« Enfin », « prématuré »: la classe politique divisée sur la reconnaissance de l’Etat palestinien
Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un État palestinien "en juin" à l'occasion d'une conférence qu'elle coprésidera avec l'Arabie saoudite aux Nations-unies à New York

La classe politique française a diversement réagi jeudi à l’annonce par le président Emmanuel Macron que la France pourrait reconnaître un État palestinien, l’extrême droite la jugeant « prématurée » quand centre et gauche se félicitent.
Si cette reconnaissance « vient dans un cadre qui permet à des pays qui ne reconnaissent pas Israël de le faire et à d’autres pays qui ne reconnaissent pas la Palestine ou l’État palestinien de le faire, c’est un bon processus », a estimé sur RTL l’ancien président socialiste François Hollande.
Il a néanmoins rappelé que c’était « purement déclaratoire ». « Ce qui compte, c’est bien sûr qu’un jour il puisse y avoir un État palestinien, mais que le Hamas ne soit pas dans cet État palestinien et que Gaza puisse être une zone où les Gazaouis puissent vivre, tout simplement », a-t-il développé.
« Enfin. Après près de deux ans de génocide à Gaza, la France envisage enfin de reconnaître l’État de Palestine », a tweeté de son côté la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, rappelant que « 147 pays l’ont déjà fait » et réclamant que « ce geste, arraché de haute lutte » se traduise « en acte ».
Évoquant « une bonne idée », le président des députés Modem Marc Fesneau, a également insisté sur le principe d' »une clause de réciprocité ». « Il faut que les parties se reconnaissent mutuellement: les Palestiniens ont droit à un État, les Israéliens ont droit à un État, les deux ont le droit de vivre en sécurité dans un régime démocratique », a-t-il ajouté sur TF1.
Il s’est inquiété que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu souhaite « évacuer l’idée que les Palestiniens aient droit à un État, quitte à occuper l’ensemble du territoire ».
A l’inverse, le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a jugé sur LCI toute reconnaissance « prématurée ».
Si le parti d’extrême droite est « favorable à deux États », l’Etat palestinien est aujourd’hui « adossé au Hamas ». « C’est envoyer un signal: ‘faites du terrorisme et on vous reconnaîtra des droits’, » a-t-il balayé, estimant que le président français mettait « la charrue avant les bœufs, probablement pour des raisons intérieures, pour envoyer des signaux ».
Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un État palestinien « en juin » à l’occasion d’une conférence qu’elle coprésidera avec l’Arabie saoudite aux Nations-unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d’Israël par un certain nombre de pays.
La conférence vise à la création d’un État palestinien. Les appels à une « solution à deux États », palestinien au côté de celui d’Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.