Elon Musk garantit la connexion Starlink des organisations « reconnues » à Gaza
Israël menace de couper les liens avec la société de satellites et affirme que le Hamas utilisera la connectivité pour des activités terroristes et suggère que Musk la conditionne à la libération d'otages
Le milliardaire américain Elon Musk a assuré samedi que son service d’accès à internet par satellite Starlink soutiendrait la connectivité des « organisations d’aide internationalement reconnues » à Gaza, coupé du monde depuis vendredi en raison de l’arrêt des télécommunications et d’internet.
« Starlink soutiendra la connectivité des organisations d’aide internationalement reconnues à Gaza », a écrit Elon Musk sur le réseau social X (ex-Twitter), dont il est également le propriétaire, sans donner plus de détails.
Le ministre israélien des Communications, Shlomo Karhi, a menacé de couper le contact avec Starlink si Musk va de l’avant. Sur X, Karhi a tweeté : « Israël utilisera tous les moyens à sa disposition pour lutter contre cela. »
« Le HAMAS l’utilisera pour des activités terroristes. Il n’y a aucun doute à ce sujet, nous le savons et Musk le sait. Le HAMAS est l’Etat islamique. Musk serait peut-être prêt à le conditionner à la libération de nos bébés, fils, filles et personnes âgées enlevés. Tous ! »
« D’ici là, mon bureau coupera tout lien avec Starlink », a-t-il ajouté.
Réagissant à l’offre de Musk, le chef de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus a déclaré, sur le même réseau social que « nous pourrions vraiment bénéficier de Starlink pour essayer d’entrer en contact avec notre personnel et nos établissements de santé à Gaza. Comment pouvons-nous y parvenir ? », alors que des ONG et des agences de l’ONU ont indiqué avoir perdu le contact avec leurs équipes à Gaza.
Les opérations humanitaires et l’activité des hôpitaux « ne peuvent continuer sans communications », s’est par exemple alarmée Lynn Hastings, une responsable de l’ONU.
La proposition initiale de Musk répondait à un message d’une élue démocrate à la Chambre des représentants américaine, Alexandria Ocasio-Cortez, qui avait jugé samedi « inacceptable » l’arrêt des télécommunications dans le territoire palestinien.
La guerre entre Israël et le Hamas, entrée samedi dans son 22e jour, a été déclenchée par l’attaque sans précédent du groupe terroriste islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien à partir de la bande de Gaza.
En représailles, l’armée israélienne a déclaré la guerre contre le Hamas et s’est donné comme objectif de l’éradiquer. Elle bombarde les infrastructures du groupe du Hamas, groupe terroriste qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, où vivent quelque 2,4 millions de Palestiniens.
Le Hamas a affirmé samedi que 7 703 personnes, en majorité des civils, auraient été tuées dans les bombardements israéliens. Les chiffres publiés par le groupe terroriste ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et incluent ses propres terroristes tués en Israël et à Gaza, ainsi que les victimes d’une explosion dans un hôpital de la ville de Gaza le 17 octobre, causée par un tir de missile du Jihad islamique, qui a dévié de sa trajectoire et que le Hamas a imputé à Israël. Israël affirme avoir tué 1 500 terroristes du Hamas à l’intérieur d’Israël le 7 octobre et après cette date.
Selon les autorités israéliennes, plus de 1 400 personnes ont été tuées en Israël, essentiellement des civils. Environ 230 personnes sont retenues en otage dans la bande Gaza.
Le service d’accès à internet par satellite Starlink, exploité par la société SpaceX, propriété d’Elon Musk, avait aussi été déployé en Ukraine peu de temps après son invasion par la Russie en février 2022.
En septembre, le milliardaire américain avait dit avoir empêché une attaque ukrainienne contre une base de la marine russe en 2022, en refusant une demande de Kiev d’activer ce service en mer Noire, près de la Crimée annexée par Moscou.
« Nous avons reçu une demande d’urgence des autorités gouvernementales pour activer Starlink jusqu’à Sébastopol. L’intention évidente était de couler la majeure partie de la flotte russe au mouillage », avait-il écrit sur X.
Ces déclarations avaient été fermement condamnées par un conseiller à la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak. La ville de Sébastopol abrite la base de la flotte russe positionnée en mer Noire sur la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.