Des archéologues du Neguev découvrent une cruche de 1 200 ans décorée de chameaux
L'artefact, orné d'un motif rouge et d'un trio d'animaux, considéré comme avancé pour l'époque, a été découvert près d'un pressoir à olives dans la forêt de Yatir
Une cruche en argile vieille de 1 200 ans, ornée de couleurs vives, de motifs rouges et de représentations de chameaux ainsi que d’un animal mystérieux, a été découverte par des archéologues sur le site d’Horvat Anim, dans la forêt de Yatir, a annoncé jeudi l’Autorité israélienne des Antiquités (IAA).
Située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Beer Sheva, dans le désert du Néguev, la forêt de Yatir est l’une des plus vastes d’Israël. Elle a été plantée dans les années 1960 par le Keren Kayemet LeIsrael – Jewish National Fund (KKL-JNF), dans le cadre d’un vaste projet de reboisement destiné à faire fleurir le désert.
Mais bien avant cela, il y a environ un millénaire, la région était déjà animée. Des fouilles archéologiques témoignent d’une coexistence entre communautés juives et chrétiennes à l’époque byzantine (4ᵉ – 6ᵉ siècles). De la période islamique ancienne (7ᵉ – 11ᵉ siècles), les archéologues ont mis au jour un impressionnant pressoir à olives, creusé dans une grotte. C’est à proximité de cette installation qu’a été retrouvée la cruche décorée.
« À l’époque islamique ancienne, le chameau était devenu le principal moyen de transport terrestre », explique Oren Shmueli, archéologue à l’IAA. « Sous les empires romain et byzantin, les marchandises circulaient surtout par bateau ou à l’aide de charrettes. Mais plus tard, le chameau a remplacé le bateau romain, devenant le bateau du désert. »
Selon l’IAA, cette cruche constitue une découverte rare.
Elle présente des motifs géométriques rouges complexes et trois figures animales peintes près du col : deux sont clairement identifiables comme des chameaux, grâce à leurs bosses caractéristiques.

Selon les chercheurs, la troisième pourrait représenter un âne, une gazelle ou peut-être une autruche. Le récipient servait probablement à transporter des liquides.
Le pressoir à olives, construit dans une grotte, utilisait une technologie similaire aux méthodes modernes de production d’huile d’olive. Il était composé de deux pierres massives et d’un bassin destiné à recueillir l’huile.
« Le caractère excdeptionnel du pressoir à olives de la forêt de Yatir réside dans sa construction bien organisée et sa sophistication pour l’époque », a déclaré Shmueli. « Il s’agissait essentiellement d’une ancienne usine équipée d’un mécanisme complexe et coûteux pour l’époque. »
La cruche a été mise au jour dans le cadre de travaux de préservation menés par l’IAA et le KKL-JNF, en amont de l’ouverture du site d’Horvat Anim au public.
À terme, les visiteurs pourront aussi y découvrir les vestiges d’une synagogue, découverts il y a une quarantaine d’années.

« Il y a environ 1 500 ans, la région de Yatir faisait partie d’une zone appelée Daroma, où vivaient des communautés juives et chrétiennes côte à côte », rappelle Shmueli. « Il ne fait aucun doute que la synagogue découverte à Anim servait de centre religieux à la population juive vivant dans cette région. »
Shmueli est également co-auteur d’un article sur la découverte de la cruche, qui sera présenté jeudi à l’occasion de la 20e conférence annuelle de l’IAA consacrée à la recherche archéologique dans le sud d’Israël, organisée à l’université Ben-Gurion du Néguev.
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