Des députés s’indignent du prix que la Knesset veut remettre à Eyal Golan
Des législateurs ont affirmé que le prix pour le chanteur est un "crachat aux visages des victimes de violences sexuelles"

Cinq législateurs ont demandé à ce que le chanteur Eyal Golan soit retiré d’une liste d’artistes qui doivent être honorés par la Knesset la semaine prochaine. Il avait été visé par une enquête pour agressions sexuelles contre des mineurs dans une affaire qui avait finalement été abandonnée, a rapporté Hadashot.
Après que des invitations à la cérémonie ont été envoyées, les législateurs Tamar Zandberg, Mossi Raz et Michal Rozin du parti Meretz, Mickey Rosenthal de l’Union sioniste et Aida Touma-Sliman de la Liste arabe unie, ont écrit au président de la Knesset, Yuli Edelstein, pour lui demander d’annuler le prix de Golan.
Les cinq législateurs ont dit à Edelstein que le prix était particulièrement révoltant au moment où l’on s’efforce de faire prendre conscience sur les violences faites aux femmes.
« La reconnaissance de l’homme comme un artiste apprécié crache aux visages des victimes de violences sexuelles, et cela symbolise que parlement israélien préfère les agresseurs », ont-il écrit.

Mardi, des milliers de femmes ont fait grève et des dizaines de milliers ont manifesté dans le pays pour les 24 femmes qui, depuis le début de l’année, ont été tuées par leur conjoint, un membre de la famille ou une connaissance. Elles voulaient se plaindre de l’échec des autorités à endiguer une augmentation forte des violences faites aux femmes.
La députée Nava Boker du Likud, qui a dirigé le comité de lobby de la Knesset pour Golan, a laissé entendre que les actions des législateurs étaient hypocrites et a comparé l’affaire abandonnée contre Golan aux recommandations de la police pour poursuivre en justice le Premier ministre Benjamin Netanyahu.
« Il est intéressant de noter que quand la police a recommandé de juger le Premier ministre, alors c’était une excellente décision. Mais quand la même police a fermé l’affaire contre Eyal Golan et levé toutes les accusations à son encontre, alors ça ne va pas », a déclaré Boker.

Jeudi, des proches de Golan ont déclaré à Hadashot que le chanteur était furieux après la lettre des cinq législateurs. « Grandissez un peu, ne serait-ce qu’une fois ! Il y a des sujets qui dépassent la question de la coalition et de l’opposition », ont-ils dit.
Edelstein a répondu à la lettre en affirmant dans un communiqué qu’il « n’a aucune autorité pour intervenir dans les événements du lobby, et qu’il n’y a aucun lien avec la décision dans tous les cas ».

Golan avait été interrogé par la police en 2014 sur la suspicion qu’il aurait eu des rapports sexuels avec des jeunes filles mineures.
Le Bureau du procureur de Tel Aviv avait ensuite annoncé qu’il abandonnait les charges par manque de preuves.
Golan a nié les affirmations.
Le chanteur avait été reconnu coupable d’évasion fiscale et de falsification de déclarations de revenus de 2,6 millions de shekels (600 000 euros). Il avait dû payer une amende de 75 000 shekels (17 000 euros) et faire quatre mois de travaux d’intérêt général dans une maison de retraite à Rishon Lezion.
En 2015, le père de Golan avait été condamné à deux ans de prison après avoir été reconnu coupable d’offrir le service de mineures à la prostitution, entre autres accusations. Il a été accusé d’avoir utilisé la célébrité de son fils en tant qu’artiste célèbre pour profiter des filles, sachant qu’elles souffraient de difficultés socio-économiques et de problèmes à la maison.