Dans « The Song of Names », Clive Owen incarne un ‘hassid virtuose du violon
L'acteur primé a déclaré que le film est important parce que "l'antisémitisme est en hausse" ; il s'est investi pour que son rôle soit le plus précis possible
JTA — « The Song of Names » est un film chaleureux qui raconte comment un Juif, virtuose du violon, renonce à sa foi après la Shoah, pour la redécouvrir en écoutant un chant du souvenir.
Le violoniste, Dovidl Rapaport, est représenté à trois étapes de sa vie. Dans la dernière, le Juif hassidique est incarné par Clive Owen. L’acteur lauréat d’un Golden Globe et d’un Emmy et nominé pour un Academy Award a déclaré qu’il était plus qu’un peu surpris de se voir offrir le rôle.
« Pourquoi moi ? », a-t-il dit en riant lors d’un entretien téléphonique avec la Jewish Telegraphic Agency.
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Le réalisateur canadien François Girard a approché Owen avec le scénario, qu’Owen a adoré. Mais pourquoi choisir un acteur anglais grisonnant comme juif hassidique ?
« Il m’a dit que j’étais le bon gars », a dit Owen.
Girard avait raison. Owen excelle dans le rôle complexe d’un homme tiraillé entre son talent et le besoin de se souvenir.
Dovidl est un jeune garçon quand son père l’amène de Pologne à Londres avant la guerre pour auditionner pour l’impresario de musique Gilbert Simmonds, incarné par Stanley Townsend. Simmonds est tellement impressionné par la performance de Dovidl qu’il lui propose de le prendre sous son aile, lui permettant ainsi d’avoir accès à des instructeurs de haut niveau et le sauvant du danger imminent que représentent les nazis dans son pays d’origine.
Dans le roman de Norman Lebrecht sur lequel le film est basé, Simmonds est juif. Mais il n’est pas juif dans le film, ce qui rend encore plus grands les sacrifices qu’il fait au nom de Dovidl. Simmonds rend la maison casher et paie l’éducation juive de l’enfant et sa bar-mitsva. Tout cela crée une tension avec le fils de Gilbert, Martin – tension qui s’aggrave quelques années plus tard lorsque Dovidl disparaît.
En 1951, Gilbert organise un premier grand concert pour Dovidl. Mais le violoniste ne se présente pas. Simmonds est ruiné et meurt quelques mois plus tard. Ce n’est que des années plus tard que Martin trouve des indices suggérant que Dovidl est toujours vivant, et il les suit dans ce qui devient un fascinant mystère de globe-trotter.
Nous apprenons plus tard qu’en route vers le concert, Dovidl a une révélation. Par hasard, il s’arrête dans une synagogue dont les fidèles sont des survivants de Treblinka, le camp où sa famille avait été envoyée. Les fidèles avaient juré de se souvenir des noms de ceux qui n’avaient pas survécu. Comme le dit le rabbin, « Ces noms sont gravés dans la mémoire par une chanson. »
Assis dans la synagogue, Dovidl entend les noms des membres de sa famille et se rend compte que tout espoir est perdu. Le concert semble soudain sans importance.
Owen dit qu’il n’a jamais eu une telle révélation, mais « est tombé amoureux du théâtre très tôt, après avoir joué dans une pièce à l’école. » « Et j’ai dit que c’est ce que je voulais faire, même si personne ne me prenait au sérieux », a-t-il dit.
Le fait d’apparaître dans « The Song of Names » a eu un impact similaire sur lui.
« C’est un film si puissant et touchant, et bien sûr c’est pour cela que je l’ai fait », a dit Owen. « Son message du souvenir m’a touché dès que j’ai lu le script. »
Né dans un petit village du centre de l’Angleterre, Owen n’a pas été initié au judaïsme dans sa jeunesse. Aucune famille juive ne vivait à proximité, et il n’y avait pas beaucoup de gens dans son école. L’antisémitisme, dit-il, était quelque chose à laquelle il n’avait jamais été confronté.
« Je considère que le fait que cela augmente est choquant », a dit Owen. « C’est pourquoi un film comme celui-ci est si important. »
C’est aussi pourquoi il a pris soin de faire en sorte que son jeu était correct dans les moindres détails. Jonah Howard-King, qui joue Dovidl de 17 à 23 ans, est juif, et Owen a rencontré le rabbin de Howard-King pour discuter de certains aspects du scénario.
Il a également fait des recherches supplémentaires – non seulement pour obtenir les détails religieux corrects, mais aussi le regard, les vêtements, les gestes.
« Je voulais que le regard soit juste, qu’il soit fondé », explique Owen. « Je ne voulais pas que ce soit juste Clive Owen dans un costume noir. Cette dernière partie du film est l’arc émotionnel de l’histoire et elle était très importante en tant que telle. »
À une époque où la controverse se poursuit sur la question de savoir s’il est approprié pour les acteurs de représenter des personnages de races et d’identités sexuelles différentes, Owen dit qu’il n’avait aucune inquiétude à l’idée d’incarner un Juif à l’écran.
« J’ai été tellement pris par l’histoire que lorsque quelqu’un m’a demandé si c’était approprié pour moi de jouer le rôle, j’ai été un peu choqué », a dit Owen. « Ça ne m’est jamais venu à l’esprit. Mais c’est pourquoi il est devenu plus important pour moi de bien le faire, de le rendre aussi authentique que possible. »
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