détriment d’une autre », en augmentant la « haine et l’aliénation », a-t-il déclaré.

Le parti Yesh Atid a démenti toute relation avec Pnima.

Le mouvement compte aussi dans ses rangs la mère de Malachi Rosenfeld, victime du terrorisme qui avait été abattu en Cisjordanie en 2015, des militants arabes israéliens et ultra-orthodoxes, et le maire de la ville mixte d’Akko, dans le nord du pays.

Pour illustrer son argument, l’association a présenté une étude indiquant à quel point les stéréotypes négatifs sont ancrés dans la société israélienne. Selon le sondage, 22,5 % des Israéliens juifs pensent que les personnes de gauche sont « dangereuses », 60 % affirment que les ultra-orthodoxes « profitent de l’Etat », et 43 % pensent que les habitants de Tel Aviv sont « condescendants » et que les Arabes sont « effrayants ».

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