Erdogan appelle à faire pression sur Washington pour arrêter l’offensive anti-Hamas d’Israël
"Nous ne pouvons pas être d'accord avec M. Biden s'il aborde (le conflit) en considérant Gaza comme la terre des colons occupants ou d'Israël, plutôt que comme la terre du peuple palestinien", a déclaré le président turc
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé dimanche à faire pression sur les Etats-Unis pour stopper l’offensive d’Israël contre le Hamas à Gaza, tout en soulignant qu’il n’y aurait pas d’accord tant que Washington ne considérerait pas ce territoire comme une terre palestinienne.
« Nous devrions discuter avec l’Égypte et les pays du Golfe et faire pression sur les États-Unis », a déclaré M. Erdogan à des journalistes turcs à bord de son vol de retour du sommet de Ryad.
« Les États-Unis devraient accroître leur pression sur Israël. L’Occident devrait accroître sa pression sur Israël… Il est vital pour nous d’obtenir un cessez-le-feu », a-t-il déclaré.
« Le pays le plus important qui doit être impliqué est les États-Unis, qui ont une influence sur Israël », a insisté M. Erdogan. Il a toutefois précisé qu’il n’appellerait pas le président américain Joe Biden.
« Nous ne pouvons pas être d’accord avec M. Biden s’il aborde (le conflit) en considérant Gaza comme la terre des colons occupants ou d’Israël, plutôt que comme la terre du peuple palestinien », a-t-il déclaré.
Israël s’est unilatéralement retiré de la bande de Gaza en 2005.
« L’Union européenne pense exactement la même chose qu’Israël en ce qui concerne le Hamas. Mais nous ne pensons pas comme eux », a poursuivi M. Erdogan. « Je considère le Hamas comme un parti politique qui a remporté les élections en Palestine. Je ne vois pas les choses de la même manière qu’eux », a-t-il ajouté.
A LIRE : Le plaidoyer pro-Hamas de la Turquie complique sa relation avec l’UE
Réunis en sommet à Ryad, les dirigeants de pays arabes et musulmans ont condamné samedi les actions « barbares » des forces israéliennes à Gaza, mais se sont abstenus d’énoncer des mesures économiques et politiques punitives à l’encontre d’Israël.
Les résultats du sommet, réunissant la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), ont mis en évidence les divisions régionales quant à la manière de réagir au conflit, sur fond de craintes d’un embrasement dans la région.
Le sommet s’est déroulé dans un contexte de colère au Moyen-Orient et au-delà contre les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza, menées en représailles à l’attaque sans précédent du groupe terroriste islamiste palestinien Hamas, classé « terroriste » par les Etats-Unis, l’UE et Israël, sur le sol israélien le 7 octobre.