Eli Cohen part en Allemagne pour réclamer des mesures plus dures contre l’Iran
Le ministre des Affaires étrangères rencontrera son homologue allemande Annalena Baerbock ; il devrait demander l'inscription de l'Iran sur la liste noire du terrorisme de l'UE
Le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen décollera mardi matin pour l’Allemagne. Il devrait utiliser ce déplacement pour demander des sanctions occidentales plus dures contre l’Iran.
Il va rencontrer son homologue allemande Annalena Baerbock et il devrait demander l’inscription par l’Union européenne (UE) de l’Iran sur sa liste noire du terrorisme, ainsi que l’abandon officiel par l’Allemagne de toute perspective de réintégration dans l’accord sur le nucléaire iranien.
Cohen va tenter d’utiliser l’élan apporté par son voyage à Kiev et par la colère des Européens à l’égard de l’Iran – l’UE dénonce avec force le soutien militaire apporté aux Russes par la république islamique – pour rapprocher l’Europe du positionnement adopté par Israël face à Téhéran.
« Cette visite en Allemagne est un déplacement stratégique entrepris dans le cadre des efforts livrés pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire », a dit Cohen dans un communiqué.
« Nous continuerons à maintenir nos importantes relations avec l’Allemagne à deux niveaux, au niveau européen et sur la scène internationale ».
Cohen et Baerbock s’étaient entretenus au téléphone début janvier quand le chef de la diplomatie israélienne avait pris contact avec ses homologues lors de son arrivée à son poste.
Cette visite intervient alors que la Russie envisagerait d’aider l’Iran avec son programme de missiles et de lui fournir des avions de combat, a souligné dimanche le chef de la CIA, William Burns, s’inquiétant d’une « dangereuse » escalade dans la coopération militaire entre Téhéran et Moscou.
L’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) a par ailleurs récemment indiqué être en discussions avec l’Iran après la publication d’une dépêche de l’agence de presse Bloomberg indiquant, sur la base de deux sources diplomatiques, que des inspecteurs de l’AIEA avaient décelé des niveaux d’enrichissement à 84 %, soit juste en deçà des 90 % nécessaires pour produire une bombe atomique.
Les négociations afin de ranimer l’accord conclu en 2015 pour limiter les activités atomiques de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales sont au point mort.
L’accord, connu sous l’acronyme de JCPOA, est moribond depuis le retrait des États-Unis décidé en 2018 par le président Donald Trump.
La République islamique s’est dans la foulée progressivement affranchie de ses engagements et elle produit désormais officiellement de l’uranium enrichi à 60 %, un seuil bien supérieur à celui de 3,67 % fixé par le pacte.