Elections municipales : de la salle d’interrogatoire au bureau du maire ?
Parmi les candidats à la mairie pour les élections du 30 octobre, on trouve des officiels et des ex-officiels condamnés, inculpés ou encore sous le coup d'une enquête criminelle
![La maire d'Ashkelon Itamar Shimoni à la cour des magistrats de Rishon Lezion, le 12 janvier 2016 (Crédit : Flash90) La maire d'Ashkelon Itamar Shimoni à la cour des magistrats de Rishon Lezion, le 12 janvier 2016 (Crédit : Flash90)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2018/10/F160112FFF04-1024x640.jpg)
Ils sont jugés pour corruption, ont été inculpés pour fraude, abus de confiance et extorsion, et ont récemment été interrogés par la police dans des affaires très médiatisées en tant que suspects criminels. Et pourtant, ils veulent vraiment vos votes.
Lors des élections municipales, locales et régionales qui se tiendront le 30 octobre prochain, plusieurs maires sortants et d’anciens maires candidats à la réélection à l’échelle nationale ont un acte d’accusation à leur actif.
Un sondage de l’Institut israélien pour la démocratie, publié mardi, a montré que seulement 17 % des Israéliens pensent qu’il n’y a pas du tout de corruption dans leurs municipalités (34 % des sondés juifs et 62,5 % des Arabes pensent que la corruption est très répandue). Mais l’histoire a également montré qu’un soupçon d’acte criminel, ou même une mise en accusation, n’empêchera pas les électeurs israéliens de réinstaller les politiciens locaux en fonction – en particulier pour les crimes en col blanc.
En vertu de la loi israélienne, les candidats peuvent se présenter aux élections locales avec des actes d’accusation ou des condamnations à leur nom et ne peuvent être disqualifiés de la course qu’avec une condamnation pour des crimes impliquant un volet moral.
Toutefois, un amendement de 2013 a créé un comité spécial du ministère de l’Intérieur qui peut, à la demande du procureur général et dans l’attente d’une audience, suspendre les maires en exercice qui ont été mis en examen, pendant un an au maximum. La commission peut également prolonger la suspension au-delà d’un an si les accusations portées contre les maires sont jugées graves.
La rare suspension d’un maire peut durer jusqu’à la fin d’une campagne de réélection, mais le comité ministériel ne peut empêcher ces candidats de se présenter et, s’ils sont élus, de nommer un remplaçant jusqu’à ce que leur suspension soit levée. Les maires suspendus ont également droit à la moitié de leur salaire pendant les six premiers mois de la suspension et à 70 % dans les mois suivants, et s’ils sont acquittés par un tribunal, ils peuvent demander rétroactivement le versement des montants retenus.
Interrogé au sujet de certains candidats aux prochaines élections qui ont été inculpés, le bureau du procureur général a dirigé le Times of Israel vers le ministère de l’Intérieur, et ce dernier a confirmé : « Le comité n’a pas été convoqué au sujet de leurs candidatures ». Il peut cependant encore suspendre les maires nouvellement installés après l’élection et avant leur entrée en fonction, a indiqué un porte-parole du ministère.
Par ailleurs, ces derniers mois, le bureau du procureur de l’État a mis un terme aux enquêtes menées contre de nombreux responsables locaux au cours de la période qui précède les élections, clôturant plusieurs affaires sans inculpation, et dévoilant le nombre impressionnant de responsables municipaux qui ont fait l’objet d’un contrôle policier ces dernières années.
Au cours des six derniers mois seulement, des affaires ont été classées sans suite pour un certain nombre de fonctionnaires en lice pour une réélection : le maire de Safed Ilan Shochat, le maire de Kiryat Shemona Nissim Malka, le maire de Ramat Gan Yisrael Zinger, le maire de Mevasseret Zion Yoram Shimon, le maire de Kiryat Motzkin Chaim Tzuri, le maire de Dimona Beny Biton, Chen Filipovitch, présidente du conseil local de Har Adar, le président du conseil régional de Hevel Modiin, Shimon Sosan, et le président du conseil de Hatzor HaGlilit, Shimon Suissa, ainsi que Moshe Lion, membre du conseil de Jérusalem et candidat à la mairie, et Rami Greenberg, candidat à la mairie de Petah Tikva.
