Environ 15 % des emplois israéliens seraient menacés à cause de l’automatisation
Les emplois menacés sont les secteurs de la construction, de la production, des transports et entreposage, des services postaux et messagerie, et la restauration et l'hébergement
Selon un rapport du Taub Center For Social Policies in Israel, quelque 15 % des emplois israéliens sont fortement menacés en raison d’un processus d’automatisation semblable à celui d’autres pays développés.
Une cartographie du marché du travail en Israël montre que 54 % des emplois existants sont à risque modéré en raison de l’automatisation, et 31 % à risque faible.
« Les tendances actuelles et les changements prévus exposent les groupes de population moins instruits et moins bien rémunérés, ainsi que les personnes employées dans le secteur arabe israélien, les femmes et les personnes employées dans la région sud d’Israël, à un risque de perte d’emploi », a déclaré le Rapport sur l’état de la nation 2019, publié la semaine dernière.
Parce que les ordinateurs d’aujourd’hui ont encore des difficultés à exécuter certaines tâches qui exigent une capacité de perception et de manipulation, de la créativité et de l’intelligence sociale, les emplois qui nécessitent ces compétences risquent moins d’être touchés par l’automatisation.
Ainsi, dans des secteurs tels que les arts et le divertissement, l’information et la communication, l’éducation et la sécurité, qui exigent généralement de la créativité et la capacité de résoudre des problèmes complexes, on a constaté qu’un faible pourcentage d’emplois était fortement menacé par l’automatisation.
Les emplois les plus menacés sont ceux des secteurs de la construction et de la production manufacturière, des services de transport et d’entreposage, des services postaux et de messagerie, et des services de restauration et d’hébergement, selon le rapport.
En tenant compte des variables socio-démographiques, plus le niveau d’éducation de la main-d’œuvre est élevé, plus le risque d’automatisation est faible, selon le rapport. L’enseignement supérieur réduit le risque de 15 points de pourcentage par rapport à l’enseignement inférieur ou secondaire.
Les hommes arabes en Israël, dans tous les groupes d’âge, détiennent le pourcentage le plus élevé d’emplois à haut risque, par rapport à la fois aux Juifs et à la moyenne des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques [OCDE].
Cela est dû au fait qu’environ la moitié des hommes arabes israéliens sont employés dans la fabrication, la construction et l’exploitation de machines – des domaines caractérisés par des niveaux élevés de risque d’automatisation. En outre, on a constaté que les hommes et les femmes arabes israéliens ont des taux d’emploi relativement élevés dans des professions non qualifiées qui ne requièrent pas de niveaux de compétence ou de formation élevés.
Il existe également des écarts entre les Arabes et les Juifs israéliens dans la propension à utiliser un ordinateur, une compétence importante pour le futur marché du travail. Seulement environ 43 % de la population arabe israélienne utilise un ordinateur pour son travail, contre 77 % des Juifs non orthodoxes.
En ce qui concerne le genre, les femmes, en particulier les femmes juives non orthodoxes, courent un risque plus élevé que les hommes de perdre leur emploi à cause de l’automatisation. Cela peut indiquer que les femmes ont tendance à moins utiliser les compétences identifiées comme étant celles requises pour le futur marché du travail, selon le rapport.
Il est intéressant de noter que la population ultra-orthodoxe se distingue par sa forte proportion de professions nécessitant une formation académique – principalement dans le domaine de l’éducation, où le risque d’automatisation est faible.
Par rapport à l’OCDE, « Israël compte une forte proportion de personnes qui sont intéressées mais qui ne participent pas aux études ou à la formation pertinentes en raison de coûts prohibitifs », indique le rapport. L’un des principaux outils politiques pour l’accès et l’acquisition de compétences, en particulier parmi les populations vulnérables, sont les cours de formation professionnelle gérés par l’État, indique Taub.
« Pour créer un système efficace de cours de formation professionnelle, il faut des informations fiables sur les compétences requises », a déclaré Shavit Madhala, chercheuse au Centre Taub. « L’acquisition de nouvelles compétences est importante tout au long du cycle de vie, mais elle est encore plus cruciale aux premiers stades, par le biais du système éducatif. C’est le moment optimal où nous pouvons travailler pour combler les lacunes futures et mettre en œuvre des politiques visant à préparer le capital humain au futur marché du travail ».