« Des employés du ministère étaient au courant du harcèlement quotidien »
Une femme non nommée liée au ministère de l’Intérieur dit que Silvan Shalom et sa femme ont payé un chauffeur pour garder le silence sur le "pelotage"
Une femme liée au ministère de l’Intérieur a déclaré dimanche que les employés du ministère étaient tout à fait au courant du harcèlement sexuel « quotidien » de Silvan Shalom, mais étaient trop effrayés pour s’avancer.
La femme, qui a été identifiée par la radio de l’armée sous le pseudonyme de « Sivan », a également affirmé que dans un cas, Shalom et sa femme ont payé un chauffeur pour garder le silence.
Deux femmes supplémentaires ont avancé dimanche des plaintes pour harcèlement sexuel contre Shalom, portant le nombre total de témoignages à 11.
Sivan a déclaré à la radio militaire que ceux qui travaillaient avec Shalom « ne pouvaient pas dire qu’ils ne savaient pas ce qu’il se passait ». Elle a dit que les gardes de sécurité et les chauffeurs de Shalom ont été témoins du ministre « pelotant » des femmes dans son bureau et à l’arrière de sa voiture.
« Ils ont vu la résistance opposée par ces femmes », a-t-elle déclaré, mais étaient réticents à le rapporter parce qu’ « il est un homme puissant », donc « personne n’a ouvert la bouche ».
« A la fin de la journée, c’est la peur qui a fait taire tout le monde », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que dans un cas, un chauffeur a pris Shalom à partie « et il y a eu des efforts incroyables pour le faire taire. Silvan et sa femme ont tous deux tout fait pour le faire taire et ont pris soin des compensations, pour le dire délicatement. Pour l’empêcher de le laisser sortir ça. »
Les femmes qui travaillent au ministère cherchent un emploi ailleurs, « afin de ne pas être là, afin de ne pas tolérer ce harcèlement sans fin », qui se produit sur une « base quotidienne », a-t-elle ajouté.
Une femme qui devait voyager avec Shalom n’a épargné aucun effort pour ne pas y aller, a-t-elle déclaré. « Elle aurait tout fait, même faire fuiter les raisons de son voyage aux journalistes » pour le persuader d’annuler, et « parfois elle y arrivait », mais « pas toujours ».
Elle a déclaré que les victimes n’étaient pas seulement des employées, mais aussi des journalistes et des femmes qui venaient pour des entretiens pour travailler au ministère. Selon la radio militaire, la plupart des femmes harcelées étaient journalistes.
Shalom n’a pas été à la réunion hebdomadaire du cabinet dimanche.
Dans une première réaction du Likud, la ministre déléguée aux Affaires Etrangères, Tzipi Hotovely, a déclaré dimanche à la radio militaire que les femmes devaient porter plainte.
« Malgré les difficultés, il n’y a pas de remplacement à la plainte. S’il se trouve que ces plaintes sont vraies, il n’y a pas de place pour un haut fonctionnaire qui a nui et harcelé sexuellement des femmes », a-t-elle déclaré.
La députée de l’Union sioniste Shelly Yachimovich a déclaré dimanche à la radio publique que Shalom devait démissionner.
Deux femmes qui accusent Shalom de les avoir harcelées il y a quatre et six ans devaient rencontrer dimanche le procureur général Yehuda Weinstein et demander une confidentialité totale en échange de leurs plaintes, qui ouvriraient la voie à une enquête criminelle, selon la Deuxième chaîne.
Légalement, l’accord des femmes pour présenter les détails des agressions présumées autoriserait la police à renoncer au processus d’examen et à ouvrir immédiatement une enquête criminelle.
Les fonctionnaires de la police ont évalué que cette fois-ci – contrairement à il y a un an et demi, quand des accusations similaires contre Shalom avaient fait surface mais sans porter de fruits – une investigation criminelle complète commencerait.
Selon la Deuxième chaîne, après que deux femmes aient témoigné, d’autres qui ont parlé aux journalistes mais ont refusé d’aller voir la police, pourraient aussi accepter de témoigner.
Des fonctionnaires proches de Shalom ont été cités déclarant que le ministre niait toutes les accusations. Il prendra une décision dimanche sur son évolution.