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La liste des candidats faisant l’objet d’une enquête policière est en fait un test de Rorschach tant pour les militants anti-corruption que pour les détracteurs de la police, les premiers le citant comme une preuve de corruption généralisée et systématique dans les conseils locaux en Israël, et les seconds dénonçant une trop grande propension à l’attaque de presque tous les conseils municipaux – pour finalement en sortir sans résultat la plupart du temps.
On trouvera ci-dessous un aperçu des candidats impliqués dans des procédures pénales plus ou moins graves – y compris les deux candidats disqualifiés et plusieurs abandons notables – dont les statuts vont du procès en cours à l’arrestation antérieure, mais qui n’ont jamais été accusés ni présumés innocents.
Disqualifiés
Dimension morale : l’ancien maire de Ramat HaSharon, Yitzchak Rochberger, a été condamné en 2014 pour fraude et abus de confiance, faux enregistrement de documents officiels et falsification, dans des accusations qui l’ont chassé de ses fonctions. À l’époque, Rochberger a été condamné à six mois de travaux d’intérêt général et à une amende. Un tribunal a établi que ses crimes étaient entachés de dimension morale, ce qui l’a empêché de briguer un mandat politique pendant sept ans.
Cela n’a cependant pas empêché Rochberger de lancer une véritable campagne de réélection en 2018 à Ramat HaSharon, une ville bourgeoise du centre d’Israël qui compte 50 000 habitants. Selon des informations en hébreu, lors de sa campagne électorale et de ses réunions politiques, Rochberger a insisté auprès des électeurs – avec l’appui d’un avis juridique d’origine incertaine – pour que la dimension morale ne s’applique qu’aux crimes qui entraînent une véritable peine de prison.
Le ministère de l’Intérieur n’était pas du tout d’accord et a annoncé il y a deux semaines que Rochberger avait été interdit d’élection. Mardi dernier, le tribunal de district de Tel Aviv a rejeté l’appel de Rochberger contre la décision du ministère de l’Intérieur.
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Avant les élections municipales de 2013, l’ancien maire Rochberger a été démis de ses fonctions par la Cour suprême en raison de son inculpation pour corruption (avant l’adoption de l’amendement créant le comité de suspension des maires du ministère de l’Intérieur), mais les juges lui ont quand même permis de se représenter aux élections.
Malgré les accusations, Rochberger l’a emporté de justesse avec 57 % des voix en 2013. Il a été évincé quelques mois plus tard.
Le fou de vitesse d’Arraba : en 2017, le maire Ali Asala de la ville arabe de basse Galilée d’Arraba a été arrêté en train de conduire à 182 kilomètres à l’heure – le double de la vitesse autorisée ! Il a été condamné à une peine de trois mois avec sursis et son permis de conduire lui a été retiré pour une période de 18 mois.
À peine deux mois plus tard, il a été surpris en flagrant délit de conduite sans permis (il a dit au tribunal qu’il se rendait chez le médecin, après un malaise), ce qui a entraîné la prolongation de sa suspension de permis.
Les procureurs avaient tenté d’empêcher Asala de se représenter aux élections en ajoutant la dimension morale à ses accusations. Rejetés par un tribunal inférieur, ils ont interjeté l’appel devant le tribunal de district de Haïfa au début du mois.
Cinq jours avant les élections, Asala a été condamné à une nouvelle peine de cinq mois avec sursis et le tribunal a approuvé la dimension morale, selon des médias israéliens, le mettant hors-course.
Condamnations et mises en examen
Le maire d’Ashkelon suspendu, qui a fait de son avocat son n°2 : le maire de la ville côtière d’Ashkelon, est actuellement en procès pour corruption et abus de confiance. Il a également été suspendu de ses fonctions par le ministère de l’Intérieur.
Mais Itamar Shimoni se présente quand même à sa réélection.
En février 2017, Shimoni a été accusé d’avoir accepté des pots-de-vin d’un montant total de 466 000 shekels (116 000 euros) et d’abus de confiance pour avoir accepté 575 000 shekels (144 000 euros) de sources indéterminées pendant son mandat à titre de maire de la ville. Il a également été accusé de fraude fiscale. Les accusations d’inconduite sexuelle portées contre lui ont été abandonnées.
