France : L’ambassade d’Israël à Paris, en aide aux enfants de la yeshiva Beth Yossef
L’ambassadrice d’Israël en France s’est rendue auprès des élèves israéliens mineurs dans le lieu de résidence temporaire où les autorités les ont placés

Alors que 42 élèves de la yeshiva Beth Yossef à Bussières (Seine-et-Marne), âgés de 12 à 18 ans, ont été pris en charge lundi par l’aide sociale à l’enfance (ASE) après le placement en garde à vue des 16 responsables de cet établissement soupçonnés de maltraitance, l’ambassade d’Israël est elle aussi intervenue.
« L’ambassadrice d’Israël en France, Yael German, s’est rendue aujourd’hui auprès des élèves israéliens mineurs de la yeshiva Beth Yossef de Bussières dans le lieu de résidence temporaire où les autorités les ont placés », a indiqué la mission diplomatique sur Twitter.
« L’ambassade voudrait remercier les autorités françaises qui ont agi de manière efficace et professionnelle afin de garantir le bien-être des enfants, ainsi que les membres de la communauté juive française qui ont accompagné les jeunes ces derniers jours. L’ambassadrice et son équipe ont pu s’assurer que les mineurs étaient en bonne santé, qu’ils recevaient de la nourriture casher ainsi que leurs livres de prières. L’ambassadrice a insisté pour que les enfants puissent joindre leurs parents au téléphone. Enfin, l’ambassade, en coordination avec les autorités françaises et israéliennes, met dès aujourd’hui toutes ses capacités en œuvre, afin de s’assurer que les mineurs israéliens puissent retrouver leurs familles en Israël le plus rapidement possible. »
Mardi, dans un communiqué, le département de Seine-et-Marne rapportait que l’ASE « avait pris en charge 42 enfants de 12 à 18 ans qui n’ont pas d’autorité parentale sur le territoire français dans le cadre d’un accueil administratif d’urgence sur cinq jours ».
L’ambassadrice d’Israël en France, @GermanYael1, s’est rendue aujourd’hui auprès des élèves israéliens mineurs de la #Yeshiva Beth-Yossef de Bussières dans le lieu de résidence temporaire où les autorités les ont placés. (1/5)
— Ambassade d'Israël en France (@IsraelenFrance) February 1, 2022
« À l’issue de ces cinq jours, ces jeunes seront soit rentrés chez les parents soit confiés à l’ASE par décision judiciaire », poursuivait le département.
Ces jeunes « sont accueillis dans un internat mis à disposition par l’Éducation nationale, et l’association la Croix rouge s’occupe de l’encadrement éducatif des jeunes, l’organisation des repas et la gestion du quotidien ».
Seize responsables de l’école talmudique ont été placés en garde à vue lundi, soupçonnés de maltraitances physiques et psychologiques envers la soixantaine d’élèves de l’établissement, principalement des mineurs américains et israéliens, avait indiqué la procureure de la République de Meaux Laureline Peyrefitte.
« Cet établissement accueillerait de manière non déclarée de nombreux mineurs de nationalité américaine et israélienne ne parlant pas le français, dans des conditions abusives: enfermement, confiscation des documents d’identité, conditions de vie dégradées, actes de maltraitance, absence d’accès à l’éducation et aux soins et sans possibilité de revenir dans leurs familles », avait détaillé la procureure.

Situé dans un domaine isolé du nord-est du département, l’établissement accueille 40 adolescents de plus de 12 ans, ainsi que 22 jeunes majeurs. Le bâtiment logeant les mineurs fait également l’objet d’un arrêté de fermeture au public du fait de son état de délabrement.
Implanté depuis une vingtaine d’années, l’établissement hors contrat n’est pas dans le circuit de l’Éducation nationale.
Quelques alertes sur ce « milieu extrêmement fermé » étaient remontées via le rectorat, et la plainte d’un adolescent qui s’en était échappé a accéléré l’enquête.
En juillet, un élève américain avait fugué et trouvé refuge à l’ambassade américaine à Paris. De novembre à décembre, d’autres adolescents se sont échappés.

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) avait aussi émis un signalement.
Une enquête a été ouverte des chefs de séquestration en bande organisée, violences aggravées, privation de soins et d’aliments, abus de faiblesse aggravé, a précisé Laureline Peyrefitte dans le communiqué.
« Les premiers éléments de l’enquête, notamment l’audition de mineurs en fugue ou d’anciens élèves de l’établissement, permettaient de confirmer ces suspicions de commission d’infractions », a déclaré la procureure.
Selon le site internet de l’école, l’institution Ohr Yossef, dont dépend la Yeshiva Beth Yossef, a été fondé en 1948 par le rabbin orthodoxe Gershon Liebman.