Israël en guerre - Jour 427

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Interview

Danny Danon : la victoire de Trump mettra fin aux enquêtes de la CPI et de la CIJ

L'envoyé d'Israël à l'ONU dit s'attendre à des pressions du président élu sur les organes internationaux et ne pense pas que Biden soutiendra la résolution de cessez-le-feu de l'ONU

Jacob Magid

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

L'ambassadeur d'Israël aux Nations unies Danny Danon arrivant pour une réunion du Conseil de sécurité nationale, au siège de l'ONU, à New York, le 25 septembre 2024. (Crédit : Frank Franklin II/AP)
L'ambassadeur d'Israël aux Nations unies Danny Danon arrivant pour une réunion du Conseil de sécurité nationale, au siège de l'ONU, à New York, le 25 septembre 2024. (Crédit : Frank Franklin II/AP)

L’ambassadeur d’Israël aux Nations unies Danny Danon a déclaré jeudi que l’élection de Donald Trump présentait une opportunité de mettre fin aux procédures engagées contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ).

« Nous comptons sur les États-Unis pour faire pression sur ces organismes aux doubles standards (…) envers Israël, et je suis certain que nous recevrons un soutien moral de la part de la nouvelle administration », a affirmé Danon dans une interview accordée au Times of Israel.

Le procureur général de la CPI envisage d’émettre des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre présumés, tandis que la CIJ enquête sur des accusations de génocide contre les Palestiniens dans la guerre qu’Israël mène contre le groupe terroriste palestinien du Hamas.

L’administration Biden s’est prononcée contre les efforts de la CPI et de la CIJ, mais elle n’est pas allée jusqu’à sanctionner l’une ou l’autre instance et a même levé les sanctions imposées par Trump à la CPI en 2020. Les propos de Danon montrent que Jérusalem espère un retour à cette politique sous Trump.

Interrogé sur la manière dont il s’attend à voir la seconde administration Trump interagir avec l’ONU et ses agences, Danon a répondu que cela dépendrait du choix de l’envoyé du président élu.

L’ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman, a été évoqué pour ce poste. Il a qualifié l’organisation de « faillite morale » et a appelé à la fermeture de l’UNRWA (l’Office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine).

De jeunes garçons sont assis sur une charrette avec des colis d’aide humanitaire fournis par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) dans le centre de Gaza, le 27 août 2024, lors du conflit entre Israël et le Hamas. (Omar AL-QATTAA / AFP)

Le Congrès a voté pour bloquer le financement américain de l’UNRWA jusqu’en mars 2025, à la suite de révélations selon lesquelles plusieurs membres du personnel de l’agence ont participé à l’assaut du Hamas le 7 octobre. Pressé de savoir si l’élection de Trump pourrait pérenniser cette interdiction, Danon a indiqué qu’Israël voulait s’assurer que l’aide humanitaire américaine « ne finisse pas entre les mains de terroristes à Gaza, ce qui inclut l’UNRWA ».

De son côté, Trump a réitéré ces derniers mois son souhait qu’Israël mette fin à la guerre à Gaza avant son investiture. Deux sources au fait de la question ont révélé au Times of Israel le mois dernier que Trump aurait dit à Netanyahu qu’il souhaitait que la guerre soit finie avant son entrée en fonction.

Soulignant que cette position était loin de préoccuper Israël, Danon a rappelé que Trump avait également insisté sur la nécessité de libérer les 101 otages encore détenus dans la bande de Gaza.

« Si nous parvenons à garantir leur libération, nous pourrons envisager la fin de la guerre », a affirmé Danon.

Il a toutefois reconnu que la libération des otages ne suffirait pas à elle seule à convaincre Israël de mettre fin à la guerre, car le pays s’est également engagé à détruire les capacités de gouvernance et les moyens militaires du Hamas.

Interrogé sur les raisons pour lesquelles le Hamas accepterait de céder le contrôle de Gaza en plus de libérer tous les otages, Danon a affirmé que le groupe terroriste semble s’orienter dans cette direction, grâce aux succès de Tsahal sur le champ de bataille.