Le comité du ministère de l’Intérieur a suspendu Shimoni de ses fonctions pendant un an en février 2017, prolongeant ensuite l’interdiction jusqu’à fin novembre 2018.
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Infatigable, Shimoni fait campagne pour un nouveau mandat et a désigné son avocat, Eyal Avital, comme numéro 2, pour faire office de maire intérimaire jusqu’à la fin de sa suspension, si leur parti « Ashkelon Will Win » l’emportait.
Shimoni, 50 ans, a été élu maire en 2013 avec 52 % des voix.
Dans l’un de ses rares moments d’exposition nationale (autre que son procès), Shimoni a également été critiqué par le Premier ministre, des groupes de défense des droits et de nombreux hauts responsables après avoir ordonné l’arrêt de la construction d’abris anti-aériens dans les jardins d’enfants des villes afin d’empêcher les travailleurs arabes de s’y installer après une attaque terroriste meurtrière en 2014 dans le quartier Har Nof, à Jérusalem, contre une synagogue.
L’ancien maire de Yehud inculpé pour fraude immobilière : en août 2017, l’ancien maire de Yehud, Yossi Ben David, a été accusé de fraude, d’abus de confiance et d’infractions fiscales pour son implication dans des transactions immobilières en 2009-2013, favorisant son ami, un entrepreneur, dont il était « financièrement très dépendant » selon les informations de l’acte d’accusation.
Ben David est de nouveau candidat à la mairie, un poste qu’il a occupé pendant une décennie, de 2003 à 2013.
La presse locale l’a décrit comme un candidat « populaire » et a publié des sondages indiquant qu’il pourrait gagner.
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Le chef du conseil régional de Tamar récemment inculpé est impliqué dans l’enquête concernant Yisrael Beytenu : le 11 octobre, Dov Litvinoff, chef du conseil régional de Tamar, a été inculpé pour abus de confiance.
Selon l’acte d’accusation, Litvinoff a été consulté en 2013 sur un transfert de 7 millions de shekels de fonds publics à la Dead Sea Drainage Authority, pour lequel une société de conseil tierce exigeait une commission de 25 %. Litvinoff a appuyé la proposition, même s’il savait que l’argent provenait de fonds publics, selon les documents de la cour. L’accord, cependant, n’a jamais été conclu.
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Dans une deuxième accusation, plus grave, Litvinoff avouera avoir approuvé un transfert de 400 000 shekels de fonds publics de la Division des Implantations de l’Organisation Sioniste Mondiale à une société privée, apparemment une société écran. Il s’agissait d’un pot-de-vin de 25 % à Alex Wiznitzer, alors président de la Mekorot Water Company, qui avait obtenu du parti Yisrael Beytenu un important versement du gouvernement au conseil régional. Litvinoff collectait des fonds pour construire un centre de recherche dans la région de la mer Morte.
« Les fonds ont été versés en sachant que la source de l’argent transféré de la division des implantations était le budget de l’Etat, et que les fonds étaient sous le contrôle du parti Yisrael Beytenu dans le cadre d’un accord de coalition, » a déclaré un communiqué du ministère de la Justice au début du mois. « Le défendeur savait que la commission versée à l’entreprise devait être transférée à Wiznitzer et a estimé qu’elle serait remise par lui à d’autres fonctionnaires. »
Les accusations d’abus de confiance ont été déposées dans le cadre d’une négociation de plaidoyer. Les procureurs demandent 9 mois d’emprisonnement pour Litvinoff, et veulent assortir cette condamnation de la dimension morale.
Aucune condamnation n’ayant encore été prononcée, il est toujours en lice pour une réélection la semaine prochaine.
Le chef du conseil de Reineh en Galilée accusé d’extorsion et de fraude : Khaled Tatur, le chef du conseil arabe israélien de Reineh en Galilée, a été accusé en novembre 2017 d’extorsion, de fraude et d’abus de confiance pour un fait survenu début 2014, peu après son entrée en fonction.
Dans une décision rare, le comité de suspension de maire du ministère de l’Intérieur a rejeté, en juin, la demande du procureur général de suspendre Tatur en raison des accusations.
