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Des organisations juives vigilantes sur le virus Ebola en Afrique

Les programmes de service, de volontariat et de développement sont pour la plupart non affectés, mais on garde un œil sur la propagation de l’épidémie mortelle

Les membres de l'équipe Innovation Africa dansent avec les élèves de l'école primaire N'gozi, Malawi avant que les lumières ne soient allumées pour la première fois dans leurs salles de classe. (Autorisation)
Les membres de l'équipe Innovation Africa dansent avec les élèves de l'école primaire N'gozi, Malawi avant que les lumières ne soient allumées pour la première fois dans leurs salles de classe. (Autorisation)

Bien avant qu’un jeune travailleur humanitaire ne retourne de la Sierra Leone à New York en juillet avec ce qui semblait être des symptômes de l’Ebola, des organisations juives étaient inquiètes pour leurs propres équipes et volontaires en Afrique.

Le journal américain The New York Daily News a révélé que le jeune travailleur probablement atteint de l’Ebola était Eric Silverman, âgé de 27 ans et diplômé de Brooklyn.

Il a été atteint d’une fièvre hémorragique qui a pour l’instant affecté 2 127 personnes et en a tuées 1 145 dans l’ouest de l’Afrique depuis le printemps. La peur s’est renforcée pour des groupes qui envoient des Juifs américains ou israéliens en Afrique. Cela a souligné à quel point il est risqué actuellement de mettre en oeuvre les programmes habituels.

« Rien n’est comme d’habitude », explique Ruth Messinger la présidente du Service américain juif mondial (SAJM) au Times of Israel.

SAJM a annulé les voyages de donateurs au Liberia, un des pays affectés par l’épidémie d’Ebola. Même si le voyage devait avoir lieu en février 2015, l’organisation ne prend pas de risques, explique Messinger.

« Nous ne gérons pas de programmes de volontaires au Liberia, mais nous avons une personne du Liberia sur le terrain dans ce pays. Nous lui avons demandé de rassembler des informations précises sur la situation et de prendre des précautions pour elle et sa famille », explique-t-elle.

SAJM a des partenariats avec de nombreuses organisations implantées au Liberia, auxquelles Messinger « fait confiance ». Elles sont donc bien placées pour aider à contrer les fausses informations et à éduquer contre les pratiques culturelles qui ont contribué à la propagation de la maladie. La semaine dernière, SAJM a lancé une campagne de collecte de fonds d’urgence pour soutenir les efforts des organisations partenaires.

SAJM dispose également d’organisations partenaires au Sénégal qui est à la frontière de la Guinée touchée par l’Ebola et où l’on craint que la maladie puisse de propager.

Une étudiante de Ben Gurion Université roule un tuyau d'eau avec quelques habitants après un essai de pompage dans sud de la Zambie, juillet 2011 (Crédit : Noam Weisbrod / Université Ben-Gourion du Néguev)
Une étudiante de l’université Ben Gurion roule un tuyau d’eau avec quelques habitants après un essai de pompage dans sud de la Zambie, juillet 2011 (Crédit : Noam Weisbrod / Université Ben Gurion du Néguev)

Cette peur ne va pourtant pas empêcher Sivan Borowich-Ya’ari, la fondatrice et présidente d’Afrique Innovation, de voyager au Sénégal en septembre.

Afrique Innovation utilise la technologie israélienne d’énergie solaire pour apporter de la lumière, de l’eau propre, de la nourriture et des soins médicaux aux communautés africaines.

Au cours de six dernières années, l’organisation a aidé 81 villages et 675 000 personnes en Ethiopie, en Tanzanie, au Malawi, en Ouganda, en Afrique du Sud et dans la République démocratique du Congo. Le mois prochain, elle lancera un nouveau projet dans six villages au Sénégal.

Si Afrique Innovation n’envoie pas de volontaires en Afrique, elle accueille des Américains b’nai mitzvah, leurs familles et les membres de groupes philanthropiques de jeunesse qui veulent voir directement les fruits de leurs dons. Pour l’instant, il n’y a pas eu de craintes exprimées ou d’annulations de voyages par les familles.

« Pourtant, un des membres de notre groupe a exprimé des inquiétudes concernant le voyage de l’équipe en Afrique maintenant », déclare Borowich Ya’ari. « Même s’il n’y a pas actuellement de cas d’Ebola dans les pays où nous opérons, le membre du groupe était inquiet du fait que nous ayons à nous arrêter en route à Addis Ababa. Beaucoup d’avions voyageant de l’Ouest de l’Afrique passent par là ».

Globalement, s’il y a de la vigilance, il n’y a pas eu de panique généralisée parmi les organisations juives s’occupant de programmes en Afrique. C’est principalement parce que presqu’aucun des programmes ne sont au Liberia, en Guinée, au Nigéria ou en Sierra Leone, les pays pour l’instant affectés par l’épidémie actuelle d’Ebola.

« Nous en avons parlé un tout petit peu avec nos invités. A dire la vérité, aucun d’entre nous n’est préoccupé par ce sujet », déclare Mickey Feinberg, qui se trouve actuellement au Zimbabwe avec son mari Mordy pour Kulanu, une organisation basée à New York qui soutient les communautés juives isolées et émergeant autour du monde.

Un étudiant de l'Université Ben Gurion prélève des échantillons d'eau pour analyse E-Coli dans le sud de la Zambie, juillet 2011 (Crédit : Noam Weisbrod / Université Ben-Gurion du Néguev)
Un étudiant de l’université Ben Gurion prélève des échantillons d’eau pour analyse E-Coli dans le sud de la Zambie, juillet 2011 (Crédit : Noam Weisbrod / Université Ben Gurion du Néguev)

« Si on regarde une carte, on peut se rendre compte à quel point le Zimbabwe est éloigné de l’épidémie », explique-t-elle.

Les organisations juives gardent un œil sur les actions des principales organisations de volontariat (le Corps de Paix a retiré tous ses 340 volontaires de Guinée, du Liberia et de Sierra Leone) et observent les avertissements des gouvernements américain et israélien.

« Nous respectons les instructions du ministère des Affaires étrangères et de l’Organisation mondiale de la santé », explique Moran Mekamel, coordinatrice de projet pour la délégation des étudiants du Centre africain de l’université Ben Gurion dans le Néguev qui vient juste de partir pour le Rwanda et le Ghana. Neuf étudiants, choisis parmi les participants du cours universitaire d’un semestre sur l’Afrique et l’Activisme, travailleront avec des jeunes et des enfants pendant un séjour de trois mois en Afrique.

« Nous gérons ce programme depuis huit ans. Nous sommes responsables et nous procédons aux ajustements nécessaires », explique Mekamel. « A titre d’exemple, une année nous avons changé de pays à cause de tensions politiques ».

Il s’est avéré que ce mois-ci, plus que l’Ebola, l’opération Bordure protectrice a entravé les projets de la délégation. Le départ du groupe a été retardé à cause de certains membres qui ont été appelés en tant que réservistes dans le conflit à Gaza.

En l’absence d’avertissements officiels contre les voyages en Ethiopie ou au Rwanda, JDC Entwine prévoit de continuer son programme à long terme de volontariat pour la santé, le développement et le service éducatif dans ces pays.

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