Des Israéliens manifestant après le limogeage du ministre de la Défense Yoav Gallant, à Jérusalem, le 6 novembre 2024. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

« Le temps fait son œuvre, et on peut voir où en sont Yahya Sinwar et Mohammed Deif aujourd’hui », a ajouté l’ambassadeur, évoquant les chefs politiques et militaires du Hamas éliminés par Israël ces derniers mois.

Cependant, ces éliminations n’ont pas encore permis de faire avancer les négociations pour un cessez-le-feu et la libération des otages.

« Il est possible qu’ils refusent de céder (de libérer les otages et de renoncer au contrôle de Gaza), mais nous avançons dans cette direction », a affirmé Danon.

À court terme, l’envoyé a reconnu que la transition de pouvoir aux États-Unis compliquait la situation pour Israël.

Danon était ambassadeur en 2016 lorsque les États-Unis ont permis l’adoption d’une résolution du Conseil de sécurité contre les implantations israéliennes en Cisjordanie.

« Je suppose qu’il y aura un effort pour tester [le président américain Joe Biden] avant la fin de son mandat… Pas nécessairement sur les implantations. Ce pourrait être [une résolution] sur un cessez-le-feu [à Gaza] ou sur l’amélioration du statut des Palestiniens à l’ONU », a indiqué Danon.

Samantha Power, au centre, l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU, vote pour s’abstenir lors d’un vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur la condamnation des implantations israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, vendredi 23 décembre 2016, au siège de l’ONU. (Crédit : Manuel Elias/The United Nations via AP)

Les Palestiniens cherchent depuis longtemps à obtenir le statut de membre à part entière de l’ONU, mais des responsables américains ont confié au Times of Israel il y a quelques mois qu’il était peu probable que Biden soutienne les démarches en faveur d’une reconnaissance unilatérale de l’État palestinien.

Par ailleurs, les dix membres non permanents du Conseil de sécurité ont présenté une nouvelle résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza.

Danon a critiqué ce projet, qui ne lie pas explicitement un cessez-le-feu à la libération des otages.

Le texte stipule que le Conseil de sécurité « exige un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties ». Le paragraphe suivant « réitère la demande de libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».

Danon avait prédit que les États-Unis ne soutiendraient pas la résolution sous cette forme.

Pourtant, en mars dernier, pendant le mois du Ramadan, les États-Unis ont autorisé l’adoption d’une résolution similaire. Là encore, aucune condition explicite ne reliait la fin de la guerre à la libération des otages. Cependant, dans cette version, les deux questions figuraient dans la même phrase, tandis que dans le dernier projet, elles étaient séparées en deux paragraphes. Israël s’est indigné de l’adoption de la résolution de septembre, bien que celle-ci soit restée lettre morte.

Le président Joe Biden et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dans le bureau Ovale, à la Maison Blanche, à Washington, le 25 juillet 2024. (Crédit : Susan Walsh/AP)

Danon a affirmé ne pas être excessivement préoccupé par la possibilité que l’administration Biden laisse passer d’autres résolutions lors de la période de transition.

« Pour l’instant, les États-Unis nous soutiennent », a-t-il dit, ajoutant que son bureau restera vigilant après l’investiture de Trump, le temps que ses nominations soient effectives.

« Nous devons nous assurer qu’aucun fait sur le terrain ne sera établi pendant cette période », a affirmé Danon.

Il a rappelé que la principale préoccupation d’Israël était l’agression iranienne et qu’il continuera à insister pour l’intensification des sanctions contre la République islamique.

« L’Iran dispose encore de ressources financières qu’il utilise non seulement contre Israël mais aussi pour déstabiliser le Moyen-Orient », a-t-il affirmé, évoquant les attaques des Houthis soutenus par Téhéran qui « paralysent » les routes maritimes de la mer Rouge et encouragent l’Iran à poursuivre ses actions ailleurs.

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