Il affrontera deux autres candidats la semaine prochaine pour conserver son poste.
La candidate à la mairie de Haïfa reconnue coupable d’infractions dans le domaine de la construction : la candidate à la mairie de Haïfa Einat Kalisch Rotem a fait la une des journaux au début du mois lorsqu’un tribunal a disqualifié sa candidature pour des raisons techniques. Elle a été réintégrée par la Cour suprême plus tôt cette semaine.
Urbaniste et architecte de formation, Kalisch Rotem a été condamnée en mars pour avoir construit une maison de trois étages à Zichron Yaakov sans permis de construire, selon le quotidien économique The Marker. Elle a été condamnée à une amende de 30 000 shekels pour son implication.
Kalisch Rotem est considérée comme l’un des deux principaux candidats qui pourraient rivaliser avec Yona Yahav, maire de Haïfa depuis longtemps.
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Le chef du conseil municipal de Beer Yaakov a été reconnu coupable d’infractions en matière de construction et soutenu par Netanyahu : tout comme Kalisch Rotem, Nissim Gozlan, le chef du conseil municipal de Beer Yaakov, a été condamné en 2015 pour avoir mené un projet sans autorisation de construire.
Un tribunal a infligé une amende de 17 000 shekels à Gozlan et lui a interdit, ainsi qu’à d’autres fonctionnaires municipaux impliqués dans l’affaire, d’assister aux réunions de planification des bâtiments municipaux pendant deux ans.
Gozlan est à la tête du conseil municipal depuis 2003. Il a été soutenu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans sa candidature à la réélection en 2018.
Le pollueur de la Méditerranée condamné est maintenant accusé de fraude : en 2004, le maire de Nahariya, Jacky Sabag, a été reconnu coupable d’avoir déversé des eaux usées non traitées dans la Méditerranée et condamné à payer une amende de 8 000 shekels.
Le trois fois maire de 74 ans s’est retrouvé dans les locaux de la police lors d’un interrogatoire en juillet 2018 pour suspicion d’abus de confiance, dans une enquête dont les médias israéliens disent qu’elle remonte à 2013 et est toujours en cours.
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Sous le coup d’une enquête criminelle, mais non inculpés
La maire matrone bien-aimée de Netanya : la maire de la ville côtière de Netanya, Miriam Feirberg-Ikar, va briguer un cinquième mandat à la tête de la ville après 20 ans passés à ce poste.
Mais Feirberg-Ikar – qui, en 2013, a obtenu 72 % des suffrages – est également au cœur d’une enquête de corruption qui remonte à 2016, et les procureurs n’ont toujours pas décidé si elle doit être inculpée ou s’ils doivent abandonner les poursuites.
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Les médias israéliens ont laissé entendre qu’il y avait des disparités en matière de preuve dans cette affaire, qui est centrée sur des soupçons de fraude et d’abus de confiance concernant des avantages pour des promoteurs immobiliers.
Une décision finale ne sera prise qu’après les élections.
Feirberg-Ikar est soutenue dans sa candidature 2018 par Netanyahu.
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En 2016, lorsque les accusations ont été révélées, le ministère de l’Intérieur a accordé, puis révoqué, un prix de gestion financière à Feirberg-Ikar. Le prix a ensuite été décerné à Yisrael Zinger de Ramat Gan, qui était à l’époque suspect dans une enquête pour fraude (et qui a depuis été totalement blanchi).
Le maire de Rishon Lezion est lié à l’enquête de corruption du chef de la coalition : le maire de Rishon Lezion, Dov Zur, s’accroche également à son siège, malgré une série d’allégations contre lui dans une enquête de corruption très médiatisée qui l’a provisoirement fait suspendre.
Zur a été démis de ses fonctions pendant 45 jours lorsqu’il a été arrêté début décembre pour sa participation présumée à une affaire de corruption impliquant le député Likud David Bitan – un ancien maire adjoint de Rishon Lezion – et de hautes personnalités dans les municipalités de Rishon Lezion et Tel Aviv.
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Zur est soupçonné de corruption, de fraude et d’abus de confiance pour la promotion de certains projets de construction dans la ville avec des entrepreneurs, avait déclaré la police à l’époque.
