Elad : Inauguration du Centre pour la recherche sur l’héritage du judaïsme marocain
L’évènement a rassemblé des députés, des juristes, des universitaires, des rabbins et le chef du bureau de liaison du Maroc à Tel Aviv
Un « Centre pour la recherche sur l’héritage du judaïsme marocain » a été inauguré ce mercredi à Elad, dans le centre d’Israël.
L’évènement a rassemblé des députés, des juristes, des universitaires, des rabbins et le chef du bureau de liaison du Maroc à Tel Aviv, Abderrahim Bayoud.
Yehuda Lancry, ancien ambassadeur d’Israël en France et à l’ONU, était également présent. Dans son discours, il a rendu hommage à l’ancien roi marocain Mohammed V. Il a expliqué que la création du centre était un hommage à la protection apportée aux Juifs marocains pendant la Seconde Guerre mondiale, et saluait l’attachement des Juifs marocains à leurs racines.
Il a aussi félicité le roi Mohammed VI dans sa protection de la culture juive marocaine, et a rappelé à cet égard la consécration de la composante hébraïque dans la Constitution marocaine. Le royaume a en effet mis en œuvre de vastes programmes de restauration de sites historiques juifs et inauguré des musées du patrimoine hébraïque.
Lors de la cérémonie, l’ouvrage Rois de la miséricorde et de la bonté, de Haim Levy, figure des Juifs originaires de Marrakech, a été présenté. Le livre narre relate l’histoire de l’auguste dynastie alaouite et sa relation avec la communauté juive.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mohammed V, qui sera le père de l’indépendance marocaine en 1956, s’était opposé aux lois anti-juives du gouvernement collaborationniste français de Vichy, refusant de « s’associer » à ces mesures qu’il désapprouvait.
Il y a quelques jours, le président israélien Isaac Herzog a lui aussi remercié le roi du Maroc Mohammed VI pour le « refuge sûr » que le royaume a procuré aux Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
Selon la présidence israélienne, cette lettre représente la première reconnaissance officielle d’Israël de l’action de Mohammed V envers les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.
La présence des Juifs est très ancienne au Maroc, plus de 2 000 ans, et a été renforcée par les vagues de réfugiés provenant notamment d’Andalousie au moment de la Reconquista catholique au XVe siècle.
Les conflits israélo-arabes successifs, les appels à l’émigration vers Israël et de nombreux départs vers la France et le Canada notamment ont réduit leur présence.
Estimés à quelque 3 000 personnes, les Juifs marocains demeurent toutefois la principale communauté juive d’Afrique du Nord.
Le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations le 22 décembre 2020, dans le cadre des accords d’Abraham, un processus entre l’État hébreu et plusieurs pays arabes, soutenu par Washington.
Alors que les deux pays n’ont toujours pas ouvert d’ambassades, mais seulement des bureaux de liaison, des médias ont rapporté que cela n’aurait lieu seulement quand Israël aurait reconnu officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.
Selon le site d’information américain Axios, le processus diplomatique pourrait rester au point mort sans cette reconnaissance.
L’an dernier, lors de leurs visites respectives au Maroc, Ayelet Shaked, ministre israélienne de l’Intérieur de l’époque, et Gideon Saar, ministre de la Justice, avaient déclaré qu’Israël reconnaissait bien la souveraineté marocaine sur le Sahara. Or, le ministre israélien des Affaires étrangères de l’époque, Yair Lapid, était rapidement revenu sur ces déclarations dans les deux cas.