Israël en guerre - Jour 426

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Des sénateurs écrivent à Obama pour défendre la poursuite du soutien diplomatique à Israël

Un groupe bipartisan s'oppose "aux efforts visant à contourner des négociations directes et à imposer des conditions de paix à Israël"

Le président Barack Obama (Crédit : AFP/Mandel Ngan)
Le président Barack Obama (Crédit : AFP/Mandel Ngan)

WASHINGTON – Avec la prolifération de rumeurs évoquant une suspension, par l’administration américaine, du parapluie de protection diplomatique qu’elle a toujours fourni à l’Etat juif sur la scène internationale – y compris son veto lors des résolutions de l’ONU préjudiciables à Jérusalem -, un groupe bipartisan de sénateurs américains a exhorté lundi, dans une lettre, le président Barack Obama de s’abstenir de menacer Israël avec de telles mesures punitives et de réaffirmer au contraire le soutien de Washington à Israël.

La lettre à laquelle le Times of Israel a eu accès est signée par deux démocrates et deux républicains. Elle ne critique pas directement la politique du président, mais prévient qu’ « utiliser l’Organisation des Nations unies pour pousser Israël et les Palestiniens à accepter des termes définis par d’autres ne va conduire qu’à une situation où les parties elles-mêmes ne seront pas engagées à respecter ces dispositions ».

Les sénateurs démocrates Ben Cardin et Mark Warner ont rejoint leurs homologues républicains Susan Collins et Roger Wickeren en signant la missive, dans laquelle ils déclarent leur opposition à « des efforts pour contourner les négociations directes et qui imposent des conditions de paix à Israël à l’ONU et dans d’autres organismes internationaux ».

Les sénateurs ont rappelé au président américain « que l’engagement de longue date pour Israël transcendait le leader ou le gouvernement » – une référence pas particulièrement voilée à l’acrimonie personnelle entre Obama et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur une résolution en faveur d'un Etat palestinien, le 30 décembre 2014. La résolution a été rejetée (Crédit : ONU / Evan Schneider).
Le vote au Conseil de sécurité de l’ONU sur une résolution en faveur d’un Etat palestinien, le 30 décembre 2014. La résolution a été rejetée (Crédit : ONU / Evan Schneider).

La relation entre les deux dirigeants s’est encore détériorée ces dernières semaines, après que Netanyahu se soit adressé au Congrès pour les mettre en garde contre l’accord qui se profile avec l’Iran , un accord sur lequel l’administration Obama travaille depuis 2013.

Les négociations pour parvenir à un cadre politique pour un accord détaillé devraient se conclure mardi, et Netanyahu n’a cessé de mettre en garde contre cet accord qui mettrait en danger la sécurité d’Israël.

Ces tensions se sont attisées suite à la réélection de Netanyahu, deux semaines après son discours au Congrès. L’administration Obama s’est plainte des déclarations que Netanyahu a fait les derniers jours de campagne – il a mis en garde contre les électeurs arabes qui se présentaient « en masse » pour voter et déclarer que, sous son mandat, aucun Etat palestinien ne serait fondé.

En réponse à ses affirmations, l’administration a indiqué qu’elle « réévaluerait » sa politique sur la manière de parvenir à la mise en place d’une solution à deux Etats, insinuant qu’il n’empêcherait pas – et pourrait même rédiger – une résolution à l’ONU pour soutenir l’indépendance de la Palestine.

Netanyahu est plus tard revenu sur ses déclarations. Il a même présenté ses excuses aux dirigeants arabes. Mais cela n’a pas changé l’attitude de l’administration Obama qui a continué à adopter une position critique envers Netanyahu.

« Nous avons fait valoir notre point de vue, a affirmé un responsable de la Maison au magazine Politico dimanche. Le message a été clairement reçu. C’est à eux de jouer le prochain coup, qui sera joué probablement après la formation du nouveau gouvernement. »

Mais l’administration a dû faire face à une pression grandissante pour modérer sa position envers Israël. L’article de Politico rapporte qu’une dizaine de démocrates juifs de la Chambre des représentants – dont certains sont des alliés inconditionnel d’Obama – avaient incité le conseiller adjoint à la sécurité nationale, Ben Rhodes, à informer Obama qu’il était nécessaire de modérer sa rhétorique au sujet d’Israël.

Samedi, le Washington Post a publié un éditorial cinglant dans lequel le comité de rédaction du journal a déclaré que « Les efforts de Monsieur Obama pour promouvoir un accord [avec les Palestiniens], qui remontent à 2009, ignorent les avertissements innombrables (y compris de ce journal) qui critiquait une diplomatie basée sur des percées qui n’étaient pas réalisables. C’est Monsieur Obama qui a longtemps fait semblant, et il aggrave son erreur en affirmant que la réalité qu’il accepte désormais a été créée il y a 10 jours par la rhétorique de Monsieur Netanyahu. »

La lettre de lundi fait écho au même mécontentement envers une administration qui a posé des défis aux démocrates juifs qui sont tenus de souligner que le soutien envers Israël n’est pas seulement un problème républicain.

« Pendant des décennies, les administrations démocrates et républicaines se sont tenues aux côtés d’Israël en s’opposant aux résolutions anti-israéliennes ou unilatérales du Conseil de sécurité des Nations unies et d’autres agences de l’ONU », ont noté les sénateurs. Ils souhaitent aussi faire savoir au président qu’il faut « rester fermes sur les actions proposées qui sont conçus pour contourner des négociations directes entre Israël et les Palestiniens ».

De telles actions, mettent en garde les sénateurs, « seront un frein pour les opportunités pour la paix sur le long terme ».

« Nous devons exprimer clairement notre volonté d’utiliser notre pouvoir de veto pour bloquer ces efforts au Conseil de sécurité des Nations unies et notre défense continue d’Israël au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies et d’autres organismes où Israël est sous l’assaut constant », ont souligné les sénateurs.

Les sénateurs ont conclu leur lettre en citant un discours de 2011 d’Obama à l’Assemblée générale des Nations unies au cours duquel il a expliqué à l’organisme international que « finalement, ce sont les Israéliens et les Palestiniens – et non pas nous – qui doivent parvenir à un accord sur les questions qui les divisent ».

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