Le chevalier de la politique propre est devenu suspect : en juin 2018, le maire de Hadera, Zvi « Zvika » Gendelman, faisait partie des suspects interrogés par l’unité antifraude de la police, Lahav 433, après un raid matinal à ses domiciles et bureaux.
Il a été interrogé pour des soupçons de subornation, de corruption et d’infractions fiscales et a été placé en détention préventive pendant une semaine.
Le parti centriste Yesh Atid, qui prône une politique propre, a ensuite exclu Gendelman de ses rangs.
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Gendelman, aujourd’hui membre du parti Hadera Betnufa, est le troisième maire de Hadera à faire l’objet d’une enquête pour corruption (un prédécesseur a été condamné ; l’autre a été libéré sans avoir été inculpé).
Le maire de Nazareth qui a enseigné à Trump « tout ce qu’il sait », sans jamais ne l’avoir rencontré : le maire de Nazareth, Ali Salam, qui, en mai, s’est dévoilé lui-même comme l’ancien haut fonctionnaire municipal sans nom faisant l’objet d’une enquête criminelle, cherche également à être réélu. La police avait annoncé qu’elle détenait un certain nombre de fonctionnaires municipaux pour les interroger sur des soupçons de vol, d’acceptation de cadeaux illicites dans des circonstances aggravées, de fraude et d’abus de confiance.
Critique de longue date de la Liste arabe unie et de son président, Ayman Odeh, Salam a étonné les auditeurs lors d’une interview à la radio dans le nord d’Israël en novembre 2016 lorsqu’il leur a dit qu’il avait appris au président américain nouvellement élu comment gagner son élection, sans jamais l’avoir rencontré.
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« C’est un fait que Trump a appris de moi, il a tout appris de moi », a déclaré Salam. Ses affirmations semblaient en partie fondées sur le fait qu’après sa victoire, Trump a dit à ses partisans « Je vous aime, je vous aime, je vous aime », une phrase que Salam a lui-même utilisée quand il a remporté les élections à Nazareth cinq ans auparavant.
Salam n’a pas prétendu avoir rencontré Trump, et n’a pas non plus fourni la preuve que le président élu était au courant de son existence, mais il a déclaré que la bataille pour la municipalité de Nazareth avait été féroce tout comme l’élection américaine. A la question de savoir si Trump et Salam auraient peut-être pu avoir des idées similaires sans se consulter, le maire a répondu catégoriquement : « Il n’y a pas de coïncidences ».
Un an plus tard, le maire musulman de la ville natale de Jésus a de nouveau fait la une des journaux lorsqu’il a annulé, puis rétabli, les festivités de Noël dans la ville pour protester contre la reconnaissance par Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël.
En 2012, alors qu’il était adjoint au maire, le fils de Salam, Basel, a été condamné à la prison à vie pour avoir tué sa femme par balles environ deux ans auparavant, au cours d’une dispute domestique.
« Mon fils a reçu cette punition uniquement parce qu’il est le fils de l’adjoint au maire », avait déclaré l’ancien Salam à l’époque, selon Hadashot TV. Le réseau de télévision a également rapporté que le maire adjoint de l’époque participait activement aux manifestations dénonçant la violence à l’égard des femmes et qu’il avait assisté à une manifestation pendant la semaine du meurtre.
Le dirigeant de Zichron Yaakov accusé d’extorsion : en 2016, Eli Abutbol, le chef du conseil régional de Zichron Yaakov, a démissionné après que la police lui a ordonné de comparaître pour extorsion de fonds. Toutefois, la recommandation de la police n’a jamais donné lieu à une mise en accusation par les procureurs. Abutbol a annoncé qu’il se présenterait de nouveau en 2018.
Un autre candidat dont on a recommandé le procès à la suite d’une enquête policière est le chef du conseil de Turan dans le nord d’Israël, Imad Dahla, soupçonné d’avoir promis des nominations politiques en échange d’un soutien lors des élections locales en 2013. Les procureurs n’ont pas encore annoncé si Dahla serait inculpé.
