Des francs-maçons du Grand Orient de France s’attaquent au CRIF
Le groupe juif est accusé de soutenir la "politique de l’extrême droite religieuse" en Israël, qui "conduit à des fractures et à une montée de l’antisémitisme"
Dans un article publié samedi dernier, L’Express a révélé qu’une fraction de francs-maçons du Grand Orient de France s’était attaquée au Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF).
Première obédience de la franc-maçonnerie française, le Grand Orient de France (GODF) compte 53 000 membres. Leur congrès, le « convent », sera organisé les 29, 30 et 31 août 2019 à Rouen. Alors que les membres voteront pour désigner leur nouveau grand maître et pour la validation du rapport d’activité, ils décideront aussi s’ils adoptent ou non cette résolution concernant le CRIF, proposée et rédigée par une poignée de membres.
Celle-ci viserait à interdire au grand maître de participer au diner annuel de l’organisation, ainsi qu’aux autres évènements du CRIF. Afin de justifier cette proposition de résolution, les francs-maçons ont accusé le CRIF de soutenir la « politique de l’extrême droite religieuse » en Israël, qui « conduit à des fractures et à une montée de l’antisémitisme ».
La proposition aurait provoqué de vifs débats au sein des loges. Francis Kalifat, qui a reçu le texte proposé au vote, a réagi à L’Express : « C’est scandaleux, je suis à la fois choqué et en colère. Il est incompréhensible qu’au sein d’un mouvement de pensée comme le Grand Orient, on puisse emprunter le langage de l’extrême gauche mélenchoniste. »
Le responsable accuse également le texte d’antisémitisme. « On y parle de ‘Français d’origine juive’ , alors que jamais on écrirait ‘Français d’origine catholique ou musulmane’. C’était le langage de l’extrême droite de l’entre-deux-guerres. »
Après avoir téléphoné au grand maître du GODF, Jean-Philippe Hubsch, Francis Kalifat espère qu’une infime minorité des francs-maçons de l’obédience voteront pour la résolution « émanant d’un courant anti-sioniste radical ». 2 650 « frères » et « soeurs » d’une « province parisienne » ont déjà apporté leur caution au texte.