Elkin : les négociations de paix sont possibles mais ‘calmez votre enthousiasme’
Evoquant le refus du président de l’AP d’accepter les propositions israéliennes, le ministre affirme qu’Abbas s’est éloigné de concessions 'rêvées'
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le ministre Zeev Elkin (Likud) a suggéré jeudi matin que de nouvelles négociations de paix entre les Israéliens et les Palestiniens étaient probables après que le président américain Donald Trump a rencontré le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, tout en demandant aux observateurs de « calmer leur enthousiasme » sur les perspectives d’un accord de paix.
« Je suppose qu’il y a une probabilité certaine que les pourparlers de paix commencent », a déclaré Elkin, le ministre responsable de Jérusalem, à la radio militaire, un jour après que Trump a accueilli Abbas à la Maison-Blanche lors de ce qui était la première réunion face-à-face entre les deux dirigeants.
Elkin, qui détient également le portefeuille des Affaires environnementales, a souligné que les pourparlers de paix ne garantissaient pas la signature d’un accord.
« Je calmerais un peu l’enthousiasme [ambiant] parce que, encore une fois, nous avons de l’expérience avec Abu Mazen (Abbas) », a déclaré Elkin, en citant l’échec des négociations entre Abbas et l’ancien Premier ministre Ehud Olmert en 2008 comme preuve du manque de volonté du président de l’AP pour la paix.
Israël avait proposé de renoncer à la souveraineté dans la Vieille Ville, de diviser Jérusalem, de donner aux Palestiniens presque la Cisjordanie entière avec des échanges de terres individuels pour conserver les implantations importantes et absorber 5 000 réfugiés palestiniens pendant cinq ans.
Le leader de l’AP avait refusé la proposition en évoquant les problèmes juridiques d’Olmert à l’époque comme étant la principale raison de son refus. Abbas a également déclaré que l’offre d’Olmert d’accepter un nombre symbolique de réfugiés palestiniens en Israël ne permettrait pas de résoudre le problème.
Elkin a également noté l’intransigeance d’Abbas en 2009 et 2010, au cours de laquelle Israël a institué un gel de construction des implantations pendant neuf mois comme le président de l’Autorité palestinienne l’avait exigé.
Ensuite, les négociations ont échoué, les Palestiniens ont soutenu que l’arrêt de la construction était simplement partiel puisqu’il ne s’agissait pas d’une suspension de la construction à Jérusalem-Est.

« Il a reçu les meilleures conditions dont il aurait pu rêver », a déclaré Elkin en se référant à Abbas.
Au cours de leur réunion de mercredi à la Maison Blanche, un Trump enthousiaste a exprimé son optimisme sans réserve pour aider les Israéliens et les Palestiniens à résoudre leur conflit.
« Nous allons le faire. Nous allons travailler si dur pour le faire. Cela a été long, mais nous travaillerons avec diligence, et je pense qu’il y a une très très bonne chance [de réussite] », a déclaré Trump lors de sa conférence de presse conjointe avec Abbas.
« Maintenant, avec vous, monsieur le président, nous avons l’espoir », a répondu le président de l’AP.
Abbas a ajouté que la seule solution possible au conflit était la solution à deux Etats, que Trump n’avait pas mentionnée dans ses propres remarques.
Le président américain a déclaré qu’il s’attendait à accueillir à nouveau le chef de l’AP, une fois de plus, lorsque des progrès auront été réalisés et pour signer un accord de paix. « Nous allons le faire », a promis Trump.