Les abandons remarquables
Le maire d’Emmanuel accusé d’avoir acheté des votes : Ezra Gershi, maire de l’implantation ultra-orthodoxe d’Emmanuel, a été inculpé en août pour avoir prétendument soudoyé des membres locaux du mouvement hassidique Habad et pour avoir influencé illégalement le résultat des élections municipales de 2013. Selon l’acte d’accusation, Gershi a pris des engagements illégaux envers les membres locaux Habad afin d’obtenir leurs voix lors des élections de 2013 à Emmanuel, qu’il a finalement remportées.
En 2018, il a annoncé qu’il serait toujours en lice, mais a abandonné la course une semaine avant les élections. En renonçant à sa candidature, M. Gershi a déclaré qu’il était parvenu à un accord avec son colistier Eliyahu Gafni pour devenir son adjoint au maire si ce dernier parvenait à battre Moshe Hagiel lors de ces élections.
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Les habitants de l’implantation, qui compte 3 000 habitants, ont soupçonné Gershi d’abuser de sa position, a rapporté Jacob Magid du Times of Israel, avec une vidéo diffusée l’année dernière à Emmanuel qui semble montrer le maire en train d’éteindre les lampadaires des rues au moyen d’un interrupteur dans sa maison, avant d’aller se coucher, visiblement afin de pouvoir jouir d’une meilleure nuit de repos.
Un ex-maire condamné pour harcèlement sexuel : en mars 2013, Motti Malka, alors maire de Kiryat Malachi, a été reconnu coupable de deux chefs d’accusation pour inconduite sexuelle et infractions dans le domaine de la construction en vertu d’un accord de plaidoyer. Il a par la suite été condamné à 250 heures de travaux d’intérêt général et à une peine de six mois avec sursis, puis à indemniser les deux femmes agressées.
Malka, 65 ans, avait été arrêté à l’origine après avoir été accusé de plusieurs viols dans les médias en 2012.
Au cours de l’été, l’ex-maire de la ville natale du président condamné pour viol, Moshe Katsav, a annoncé qu’il comptait se présenter pour un retour politique à son poste occupé pendant une décennie, depuis 2003. Mais il a depuis abandonné discrètement ses projets à la suite d’un tollé, son nom ne figure pas parmi les candidats sur les documents du ministère de l’Intérieur.
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Au moment de sa condamnation, la radio de l’armée avait indiqué que les hauts responsables de la municipalité de Kiryat Malachi avaient, depuis 2005, renouvelé chaque année une clause de leur assurance professionnelle visant à les protéger des poursuites pour harcèlement sexuel, mais il reste à savoir si Malka a jamais été indemnisé.
En septembre 2018, le tribunal du travail de Beer Sheva a ordonné à la ville de verser à Malka près de 150 000 shekels en compensation d’une retenue sur salaire. La somme couvrait les 65 jours pendant lesquels Malka a été assigné à résidence, période pendant laquelle, selon lui, il travaillait, selon le site d’information Ynet.
![Kiryat Malachi Mayor Motti Malka attends a court hearing on Wednesday (photo credit: Tsafrir Abayov/Flash90)](https://static.timesofisrael.com/fr/uploads/2012/05/F1205090TA07.jpg)
Le chef du conseil régional de Mateh Yehuda qui vient de conclure un marché : l’un des actes d’accusation les plus graves prononcés ces dernières années contre des responsables locaux a été déposé début octobre contre Moshe Dadon, dirigeant du conseil régional de Mateh Yehuda
Dadon, qui avait précédemment annoncé vouloir se représenter aux élections, a abandonné sa candidature.
Il a été accusé, avec son frère, de corruption, d’entrave à la justice, de violation de l’ordre juridique, de fraude et d’abus de confiance après avoir « noué une relation intime avec une conseillère municipale qui travaillait sous son autorité » selon le ministère de la Justice.
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Dans le cadre d’une négociation acceptée par les accusés, les procureurs demandent quatre ans d’emprisonnement pour Dadon, la confiscation de biens évalués à 350 000 shekels et une amende de 100 000 shekels. Dadon a accepté de démissionner de son poste et « il a été précisé que les délits pour lesquels il a été inculpé comportent une dimension morale », a déclaré le ministère de la Justice.
L’AFP, Jacob Magid et l’équipe du Times of Israel ont contribué à cet article.
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