Israël en guerre - Jour 494

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Des célébrations massives parmi les ultra-orthodoxes en violation des directives

Des affrontements ont eu lieu, la police distribuant des amendes à un rassemblement à Jérusalem ; des vidéos montrent des centaines de personnes violant les règles

Des fidèles ultra-orthodoxes célèbrent Simhat Torah à Tibériade, sans respecter les règles de distanciation sociale. (Capture d'écran)
Des fidèles ultra-orthodoxes célèbrent Simhat Torah à Tibériade, sans respecter les règles de distanciation sociale. (Capture d'écran)

De nombreux fidèles juifs ont participé samedi soir à des célébrations massives pour marquer la fête de Simhat Torah dans plusieurs villes d’Israël – en contradiction apparente avec les règles de confinement qui interdisent les grands rassemblements.

De plus, des milliers de personnes se sont rendues sur les plages israéliennes, violant les directives interdisant de se rendre sur le front de mer.

Des vidéos et images ont proliféré, samedi soir, montrant des célébrations dans les synagogues des secteurs ultra-orthodoxes et autres pour marquer Simhat Torah.

Cette fête, célébrée à la fin de Souccot, marque la fin du cycle annuel de lecture de la Torah et son recommencement. Elle est traditionnellement célébrée par les hakafot – lorsque les fidèles se réunissent à la synagogue et encerclent massivement la Teba, dansant et brandissant les rouleaux de Torah. Une seconde série de hakafot, en présence de musiciens, a habituellement lieu pendant la nuit.

Dans le cadre du confinement actuellement en vigueur, les prières en espace clos ont été limitées à dix personnes et à pas plus de 20 personnes en plein air.

Des fêtes ont été organisées dans plusieurs synagogues et salles d’études du quartier de Mea Sharim, à Jérusalem. La police est peu intervenue, a noté le site Ynet.

Une vidéo filmée aux abords d’une salle d’études appartenant au mouvement ultra-orthodoxe radical Toldot Aharon, à Jérusalem, a montré des dizaines de personnes tentant d’entrer dans un bâtiment où avaient lieu des célébrations.

Selon le radiodiffuseur Kan, des gardiens ont tenté de limiter les entrées, n’accordant l’accès au lieu des festivités qu’aux membres du mouvement.

Kan a aussi publié une vidéo montrant une autre synagogue de la zone où s’étaient rassemblées plusieurs dizaines de personnes qui, dans leur majorité, ne portaient pas le masque.

Dans le quartier voisin de Geula, la police s’est opposée aux fidèles alors qu’elle tentait de disperser un rassemblement, certains manifestants jetant des citrons – traditionnellement utilisés pendant Souccot – sur les agents présents, a ajouté Ynet.

Selon le site, la police a arrêté deux personnes dans une synagogue du quartier, mais les agents ont quitté les lieux sans mettre un terme aux festivités.

Ynet a également indiqué que des dizaines de bus semblaient avoir pris en charge des membres de la communauté ultra-orthodoxe pour leur permettre de quitter et de revenir à Jérusalem, malgré l’interdiction faite aux Israéliens de s’éloigner de plus d’un kilomètre de leurs habitations. Sur les bus, des bannières avaient été installées, affirmant que les véhicules amenaient leurs passagers à « une manifestation contre les persécutions religieuses », même si les règles appliquées depuis plus d’une semaine interdisent tout déplacement pour prendre part à un mouvement de protestation.

Les membres de la communauté avaient déjà utilisé le prétexte du droit à manifester pour se déplacer lors de la fête de Rosh Hashana.

À Modiin Ilit, implantation ultra-orthodoxe située aux abords de la ville de Modiin, la police a diffusé des vidéos d’agents dispersant des rassemblements dans des synagogues. Les forces de l’ordre ont signalé dans un tweet avoir distribué des amendes pour défaut du port du masque.

La police aurait également dispersé un autre rassemblement à Beitar Illit, une autre implantation ultra-orthodoxe.

Des images tournées à Tibériade ont aussi montré un large regroupement dans cette ville du nord du pays.

Dans d’autres secteurs, des vidéos ont montré les fidèles respecter les règles de distanciation sociale et l’obligation de rester en plein air.

Les communautés haredim ont été critiquées avec vigueur pour leur mépris apparent des restrictions gouvernementales, continuant à se réunir en masse pendant la période des fêtes et ce malgré les niveaux de transmission du coronavirus particulièrement importants qui sont enregistrés au sein de la population ultra-orthodoxe.

Vendredi, les grands rabbins du pays avaient imploré les Israéliens de ne pas prier à l’intérieur des bâtiments et de ne pas embrasser de rouleaux de Torah pendant les festivités.

Néanmoins, certains rabbins de la communauté hassidique ont, pour leur part, continué à permettre les regroupements, créant une scission dans le monde ultra-orthodoxe.

Un confinement national a été imposé à Israël depuis le milieu du mois de septembre. Le taux d’infection au coronavirus a baissé au cours des derniers jours, laissant espérer une réouverture économique graduelle.

Les Israéliens sur la promenade de la plage à Tel Aviv, le 10 octobre 2020. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Tandis que les règles du confinement permettent aux Israéliens de se rendre dans des parcs se situant dans un périmètre d’un kilomètre autour de leurs habitations, les plages sont généralement exclues de cette exemption.

Des milliers de personnes se sont pourtant rendues sur les plages de Tel Aviv et d’ailleurs, samedi. La police a distribué des amendes à certains endroits – allant jusqu’à passer les menottes à une femme qui avait refusé de présenter une pièce d’identité.

Des images ont montré la majorité des promeneurs respectant les distances, même si un grand nombre ne portaient pas le masque. De nombreux experts estiment que les espaces extérieurs sont bien plus sûrs face au virus que les espaces intérieurs – même s’il persiste un risque de faire se propager la maladie.

Des Israéliens sur la plage de Tel Aviv, le 10 octobre 2020. (Crédit : Miriam Alster/Flash90)

Les ministres avaient ordonné la fermeture des plages sous les pressions des députés ultra-orthodoxes, qui avaient insisté sur le fait qu’il ne serait pas équitable de permettre aux Israéliens d’aller à la mer tout en interdisant l’accès aux synagogues.

« Si j’étais assis dans une salle d’étude remplie à ras bord, pas de problèmes, mais la même chose serait interdite sur le sable ? C’est complètement stupide », a dit un promeneur qui a déclaré vivre à moins d’un kilomètre du front de mer, à Ynet.

Selon le quotidien Haaretz, la police a adopté une approche plus douce, en termes d’application des règles, au sein de la communauté ultra-orthodoxe – détournant le regard de certains rassemblements illégaux dans les lieux de culte.

Les Haredim, en Israël, comptent un nombre de cas de coronavirus disproportionnellement élevé en comparaison avec les autres communautés pays, selon des chiffres du ministère de la Santé qui ont été rendus publics vendredi soir.

Un employé de l’hôpital Shaare Zedek, en habit de protection, prélève un échantillon sur une femme pour un test de dépistage au coronavirus (COVID-19) à Jérusalem, le 14 septembre 2020. (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

Le confinement actuel – le deuxième depuis l’apparition de la pandémie au sein de l’Etat juif – a commencé en date du 18 septembre, avant Rosh HaDhana, et a été durci une semaine plus tard. Il devrait s’achever le 14 octobre.

Il a été marqué par des affrontements entre la police, qui a tenté de faire respecter les directives, et des manifestants ultra-orthodoxes, et entre les forces de l’ordre et des manifestants réclamant la démission de Netanyahu en raison de son procès pour corruption et la présumée mauvaise gestion par son gouvernement de l’épidémie de coronavirus.

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